François Deseille : « Un avenir gourmand »

À l’heure de souffler sa première bougie, la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin a déjà franchi le cap des 800 000 visiteurs ! Avant les festivités destinées à marquer cet anniversaire, François Deseille, adjoint délégué aux finances et à cette réalisation d’envergure, explique la recette du succès : « le mouvement perpétuel ! »

La Cité internationale de la Gastronomie et du Vin fête son premier anniversaire et… ses 800 000 visiteurs. Vous attendiez-vous à une telle fréquentation ?

François Deseille : « Nous espérions un million de visiteurs au bout de 3 ans. Et ce, répartis comme suit : 500 000 dans la partie cinéma, 300 000 pour les commerces et 200 000 pour la culture. Et, finalement, nous arrivons dès l’issue de la première année à 800 000, avec 200 000 seulement pour le cinéma. Les débuts ont été un peu poussifs pour le 7e Art, toutes les salles de France ayant souffert lors de la période post-Covid. Les tarifs ayant été également revus, tout cela fait que la fréquentation du Cinéma Pathé est en hausse. La partie culture et commerciale a fait 600 000 entrées. C’est très bien… Le Brunch de la Cité est arrivé, avec plus de 240 couverts en moyenne tous les dimanches et il atteindra certainement 400 les beaux jours avec le Rooftop.

Nous avons aussi constaté le buzz autour de la Poissonnerie L’Ecaille qui fait un chiffre d’affaires formidable et qui pourra servir, avec les beaux jours et l’extérieur, 300 à 350 repas. C’est assez exceptionnel ! La personnalité de Djennyfer, qui travaille au demeurant pour le concours de MOF, y est pour beaucoup. Les prix compétitifs, équivalents à ceux des Halles, également… La Boucherie Le Billot fonctionne aussi très bien. Le Manège à Moutarde a profité pleinement de la pénurie de ce produit. Je n’oublie pas l’arrivée du fameux Sushiman, champion de France cette année. L’effet « Wahou » de la Cave à vin, la plus grande cave de dégustation au verre au monde, perdure. La Table des Climats, avec un très bon rapport qualité-prix, notamment le midi où on peut manger dans un gastro pour 39 €, est exceptionnelle… »

J’imagine que vous vous félicitez de cet engouement…

« C’est un vrai succès et il faut travailler pour cela. Je suis très heureux, par exemple, d’avoir réussi à convaincre le maire de rendre gratuit l’accès à la Grande Chapelle. Il a tout a fait accepté. Je m’étais rendu compte que 30% des personnes qui rentrent sur la Cité le font côté Chapelle. Et ils trouvaient porte fermée, estimant cela aberrant alors qu’elle était avant accessible gratuitement. Cette décision multiplie par 2 la fréquentation de la Chapelle des Terroirs et des Climats. Et il y a un côté sympathique pour les Dijonnais de se retrouver dans un lieu qu’ils ont fréquenté dans d’autres conditions.

La Cité internationale de la Gastronomie et du Vin est un projet qui évolue et qui continuera à évoluer. Des dégustations réalisées par les élèves de l’école Ferrandi sont désormais possibles dans le cadre de l’exposition Pâtisserie. Nous avons implanté des assises dans le hall pour les personnes âgées. Et nous avons un slogan qui est évident : il se passe toujours quelque chose à la Cité ! Nous avons toujours besoin de créer une animation pour attirer du monde. Il faut un mouvement perpétuel, si bien que 60 % des gens qui viennent désormais à la Cité sont des habitants de la métropole… »

Autrement dit, celles et ceux qui dénoncent le fait que les Dijonnais ne se sont pas encore appropriés la Cité se trompent…

« C’était vrai au début. La Cité a commencé avec des touristes, la saison s’y prêtait. Mais, comme les enquêtes régulières le montrent dorénavant, il existe un flux de plus en plus important des gens d’ici. Notamment en novembre et décembre où la fréquentation a été exceptionnelle… Je rappelle aussi que les scolaires qui viennent les lundis sont aussi de plus en plus nombreux. J’y tenais beaucoup. Les classes sont divisées en deux : une partie parcourt les expositions pendant que l’autre cuisine, et vice-versa ensuite.

Et le midi, les élèves mangent ce qu’ils ont préparé. L’Ecole Ferrandi, le Harvard de la Gastronomie, s’est démocratisée avec des ateliers à destination de tout le monde… Nous ouvrirons les expositions plus tard les week-ends, à l’instar des commerces. Nous allons nous tourner de plus en plus vers un véritable esprit Food Court, que l’on sème dans le Village Gastronomique. C’est un sujet très complexe mais passionnant. J’y ai passé beaucoup beaucoup beaucoup de temps et je suis heureux que l’avenir de cette Cité soit, je dirais, gourmand et joyeux ! »

Propos recueillis par Camille Gablo

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