Depuis le 25 novembre dernier, date où elle a officiellement succédé à François Rebsamen à la tête de la mairie de Dijon, demain est un autre jour pour Nathalie Koenders. C’est la même obsession qui constitue désormais le cadre de son quotidien pour les prochaines semaines : affirmer toute sa légitimité, faire montre d’un jugement largement aussi éclairé que celui de son prédécesseur, montrer qu’elle est désormais la régulatrice de sa majorité municipale et… fixer un nouvel horizon aux Dijonnais. Tout en s’efforçant de démontrer que si les têtes changent, le décor reste le même.
Une démarche qui ne devrait pas être trop compliquée au regard de la popularité qui est la sienne. Aux côtés de François Rebsamen, elle s’est imposée, efficace, solide et crédible.
Ce qui caractérise le mieux Nathalie Koenders ? L’élégance dans la pensée et dans l’action. Elle a le sens des choses importantes, de l’intérêt général et de l’essentiel. C’est une bosseuse. Une vraie. Solide, sérieuse, douée d’un certain sens politique, son sang froid et sa hauteur de vue ont définitivement convaincu François Rebsamen que son heure était venue. Honorant ainsi un souhait qu’il avait formulé voici plus de deux ans.
Une femme de principes et de travail
De son mentor, elle a appris un certain nombre de vertus qui sied à la fonction : la patience, un art consommé du compromis, savoir dire non sans élever la voix… avec cette habileté de ne jamais se poser d’emblée en position dominante, ce qui lui a permis de naviguer jusqu’à présent dans les cercles du pouvoir sans se faire trop d’ennemis.
On sent une modestie sincère dans ses propos. Elle ne joue pas les divas et assume totalement cette paternité qui ne l’a jamais étouffée. Tête bien faite. Tête bien pleine. Elue depuis 2008, première adjointe depuis 2015, elle est trop intelligente pour être restée une oie blanche dans un milieu qui n’est pas habitué à faire des cadeaux.
Une première femme à la tête de Dijon
Elevée dans le respect des valeurs humanistes, la solidarité est sa raison d’être. Et elle n’oublie jamais les troubles de notre époque : la crise, la précarité, la perte d’espérance…
Pour la première fois, c’est une femme qui préside aux destinées de Dijon. Et une femme qui aime sa ville ne peut être qu’un atout. Évidemment, considérer qu’elle remportera les élections municipales de mars 2026 serait extrêmement prématuré. Outre que ceux qui brillent et scintillent plus d’un an avant le vote ne triomphent pas toujours le jour venu, Nathalie Koenders sait qu’elle devra d’abord gérer au mieux la succession de celui qui a changé profondément Dijon. C’est une constante : les élections et la démocratie se chargent d’édifier toujours quelques obstacles imprévus. Mais l’ancienne championne de canoé-kayak a les épaules pour réussir…
Jean-Louis Pierre
Crédit photo : Margot Dupuis – Ville de Dijon