L’immobilier victime ou valeur refuge de la crise du Coronavirus ?

Depuis le mois de mars, les indices boursiers ont très fortement baissé. Les banques centrales et les gouvernements ont soutenu rapidement les économies en injectant des capitaux importants. Le but est d’éviter le maximum de faillites d’entreprises.

La chute des marchés boursiers n’a pas, en elle-même, d’influence sur les rendements des actifs immobiliers.

Historiquement, les grandes paniques boursières (krash de 1987, éclatement de la bulle internet en 2000, crise financière de 2008) ne sont pas concomitantes de baisse de rendements des biens immobiliers. En 2008, une baisse d’environ 5% a eu lieu mais les rendements se sont rapidement redressés. Il n’y a donc pas lieu d’anticiper de façon mécanique une répercussion des performances boursières sur les performances immobilières.

Pourtant, il semble, par exemple, raisonnable d’anticiper une forte baisse de l’investissement immobilier au 3° et 4° trimestre 2020. Le rattrapage commencera certainement en fin d’année 2020.

Le deuxième élément à prendre en compte est l’évolution des taux d’intérêt.

La FED ( Banque Centrale Américaine) et la BCE ( Banque Centrale Européenne) ont la volonté et surtout la capacité de maintenir des taux très bas et d’injecter des liquidités afin de racheter les obligations des états et des entreprises. Ces actions pour l’immobilier sont des facteurs évidents de soutien au secteur.

Troisième élément, la crise actuelle influe sur le surcoût généré par les mesures de sécurité sanitaires sur les chantiers…, la chute du tourisme et le fait que les personnes ne peuvent circuler que dans des espaces restreints .

Toutes ces conséquences de la crise du Covid-19 impactent le monde de l’immobilier. Certains secteurs vont être plus affectés que d’autres. Les immeubles de bureaux vont très certainement à moyen terme être impactés par le phénomène télétravail. L’ensemble des entreprises de services ont dû adopté ce type d’organisation.

Ce nouveau mode de fonctionnement sera-t-il adaptable à tout salarié ? Les entreprises auront-elles besoin d’avoir les surfaces de bureaux possédées actuellement ? L’ensemble du secteur des services réfléchissent très sérieusement sur cette nouvelle organisation.

Il est donc évident que le secteur des bureaux sera impacté. Comment ? On ne le sait pas encore mais les changements risquent d’arriver très vite .

Les commerces de proximité seront-ils les lieux plébiscités par les consommateurs ou préféreront-ils la commande par internet ? Internet permet de choisir et d’acheter à n’importe quelle heure et d’être livré à domicile. Le commerce de proximité a lui le grand avantage d’être en contact avec une personne toujours disponible et prête à vous conseiller sur le choix du bien.

Un écran d’ordinateur a-t-il les mêmes réactions ?

Et l’immobilier résidentiel ?

Ce secteur semble pour le moment l’un des secteurs épargné par la crise. Même pendant le confinement, des ventes immobilières ont été enregistrées.

Les téléphones des agents immobiliers ont sonné pour des renseignements, des conseils.

De plus, les taux d’intérêt restent très bas, les ménages restent solvables, les grands acteurs institutionnels restent confiants en l’avenir.

Seule une crise généralisée de confiance comme en 2008 (qui n’est restée que ponctuelle) pourrait casser cette belle dynamique.

Une chose est sûre : les biens au bon prix et bien placés restent recherchés par les investisseurs.

Conclure que le marché de l’immobilier traversera la crise du Covid-19 sans heurts serait mensonge. Certains risquent de souffrir. Nous l’avons évoqué.

Ce secteur reste et restera toujours, grâce à un environnement financier favorable (taux bas, injection des liquidités des banques centrales…), l’un des secteurs le mieux adapté à traverser cette période pleine d’incertitudes.

Restons confiants en l’avenir. La confiance est un virus qu’il faut transmettre pour vaincre pandémie et crise(s).