Avant de fixer sa date de départ à la retraite, il faut bien appréhender les mesures prises lors de l’accord Agirc-Arrco qui va s’appliquer aux futurs retraités. Sa mise en œuvre aura de multiples conséquences pour les retraites complémentaires des salariés de l’industrie, du commerce, des services et de l’agriculture.
La mesure phase de cette réforme est la mise en place d’un bonus-malus appelée aussi Coefficient de solidarité. Ce malus de 10% s’applique durant 3 ans sur les pensions de retraite complémentaire de la plupart des futurs retraités.
Né en 1957 et après , ce malus vous concerne.
Si vous êtes actuellement salarié ou si vous avez pendant un certain temps cotisé à l’Agirc-Arrco et si vous souhaitez faire valoir vos droits, votre retraite à taux plein ne sera calculée qu’à vos 62 ans.
L’an dernier tous les actifs pouvaient prendre leur retraite de base dès qu’ils avaient enregistré 166 trimestres pour les gens nés en 1957 mais 167 pour ceux nés en 1958. Ils percevaient 100 % de leur retraite complémentaire.
A compter du 1er Janvier 2019, au lieu de percevoir 100% vous n’aurez que 90% durant 36 mois. Ce n’est qu’au terme de cette période que la retraite complémentaire sera versée à 100 %.
Pour échapper à cette mesure, il faudra décaler de 4 trimestres le départ à la retraite.
Si, par exemple, vous êtes né en janvier 1957, vous allez devoir repousser votre retraite au 1er Avril 2020 . Le malus sera appliqué jusqu’aux 67 ans du jeune retraité.
Si vous atteignez le taux plein à 65 ans, vous ne serez donc impacté que 2 ans.
Si vous travaillez jusqu’à l’âge de 67 ans (taux plein automatique) parce que vous avez commencé à travailler plus tard et que vous souhaitez percevoir des pensions qui ne soient pas affectées par de fortes décotes, vous ne serez pas impacté par ces mesures de bonus-malus.
Certains autres profils de retraités sont concernés : les personnes ayant des carrières longues pouvaient prendre leur retraite à 60 ans. Ce n’est plus le cas depuis 2019.
Les bénéficiaires nés à partir de 1959 verront, eux aussi, leur retraite rognée de 10 % durant 3 ans.
Sont également concernés par le malus, les personnes nées en 1957 ou après qui perçoivent une allocation chômage en fin de carrière. Dès que le taux plein sera atteint, Pôle Emploi cessera de les indemniser. Ils n’auront pas d’autre choix que de percevoir une retraite complémentaire minorée dans la limite de leur 67 ans.
Enfin , les personnes atteintes d’une incapacité permanente liée à une maladie professionnelle ou à un accident du travail ou ceux qui font face depuis 2015 à des facteurs de risque professionnel (travail de nuit, manutention de charges lourdes…) et ont engrangé de ce fait des points « pénibilité » seront également impactés.
Certains vont pouvoir échapper à ce malus comme les personnes handicapées atteintes d’une incapacité permanente d’au moins 50 % ou les personnes ayant interrompu leur carrière pour devenir aidant d’un conjoint dépendant.
Compte tenu de ces mesures, il parait très important de bien se renseigner et se documenter avant de décider de prendre sa retraite afin d’échapper à ce malus.
