Le chantier comme mise en bouche

Le 21 décembre prochain, le chantier de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin devra être achevé – à l’exception de l’hôtel. Aussi Eiffage accélère-t-il les travaux pour que les visiteurs – les touristes comme les Dijonnais – puissent disposer de nombre de lieux leur permettant des expériences uniques. Visite de chantier…

Ornant les tuiles vernissées du bâtiment datant du XVIIIe siècle, situé le long de l’allée bien-nommée Bernard-Loiseau, un haut-relief représente la multiplication des pains. Les superstitieux y verront un excellent présage pour la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin et l’appétence des visiteurs. Une chose est sûre, pour l’instant, la qualité de la restauration, que l’on doit aux Compagnons du Devoir, augure déjà des futurs habits de lumière qui illumineront l’ancien hôpital général de Dijon. Il en est de même pour la Chapelle Sainte-Croix de Jérusalem et ses trois hauts reliefs du XVe siècle retraçant la vie du Christ. Une chapelle encore en pleine cure de jouvence – pour preuve, les nombreux échafaudages – et qui, à terme, sera située devant la résidence grand luxe développée par le groupe François-1er, et dont les quelque 90 appartements (à plus de 5000 € du m2 selon nos informations) ont trouvé preneurs. Des appartements, ayant séduit nombre d’investisseurs, qui seront à deux pas du futur hôtel 4 étoiles luxe de la gamme Curio By Hilton et de sa gigantesque salle de réception. Le seul lieu, où, pour l’instant, les travaux n’ont pas débuté – son ouverture est programmée en 2023… Partout ailleurs, sur les 6,5 hectares de la prochaine CIGV, le chantier, sur lequel œuvrent 400 personnes, avance à grand pas afin que tout soit livré au 21 décembre prochain… Enfin, nous devrions écrire sur 5,5 hectares puisqu’à terme 1 ha d’espaces verts sera préservé et accessible à tous. Car, au menu de ce chantier dantesque, le développement durable figure en bonne place. Pour preuve, comme l’a expliqué Jacques Delaine, directeur régional d’Eiffage Construction Est, une station de tri a vu le jour sur site et l’ensemble des gravats issus de la démolition de certains bâtiments a été réutilisé in situ afin d’éviter le flux de camions. Nous pourrions ajouter à cela la préservation des espèces – un triton palmé, un crapaud accoucheur –, la protection accordée au célèbre platane de la Liberté planté durant la Révolution ou encore l’installation de nids d’hirondelle.


« La plus grande cave d’Europe »

C’est ce chantier vert (dans l’air du temps, pourrions-nous écrire) que François Deseille, adjoint délégué à la CIGV, a souhaité récemment faire partager aux journalistes, afin que ceux-ci puissent se faire l’écho du coup d’accélérateur et de l’avancée des travaux. Durant plus de 2 heures, l’édile dijonnais a pris le costume (de sécurité) de guide dans les nombreux lieux que comprendra la CIGV : le Village by CA du Crédit agricole qui accueillera la FoodTech et Vitagora et qui a nécessité le déplacement de 60 cm de la porte de l’ancienne école de médecine et de pharmacie; le CIAP (Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine) sous ses magnifiques voûtes de pierre; la cave à vin sur 3 niveaux – « la plus grande d’Europe » – ; le village gastronomique, et ses cellules commerciales, où est actuellement érigée la structure métallique qui soutiendra la future canopée de verre; le multiplexe Ciné Ducs dont l’une des 9 salles a exigé toute l’expertise d’Eiffage puisqu’elle est « immergée dans 2,5 m d’eau… »; les fondations de la future cuisine événementielle qui s’étendra sur 600 m2, etc. Ou encore le canon de lumière, imaginé par l’architecte Antony Béchu, qui sera investi par l’école Ferrandi… juste en face de la rue Monge. Une rue qui, elle aussi, devrait être revisitée afin de devenir le fil d’ariane entre la CIGV et le cœur de ville. Mais ceci est une autre histoire (un autre chantier) que nous vous conterons une prochaine fois… Au moment d’aborder le dessert !

Camille Gablo