Ce sera un vent nouveau qui soufflera sur le futur éco-quartier de Sennecey-lès-Dijon. Une véritable bouffée d’oxygène, pourrions-nous même écrire, eu égard au projet de maisons individuelles à base de containers maritimes recyclés ! C’est dire si ce projet est exemplaire et novateur à plus d’un titre. Au sein de la ZAC des Fontaines, la SPLAAD (Société Publique Locale Aménagement de l’Agglomération Dijonnaise) a, en effet, choisi le cabinet d’architecture 2A Design pour réaliser cette opération qui fait la part belle à l'« upcycling » et à l’économie circulaire. Les Architectes Associés au sein de ce cabinet rennais nous dévoilent les grandes lignes de cette opération de Maîtrise d’œuvre d’envergure…
Pouvez-vous déjà nous en dire plus sur votre agence qui excelle dans la conception raisonnée ?
« Nous sommes spécialisés dans la construction modulaire industrialisée, c’est à dire ce qu’il est désormais coutume d’appeler le « off site » ou le hors site. Cela représente un nouveau mode constructif dans le but d’aller plus vite, de maîtriser les coûts mais aussi d’avoir des réalisations plus performantes. Nous avons travaillé sur tous les systèmes constructifs mais nous avons une vraie appétence sur les systèmes œuvrant dans l’économie circulaire. Nous travaillons notamment dans le recyclage de containers maritimes afin de les adapter en architecture ».
A Sennecey-lès-Dijon, ce sera votre second projet dans la métropole dijonnaise…
« Nous avons en effet déjà œuvré sur le territoire dijonnais puisque nous sommes les architectes de l’opération de bureaux de Eiffage Energie Systèmes sur la zone Beauregard à Longvic. Et c’est à la suite de ce premier projet que nous avons été interrogés sur les spécificités de cette technologie appliquée aux logements. C’est ainsi que cette opération avec la SPLAAD en lien avec la commune de Sennecey-lès-Dijon, avec qui nous avons énormément travaillé, est en cours de développement. Ce sera une véritable opération pilote de Maitrise d’œuvre d’un éco-quartier à vocation très environnemental basé sur des technologies nouvelles, sur des façons différentes de procéder ».
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette opération pilote ?
« Une première opération concernera la réalisation de 27 maisons individuelles. Un immeuble collectif de logements verra le jour par la suite. Nous avons des expériences riches et variées dans le domaine, si bien que, pour nous, nous ne sommes plus dans l’expérimentation. Mais cette opération a tout de même une particularité : nous sommes sur le développement d’un système technique 2.0, dans la mesure où nos constructions seront extrêmement performantes d’un point de vue réglementaire. Nous irons même plus loin que la RE 2020.
Les maisons consommeront peu d’énergie, ce qui permettra des économies pour les propriétaires mais elles seront aussi exemplaires sur le volet carbone. Nous irons, sur ce pan, au-delà de la future réglementation qui sera applicable en 2031, avec un abaissement drastique du carbone des constructions, puisque nous descendrons entre - 40 et - 50 % de la norme applicable actuellement. C’est un niveau de performance énergétique et carbone qui n’a pour l’instant jamais été réalisé en France. C’est en cela que ce projet est extrêmement innovant »
C’est sans compter l’économie circulaire…
« Nous sommes, avec les containers maritimes, bien évidemment dans le recyclage. Nous sommes dans une démarche d’upcycling, c’est à dire que nous recyclons par le haut en conférant à ces éléments une deuxième vie avec une valeur supplémentaire… C’est l’aboutissement pour nous de 15 années de recherche et nous venons de créer, à l’occasion de ce projet, une marque, Blok, qui sera la bannière sous laquelle nous développerons la maîtrise d’œuvre des réalisations de ce type. L’opération sur la métropole dijonnaise sera la première sous cette bannière, avec un autre dossier sur lequel nous œuvrons en simultané en Bretagne. C’est dire si, à nos yeux, l’opération à Sennecey-lès-Dijon est extrêmement importante ! »
Votre technique permet également un excellent rapport qualité-prix. Qu’en sera-t-il exactement ?
« Nous sommes dans un environnement très volatile avec les prix de la construction qui ont tendance à exploser. Mais, malgré tout, nous aurons en effet, un rendu financier qui sera inférieur au prix du marché local (avec un projet a performance supérieure) puisque nous serons entre 3 000 et 3 200 €/m² selon la typologie et la taille du terrain. Les surfaces des parcelles de terrain pondéreront naturellement le tout. Des grands ou des petits terrains auront nécessairement un impact sur le prix. Nous aurons également une variété d’offres entre des maisons de plein pied et à étages.
Nous avons 4 typologies de maisons différentes sur 6 typologies de terrains. Nous aurons par exemple des maisons de plein pied autour d’un grand patio central qui s’adresseront à des personnes avancées en âge ou à des familles qui souhaitent profiter de cette disposition pour avoir une vie dans le jardin sans vis à vis. Et je veux préciser que les travaux seront effectués en garde partie par des entreprises locales »
Quand débutera la phase de commercialisation ?
« Nous mettons actuellement en ligne un site internet dédié sur lequel les personnes intéressées pourront recueillir toutes les informations (www.villasdo.com). Elles pourront s’informer et ensuite marquer leur intérêt. C’est la phase de pré-commercialisation qui s’achèvera d’ici la fin de l’année. Nous aurons ensuite une liste d’acquéreurs potentiels avec qui nous échangerons. Nous passerons alors début 2024 à la phase définitive de la commercialisation avec le bouclage financier et les plans de financements. Les dépôts de permis de construire pourront s’effectuer pour un démarrage des travaux au milieu de l’année 2024. Les chantiers dureront un an maximum avant la livraison, si bien qu’au plus tard les premières maisons individuelles de cette opération seront finalisées au printemps 2025 ».
Propos recueillis par Camille Gablo
Crédits : 2A Design
