Véronique Barrillot : Plutôt deux fois qu’une…

Actuellement, ses œuvres sont tout autant visibles au Gold Coast Arts Center de New-York quà la Chapelle des Élus dans la cité des Ducs. La cote de lartiste dijonnaise Véronique Barrillot, qui possède le don dubiquité (et cest un euphémisme), na de cesse de grimper. Il faut dire quelle est la seule au monde à pratiquer la « double vision ».

« L’art est une exigence d’impossible mise en forme… ». Albert Camus en aurait été encore plus persuadé s’il avait pu voir les œuvres de Véronique Barrillot. Car cette artiste dijonnaise, qui rayonne désormais bien au-delà des frontières nationales puisqu’elle est l’une des rares à bénéficier d’une exposition permanente au Gold Coast Arts Center de New-York, rend possible…l’impossible. Ce n’est pas une mais deux scènes qui s’offrent à vous lorsque vous contemplez ses œuvres. En fonction de la distance que vous avez avec celles-ci, vous découvrez un avion ou… le visage du pilote-écrivain Antoine de Saint-Exupéry. Et ce n’est pas un conte digne du Petit Prince mais bien une réalité. Vous apercevez la Tour Eiffel ou… le visage de l’ingénieur dijonnais né à deux pas du Port du Canal. Nous pourrions encore citer des bombes de peinture ou… Jean-Michel Basquiat, une nonne ou… l’Origine du Monde de Gustave Courbet ! C’est la seule au monde à proposer cette « double vision » qui fait passer l’art dans une autre dimension.

Une double dimension, qui, pour beaucoup d’observateurs, s’apparente à la « 4e dimension… » Il suffit de voir l’émerveillement et les émotions des visiteurs qui poussent la porte de son atelier au 15 de la rue Charrue… La prise de recul, synonyme d’une perception différente du travail de l’artiste, prend ici tout son sens. Les deux sujets qui se superposent interpellent… et interrogent, car Véronique Barrillot les peint « en même temps ». La dualité dans l’unité… Des neurologues du CHU de Lausanne cherchant à percer le mystère de son savoir-faire unique devrait d’ailleurs publier prochainement l’état d’avancement de leur réflexion. Son appropriation des champs visuels est, c’est certain, en dehors de la norme.

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C’est en réalisant des fresques d’envergure qu’elle a découvert qu’elle maîtrisait de façon innée les distances visuelles… Et elle avait déjà marqué de son empreinte (pardon de son pinceau ou de ses bombes, c’est selon) le street art puisqu’on lui commanda une fresque, revisitant la Statue de la Liberté, sur l’un des murs de FivepointZ à New-York. Un premier exploit – dans l’un des temples culturels par excellence – d’autant plus impressionnant quand l’on sait que son aventure artistique a débuté presque par hasard. Alors qu’elle était cadre commerciale chez H & M, elle se proposa de redonner le sourire à une salle de réunion affreusement triste. Devant l’engouement suscité par sa peinture d’une « Maryline ultra pop-art », elle quitta la célèbre enseigne de vêtements pour habiller d’autres surfaces. Et, aujourd’hui, Véronique Barrillot est, si vous nous permettez l’expression, à la mode dans nombre de galeries américaines. Ainsi, après le Haven Palm Beach où ses toiles ont côtoyé tout de même celles de Picasso et de Dali, ses œuvres seront prochainement présentées à New-York à proximité de celles de Crash qui, dans l’univers du graffiti, est aussi célèbre qu’Andy Warhol pour le pop art. Mais elle exposera aussi dans les Hamptons… où résident, notamment, nombre de collectionneurs argentés.

Des sollicitations outre-Atlantique qui se multiplient et qui l’amèneront, qui sait, à devoir partager son temps entre les États-Unis et Dijon. Mais rassurez-vous, Véronique Barrillot a la cité des Ducs dans son cœur… Pour preuve, elle expose jusqu’au 30 mai au sein de la Chapelle des Élus (accès par l’Office de tourisme au 11 rue des Forges). N’hésitez pas, vous en prendrez plein les yeux… Et plutôt deux fois qu’une !

Camille Gablo