Cité internationale de Gastronomie et du Vin : Un baptême républicain et populaire

L’appétence était grande avant l’ouverture de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon le vendredi 6 mai à 19 heures. Et celle-ci fut satisfaite lorsque les portes s’ouvrirent sur le vaste menu proposé… Retour sur un baptême républicain auquel ont participé pas moins de 18 000 personnes durant un week-end inaugural inscrit désormais en lettres capitales dans l’histoire dijonnaise. Un rendez-vous… toqué par excellence !

On ne se refait pas. Et Dijon restera toujours Dijon… C’est par un kir républicain – l’apéritif signature de la capitale régionale dont on doit la notoriété au dernier maire en soutane de la ville – que les 5 000 personnes présentes sur le parvis Unesco le vendredi 6 mai à 19 heures ont sabré l’ouverture de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin. Ce n’est pas le chanoine Kir évidemment mais l’actuel maire et président de Dijon métropole, François Rebsamen, qui déclara le site ouvert : « Ce projet nous entraîne au cœur de l’art de vivre à la française. La gastronomie, c’est la culture du partage et de la transmission. Ici, nous sommes en cohérence avec l’histoire et l’identité de Dijon. Viticulture, gastronomie et culture populaire, c’est le bien manger, le bien boire et le bien recevoir ». Et celui qui a porté ce projet (souvent contre vents et marées) de poursuivre : « La Cité, c’est surtout pour les Dijonnais un nouveau quartier de ville et de vie. Il s’agit de partager dans un lieu dédié à la culture. Cette Cité c’est la vôtre ! »

Comme pour symboliser cette appropriation, les (nombreux) premiers visiteurs ont revêtu, non pas une soutane, vous vous en doutez, mais une toque de chef, augurant de belles photos prises depuis un drone. Une façon d’immortaliser cet événement qui faisait date dans l’histoire dijonnaise… Avant de pouvoir pénétrer dans l’enceinte et de pouvoir déguster le résultat particulièrement attendu depuis que Dijon a candidaté dans le réseaux des villes devant incarner le Repas gastronomique des Français inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. C’était il y a 10 ans, c’est dire si l’appétence des visiteurs était grande.

Le partage comme maître-mot

Et celle-ci a pu être satisfaire au cours de ce qui restera comme une véritable soirée de fête. Aux sons, notamment, de la Fanfare New Orleans ou d’un concert choral de Singall Gospel à deux pas d’un des joyaux patrimoniaux de la Cité, la chapelle Sainte-Croix de Jérusalem. Partout, dans les travées de la Cité, les dégustations de vins et de mets ont été également au rendez-vous. Le partage étant le maître-mot de cette soirée qui marquait le coup d’envoi du week-end inaugural où pas moins de 18 000 personnes se sont pressées pour en prendre plein les yeux… et la bouche.

Les allées du Village gastronomique avec ses boutiques n’ont pas désempli. Les Dijonnais se sont délectés de ce nouveau cœur gourmand de Dijon. Il était évident que sur le site de l’ancien hôpital général celui-ci allait battre… son plein. Ses 5 000 m² faisant la part belle au terroir et au savoir-faire des artisans ont reçu l’aval du public. Tout comme le restaurant La Table des Climats, un établissement qui se veut « vistronomique », autrement dit procurant une expérience gustative inédite tournée vers les accords vins-mets (et non l’inverse !), où il fallait faire la queue pour entrer. Le Comptoir de la Cité, au pied du canon de lumière, autrement dit sous l’école Ferrandi, un établissement plus bistronomique quant à lui, fut également pris d’assaut.

Le public a également circulé dans les trois expositions permanentes mettant en scène le Repas gastronomique des Français ainsi que les Climats de Bourgogne classés au Patrimoine mondial mais aussi dans l’exposition temporaire plaçant les projecteurs sur la pâtisserie et bénéficiant d’un parrain de renom : Pierre Hermé, qualifié comme « le Picasso des desserts ».

Il fallait aussi patienter longtemps avant de pouvoir pénétrer dans l’un des autres hauts lieux de ce site : la Cave de la Cité. Beaucoup se sont enthousiasmés devant les 250 machines Oenomatic et les murs de bouteilles qui occupent désormais l’ancien mess des internes de l’Hôpital général. Ce 6 mai au soir, nous pouvons vous dire que l’on n’y servait pas du vin de messe… Vous comprenez mieux pourquoi maintenant nous évoquions en guise de mise en bouche de cet article les soutanes.

Une chose est sûre : ce vendredi 6 mai au soir, la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon bénéficia d’un joli baptême ! Républicain et Rebsaménien s’entend…

Camille Gablo

 

Photo : François Weckerlé