Jean-François Dodet : « Vers un futur quartier à énergie positive »

Saint-Apollinaire réussit le tour de force d’allier encore l’esprit village avec l’innovation inhérente aux pôles péri-urbains d’avenir. La façon dont cette commune, pilotée par Jean-François Dodet, appréhende la transition écologique l’illustre parfaitement. Le maire nous explique le modus operandi mis en place ainsi que les enjeux majeurs…

Dijon l’Hebdo : Comme vous l’avez mis en exergue dans votre programme municipal, « l’innovation fait partie de toutes vos politiques publiques ». Pouvez-vous nous donner quelques exemples en matière de développement durable et de préservation de l’environnement ?

Jean-François Dodet : « La façon dont on gère notre urbanisme est capitale en matière d’environnement. Nous souhaitons par exemple promouvoir sur notre commune la rénovation des bâtiments. Pour nos bâtiments publics, qui sont relativement assez récents, nous avons la chance de ne pas avoir les mêmes problématiques dites de « passoire énergétique» que dautres. Nous avons globalement beaucoup avancé sur ce domaine et nous allons lancer des audits de consommation énergétique et de tous les fluides utilisés par la commune. Et ce, afin de voir si nous pouvons maîtriser de façon encore plus optimale toutes nos consommations. La priorisation de travaux se fera en fonction des résultats de cette évaluation ».

 

DLH : Saint-Apollinaire a réussi le tour de force de conserver son statut de village recherché tout en bénéficiant, à deux pas de la capitale régionale, de tous les services de la ville. Comment ferez-vous perdurer cet « esprit village », synonyme de qualité de vie remarquable ?

J.-F. D. : « Nous avons arrêté un certain nombre d’axes sur l’urbanisation afin d’intégrer des espaces verts et d’assurer la biodiversité dans tout ce que nous entreprenons. Tout comme mon prédécesseur Rémi Delatte, lorsque nous construisons quelque chose, je regarde, avec mon équipe municipale, comment l’environnement peut être préservé dans sa biodiversité. D’où les possibilités d’îlots de fraicheur, de mini-forêts, de corridors verts., etc. Et nous ne minimisons pas, dans l’approche environnementale, la mixité sociale, car il y a le bâti mais il y a aussi les habitants. Nous voyons bien dans les communes où il y a un véritable équilibre sociologique que la sérénité est au rendez-vous… C’est un axe fort ! Disposant de terres agricoles importantes, nous aimerions également développer tout ce qui tourne autour de l’agriculture péri-urbaine qui représente le fer de lance de la métropole, avec le projet alimentation durable à l’horizon 2030 ».

 

DLH : Saint-Apollinaire, où, comme d’aucuns le disent, représente « une ville où il fait bon vivre », est une commune particulièrement prisée, notamment par les promoteurs. Comment pouvez-vous conjuguer cette demande avec les contingences environnementales ?

J.-F. D. : « Nous avons en effet une pression foncière excessivement forte sur Saint-Apollinaire. Nombre de promoteurs veulent construire sur le territoire communal. Si c’est pour implanter des bâtiments côte à côte qui, certes, répondent à des contraintes de haute qualité environnementale, ce n’est pas la peine, puisque dans une vision globale de développement durable de la commune, cela ne correspond pas à ce que nous voulons. Nous avons ainsi dans le mandat qui s’ouvre spécifié seulement deux zones OAP (orientation d’aménagement et de programmation) : le terrain du SDIS que nous souhaitons acquérir et les terrains route de Dijon. Nous réaliserons dans le secteur du SDIS un véritable quartier à énergie positive. Cela peut passer par des bâtiments à énergie positive, par la réflexion sur les îlots de fraicheur, sur la gestion partagée de la circulation douce, sur l’accès ou non aux voitures dans le quartier avec des parkings périphériques… Les options sont nombreuses et les deux nouveaux quartiers seront pensés différemment de tout ce qui a été fait, même si ce que nous avons réalisé était déjà avant-gardiste. Comme pour l’intergénérationnel, ce pourrait être des quartiers prototypes exemplaires qui pourraient faire école au niveau national. Un groupe de travail a été mis en place afin d’avancer efficacement sur ce dossier ».

 

DLH : Lorsque l’on parle d’écologie, l’on évoque tout de go la participation citoyenne et l’implication des habitants dans leur cadre de vie. Là aussi, Saint-Apollinaire a un temps d’avance…

J.-F. D. : « La participation des habitants est dans notre ADN, comme nous avons pu le montrer avec l’avènement de nos fameux Comités (Redoute, Roseraie…). Même si la situation sanitaire liée au Covid a bloqué les choses, notamment en ce qui concerne les assises citoyennes que nous voulons mettre en place, la participation de toutes et tous à l’intérêt général, dans le domaine environnemental comme dans les autres, est capitale ».

 

DLH : Votre patrimoine arboré s’élève à plus de 8800 arbres. Allez-vous poursuivre votre politique de végétalisation de l’espace public ?

J.-F. D. : « Nous allons délibérer sur une charte de l’arbre afin de positionner l’arbre comme un acteur important de la ville. Nos services travaillent activement sur la végétalisation, que ce soit par le biais de la réimplantation d’essences d’arbre adaptées mais aussi de micro-forêts à l’automne. Sachez également que nous allons également avoir une rose Saint-Apollinaire ! »

Propos recueillis par Camille Gablo

 

Maxime Ambard : « Très bien placés pour les mobilités douces »

Dijon l’Hebdo : Qu’entendez-vous faire pour favoriser la transition énergétique ?

Maxime Ambard : « Nous avons plusieurs axes que nous souhaitons développer. L’un de ceux-ci est la rénovation des pavillons parce que nous sommes une commune dont l’urbanisme est majoritairement pavillonnaire. Beaucoup de ces habitations ont été construites il y a plusieurs dizaines d’années et leurs performances énergétique sont en dessous de ce qui attendu par les objectifs nationaux à l’horizon 2050. Le chantier est gigantesque ! Aussi est-il nécessaire d’œuvrer, dès maintenant à la rénovation énergétique de ces pavillons. La moyenne ces 5 dernières années s’élève à 5 ou 6 rénovations thermiques « basse consommation » par an malgré les aides de l’Etat. Sur la dernière année, 12 habitations ont été concernées. Cela progresse mais nous allons encourager les habitants dans ce sens. Tout en étant exemplaires sur nos bâtiments, nous souhaitons montrer ce qu’il est possible de faire avec un pavillon témoin. Il est essentiel aussi de faire circuler les bonnes informations dans le domaine et de mettre les gens en réseau ».

 

DLH : Combien de logements verront le jour sur le futur écoquartier du SDIS ?

M. A. : « L’un des grands chantiers de ce mandat est, en effet, d’aménager le terrain du SDIS. Nous bâtirons un écoquartier comprenant 250 logements, dont 25% à loyer modéré et 25 % en accession à la propriété abordable. Nous voulons vraiment réaliser un habitat qualitatif œuvrant à la préservation de l’environnement. Nous sommes actuellement en pourparlers avec le SDIS pour acquérir ce terrain afin que nous maîtrisions au mieux ce projet ».

 

DLH : Qu’en est-il également des mobilités douces ?

M. A. : « Etant à proximité de Dijon, nous sommes très bien placés à Saint-Apollinaire afin de promouvoir les mobilités douces. Il ne faut, à vélo, que 20 mn pour se rendre au centre-ville de la capitale régionale. Aussi est-ce une solution viable pour se déplacer. Nous pouvons encore développer les pistes cyclables et les sécuriser, notamment à l’entrée de Dijon, sur le rond-point des Grésilles. Nous travaillons également avec Divia afin d’améliorer les dessertes. Voilà autant de dossiers d’importance sur lesquels nous ferons avancer les choses ! »