Quelle rémunération prévue pour votre épargne en 2020 ?

Le livret A attendu à 0,5%, le LEP à 1%, le Plan épargne retraite qui prend définitivement la place du Perp et du Madelin, ou encore le renouveau de l’assurance vie eurocroissance : zoom sur 5 changements annoncés pour votre épargne en 2020.

Livret A : un taux attendu à 0,5% en février

La nouvelle formule de calcul du taux du Livret A entre en vigueur au 1er février 2020. Conformément à la procédure, le 15 janvier, la Banque de France doit déterminer quel taux doit s’appliquer au 1er février, sur la base de cette nouvelle formule qui repose à la fois sur l’inflation et sur un taux monétaire à court terme (Eonia). Le résultat ne fait pas de mystère : 0,5%.

Pourquoi ? Car la nouvelle réglementation utilise l’historique sur 6 mois de ces deux indicateurs, afin d’éviter des soubresauts. Or, l’inflation annuelle sur 6 mois est actuellement de 0,8% et la moyenne semestrielle de l’Eonia de – 0,4%.

Sans attendre la mi-janvier, l’inertie de cette formule est telle que le résultat arithmétique sera nécessairement proche de zéro… La législation prévoyant un plancher à 0,5%, la formule aboutira donc nécessairement à un taux de 0,5% !

Seule incertitude : le gouvernement appliquera-t-il cette nouvelle formule ? Comme c’était déjà le cas par le passé, le pouvoir exécutif garde le dernier mot concernant le taux du Livret A et la conservation d’un taux attractif encore quelques mois…

LEP : un rendement de 1% malgré la nouvelle formule ?

Le Livret d’épargne populaire (LEP) sera-t-il le grand bénéficiaire de cette nouvelle donne ? Actuellement rémunéré à 1,25%, il va conserver une bonification minimum d’un demi-point par rapport au Livret A mais il doit aussi suivre l’inflation si celle-ci est plus élevée. Bref : le LEP ne suivra donc plus systématiquement le Livret A dans sa chute !

A ce jour, l’indice des prix à la consommation (hors tabac) reste toutefois inférieur à 1%. Ainsi le LEP (plafonné à 7 700 € de dépôts) a tout de même de grandes chances de voir sa rémunération baisser à 1% au 1er février, dans la foulée du Livret A. Il n’empêche : si vous êtes éligible au LEP, il restera toujours plus rémunérateur qu’un Livret A !

Plan épargne retraite : le vrai coup d’envoi

La réforme de l’épargne retraite est en vigueur depuis le 1er octobre 2019. Mais les établissements financiers ne proposent pas encore tous un Plan d’épargne retraite (PER) à leurs clients. Le ministère des Finances a d’ailleurs demandé aux banques et aux assureurs d’intégrer un PER, dans sa version individuelle et/ou dans ses versions « collectives » (via l’entreprise de l’épargnant), dans leur offre commerciale « d’ici la fin du 1er trimestre 2020 ». Le panel de PER disponibles va donc s’élargir au fil des mois. Pour rappel, le principal atout du PER, vis-à-vis des produits d’épargne retraite existants, est sa souplesse : liberté totale sur le choix de sortie (en rente et/ou en capital) à la retraite, possibilité de retrait anticipé pour acheter sa résidence principale, etc.

L’année 2020 signera la fin de la commercialisation des Perp et contrats Madelin, prédécesseurs du PER. A partir du 1er octobre 2020, le PER sera le seul produit d’épargne retraite accessible à la souscription. Les détenteurs de Perp et Madelin pourront les conserver, s’ils le souhaitent, ou les transférer vers un PER, dès 2020 ou plus tardivement.

Selon la loi, il sera possible d’effectuer des transferts jusqu’en octobre 2020 dans des conditions très favorables. Il faudra bien examiner les propositions des banques et des assureurs avant de s’engager définitivement sur le transfert.

Assurance vie : nouveau départ pour l’eurocroissance

L’arrêté et le décret nécessaires au lancement du « nouvel eurocroissance » ont été publiés au Journal officiel lors des vacances de Noël, ce qui permet de donner le coup d’envoi de cette nouvelle génération de fonds dès janvier 2020 chez les assureurs volontaires. Pour les distinguer des fonds eurocroissance existants, il est possible qu’elle soit nommée différemment. Les pouvoirs publics pourraient communiquer début 2020 sur un nouveau nom, puisque les textes réglementaires ne font pas référence à « l’eurocroissance » mais à des notions plus techniques.

La nouvelle réglementation laisse par ailleurs la main aux assureurs s’ils souhaitent conserver leurs anciens fonds eurocroissance, ou les transformer en un « nouvel eurocroissance ». Principal atout de cette nouvelle génération ? Une gestion financière plus souple, qui doit permettre aux assureurs de communiquer plus aisément sur une performance globale, voire d’offrir de meilleurs rendements aux épargnants. Le principe de base reste le même : une garantie en capital conditionnée au fait de conserver ses deniers sur le fonds pendant au moins 8 ans.

Ce « renouveau » de l’eurocroissance, porté initialement par la loi Pacte, intervient dans un contexte très défavorable au fonds en euros, support « star » de l’assurance vie. D’une part les rendements sont attendus en forte baisse pour l’année 2019, d’autre part les assureurs ont annoncé un sévère durcissement des conditions d’accès aux fonds en euros pour 2020.

La réduction FIP-FCPI (enfin) portée à 25%

Un double report ! Prévue initialement en 2018 pour compenser la suppression de l’ISF (remplacée par l’IFI), reportée une première fois en 2019, la bonification exceptionnelle de la réduction d’impôt dite « Madelin » ou « IR-PME » a été à nouveau reportée, dans le cadre du budget 2020. Plus concrètement, le fait d’investir dans les fonds « fiscaux » tels que les FIP et FCPI ou en direct dans une PME, par exemple via le crowdfunding, donne droit à une réduction d’impôt équivalente à 18% de l’investissement. Cette réduction est portée à 25%, pour un an seulement, en 2020. A condition que cette mesure soit bien confirmée, cette fois, puisqu’elle nécessitait une validation de la Commission européenne concernant l’éligibilité des sociétés concernées. A confirmer…

Toutes ces informations restent à être validées dans les prochaines semaines. Excellente année à toutes et tous !