HOMMAGES

François Rebsamen : « Un homme qui aimait notre ville du plus profond de son cœur »

« J’ai appris avec tristesse, tout comme les Dijonnaises et les Dijonnais, la disparition de celui qui a été leur maire pendant 30 ans, de mars 1971 à mars 2001. Il fut 8 fois élu député et Président du conseiller général et créa en 1971, à la demande de Georges Pompidou, le premier ministère de la protection de la nature et de l’environnement qu’il qualifia dans un livre de « Ministère de l’impossible ». 

La longévité de Robert Poujade est remarquable dans l’histoire politique locale. Je voudrais saluer la mémoire d’un homme qui aimait notre ville du plus profond de son cœur et avec qui je nouais des relations cordiales, fondées sur l’estime et le respect mutuel. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille ainsi qu’à ses proches. 

Un hommage de la Ville lui sera bien évidemment rendu après le confinement ». 

François Rebsamen

Maire de Dijon

Président de Dijon Métropole

 

Bernard Depierre : « Les plus grandes responsabilités dans la vie politique »

« J’ai appris avec une immense tristesse la disparition du député-maire de Dijon, Robert Poujade, âgé de 91 ans.

J’ai eu la chance d’avoir appris à ses côtés ce qu’est la vie publique et que doit être la politique.

Entré au conseil municipal à Dijon en 1977, j’ai partagé avec lui et ses équipes la construction du Dijon moderne.

La vie publique de Robert Poujade fut une leçon d’humilité politique. Homme du peuple, il était imprégné des valeurs du gaullisme, celles qu’il m’a transmises. Il était un visionnaire, il aimait à dire de Dijon « C’est moi qui l’avait choisie, c’était elle qui m’avait choisi ».

Robert Poujade occupa les plus grandes responsabilités dans la vie politique à travers ses nombreux mandats et son poste de premier ministre de l’environnement aux côtés de Georges Pompidou lui donna une dimension internationale. Le Président Pompidou disait de lui : « Robert Poujade suscite l’estime et l’amitié car chez lui l’intelligence n’étouffe pas le cœur ». Pour Robert Poujade, la réflexion passait toujours avant l’action.

Il a laissé à Dijon des réalisations exceptionnelles qui restent à ce jour capitales pour la qualité de la vie : la Coulée verte, le port du Canal, le secteur sauvegardé et les premières rues piétonnières.

Il a construit la rocade à 2 fois 2 voies, transféré le vieil hôpital au Bocage.

Il s’est beaucoup battu pour obtenir le TGV à Dijon et pour avoir l’autoroute Pouilly-Dijon à 2 fois 2 voies gratuites. Il a défendu la BA 102, installation capitale pour l’emploi, la Défense et l’économie.

Attentif aux plus âgés, il a créé les EHPAD dans plusieurs quartiers.

Il a aussi fait construire le Palais des Sports, l’Auditorium de musique dont la réputation est mondiale. Visionnaire il était, en réalisant un nouveau concept urbain avec les quartiers de la Toison d’Or et le centre commercial.

Sa carrière politique au service de Dijon, de la Côte d’Or, a été exemplaire, être à ses côtés était un honneur.

Au cours des différents mandats d’adjoint à ses côtés, il m’a permis de réaliser de nombreuses installations sportives : la base du Lac, le boulodrome, la salle Jean-Marc Boivin, le stade de Fontaine d’Ouche, la piste olympique d’athlétisme. J’ai pu grâce à sa confiance contribuer à l’organisation de très nombreux évènements sportifs de dimension mondiale. C’est ainsi que Dijon a accueilli 6 fois le Tour de France cycliste. En 1993, Dijon fut sacrée première ville sportive de France, c’était une belle récompense.

En 1997, il m’avait choisi pour être son suppléant à l’Assemblée nationale.

Robert Poujade a su faire entrer la ville de Dijon dans le XXIème siècle dans les meilleures conditions. Il a été un des plus grands hommes politiques en Bourgogne de la 2ème moitié du XXème siècle ».

Bernard Depierre
Député de la 1ere circonscription (2002-2012)
Adjoint au maire de Dijon (1983-2001)

Colette Popard : « Un engagement qui n’a jamais failli »

« Homme politique ayant traversé le XXe siècle, Robert Poujade a lié son destin politique à celui de Dijon et de la Côte-d’Or. Durant une carrière politique hors-norme, il consacra sa vie au service de ses concitoyens.

Robert Poujade avait une haute estime de la démocratie. S’il était ferme sur ses convictions conservatrices, il savait écouter et respecter ses opposants. Le débat démocratique était pour lui essentiel à la défense de la République et je salue cet engagement qui n’a jamais failli.

Homme de culture et de lettres, il permit à notre capitale régionale et à notre département de relever de nombreux défis au cours du siècle passé ».

Colette Popard
Présidente du groupe des Forces de Progrès
Conseillère départementale de la Côte-d’Or

 

Gilbert Menut : « Un élu comme il en reste peu »

« Robert Poujade a été jusquen 2002 le député de la 1ère circonscription et entretenait avec Talant des liens forts doublés dune amitié personnelle avec Gilbert Menut. Imprégné bien avant que cen soit la mode générale, didéaux de protection de la nature et durbanisme équilibré, il a accompagné avec bienveillance le développement de Talant jusquau tournant du siècle.

Issu du gaullisme social, il avait aussi à cœur que chacun, quelle que soit sa condition, se sente en pleine citoyenneté dans la ville. Sa politique sociale et urbaine est encore visible aujourdhui dans lagglomération qui lui doit beaucoup en termes de qualité de vie.

Homme de culture et fin lettré, il a laissé à chacun une saisissante impression dérudition. Sa disparition est celle dun élu comme il en reste peu, de ceux qui savent trouver le juste équilibre entre les différentes composantes de la société, pour créer un ensemble urbain harmonieux. Il aura été un modèle dans bien des domaines, un devancier dans beaucoup dautres ».

Gilbert Menut
Maire de Talant

Adrien Guené
Tête de liste « Ensemble, unis pour Talant », élu le 15 mars dernier

 

Laurent Bourguignat : « Un pan de vie qui se tourne »

« Robert Poujade a été un grand Maire, un bâtisseur, soucieux d’équiper la ville et de préparer son passage à l’an 2000. Le livre « Le passage du siècle », publié en 2007, lui a permis de revenir sur sa vision de notre ville et trois décennies de réalisations.

Il défendait ce qu’il appelait un « développement contrôlable », qui préfigurait finalement ce qu’est aujourd’hui le développement durable, avec la recherche d’une qualité urbaine, une vraie place pour la verdure, un lien entre l’économie et le social.

Aimant rappeler qu’il a imposé le logement social au cœur de ville, il portait une attention constante aux plus faibles et veillait à ce qu’il appelait le « Dijon des faubourgs ».

Proche de Georges Pompidou, il fut le premier Ministre de l’Environnement de l’histoire de la République. On lui doit par exemple le Conservatoire du Littoral. Il a d’ailleurs refusé ensuite plusieurs autres portefeuilles ministériels pour se consacrer aux Dijonnais et « leur destin collectif ».

Homme de lettres et de culture, professeur au Lycée Carnot, il s’était notamment passionné pour l’œuvre de Malraux.

A titre personnel, je mesure l’honneur de l’avoir côtoyé et d’avoir reçu un peu de sa confiance ».

Laurent Bourguignat

Conseiller municipal de Dijon

Conseiller de Dijon Métropole