Entreprendre des travaux de rénovation énergétique dans une copropriété est un process long et coûteux, mais rentable. D’autant que des aides comme MaPrimeRénov’ allègent la facture.
En matière de transition écologique, la rénovation thermique des immeubles en copropriété est donc déterminante. Les chantiers potentiels ne manquent pas : sur les 9,7 millions de logements en copropriété, en France, le ministère du Logement estime que 17 % d’entre eux sont classés F et G, soit les plus mauvaises notes attribuées par le diagnostic de performance énergétique, obligatoire lors de la vente ou de la mise en location d’un logement. Le chauffage est le premier poste de dépenses des copropriétaires, avec en moyenne 876 euros par an pour un appartement de 60 m², selon l’Association des responsables de copropriété (ARC).
L’étape importante : l’assemblée générale
Réaliser des travaux de rénovation énergétique est souvent un casse-tête compte tenu des règles de fonctionnement d’une copropriété.
Pour se lancer, il faut tout d’abord obtenir une décision à la majorité (au sens de l’article 24, c’est-à-dire les copropriétaires présents, représentés et ceux qui ont voté par correspondance) lors d’une assemblée générale de copropriété.
Pas toujours facile. Il faut déjà trouver les « volontaires » qui veulent bien au sein de la copropriété s’intéresser tout particulièrement à ce sujet et réussir à emporter l’adhésion du groupe .
Les premiers à convaincre seront les conseillers syndicaux, c’est à dire les habitants qui ont été élus en assemblée générale pour représenter les copropriétaires.
L’étape suivante est de lancer des études permettant de déterminer quels types de travaux sont nécessaires grâce à un audit énergétique.
Le site public Faire.fr permet de savoir à quel professionnel s’adresser et de quelles aides financières il est possible d’obtenir.
La nouvelle aide, MaPrimeRénov’, va être accessible au syndicat des copropriétaires, c’est-à-dire à la copropriété dans son ensemble y compris aux propriétaires bailleurs. Ce qui va peut-être accélérer la prise de décision.
Les contours de cette prime ne sont pas encore entièrement connus mais celle-ci pourrait atteindre 25 % du montant des travaux si les copropriétés réalisent 35 % d’économie d’énergie.
D’autres aides sont également mobilisables, comme les certificats d’économie d’énergie (CEE). Les grands fournisseurs d’énergie et de carburant achètent les économies réalisées par la copropriété par le biais des CEE, subventionnant ainsi l’immeuble.
Certaines régions et villes apportent parfois aussi des financements. Par exemple, pour un immeuble de 40 logements construit à la fin du XIXe siècle, l’Agence du climat indique que les travaux d’isolation ont coûté 9 700 euros par logement, mais les aides ont permis de réduire le montant restant à charge à 3 000 euros par appartement.
En outre, le fonds de travaux obligatoire, voté chaque année en assemblée générale et qui représente au minimum 5 % du budget annuel de l’immeuble, peut être utilisé.
Enfin, il faut voter les travaux puis les mettre en œuvre. Entre le début de la démarche et la fin du chantier, il peut s’écouler quelques mois voir plus.
Par contre si les objectifs sont clairement énoncés au départ et qu’ils font consensus, il est possible de réduire ce délai de manière significative.
Toujours dans la volonté d’efficacité et de temps Il est souvent préférable de se faire assister d’un professionnel qui connait tous les rouages de ces procédures.
Un vrai engagement, mais qui permet de réduire sensiblement ses charges de chauffage et de gagner un confort en été comme en hiver.
La situation sanitaire empêchant la tenue des assemblées générales de copropriétés, ce n’est qu’en 2021 que des décisions pourront être prises en termes de travaux importants. Or la principale aide prévue, MaPrimRénov’, doit s’arrêter en 2022.
Il faudrait donc se focaliser dès maintenant sur l’enveloppe allouée aux copropriétés pour leur laisser le temps de voter les travaux. Il serait également important que le coût du diagnostic technique global (DTG), qui permet de faire le point sur les travaux nécessaires dans l’immeuble, soit pris en charge par MaPrimRénov’.
A ces conditions, les professionnels de l’administration de biens estiment qu’il sera possible de mener 50 000 chantiers de rénovation en trois ans, comme le souhaite le gouvernement.
Ces mesures permettront à l’ensemble des copropriétaires de profiter de l’amélioration du confort de l’immeuble et de faire des économies de charges tout en donnant à la copropriété une plus-value appréciable en cas de revente.
De plus notre planète ne s’en portera que mieux…