Au 1er janvier 2017 naissait la communauté de communes Norge et Tille à partir de la fusion de deux communautés de communes existantes. Celle-ci a une véritable typicité sur le territoire puisqu’elle est aux portes de Dijon. Nous avons demandé à Madame le maire de Ruffey-lès-Echirey, Nadine Mutin, ainsi qu’au président de cette com com, Ludovic Rochette, leur sentiment après pratiquement 3 ans de fonctionnement.
Dijon l’Hebdo : Comment vivez-vous la communauté de communes Norge et Tille ? Est-ce une force pour votre territoire ?
Nadine Mutin : « Notre communauté de communes est le résultat de la fusion de deux communautés de communes qui avaient à l’origine une façon de gérer ainsi que des visions complètement différentes. Un exemple : nous, précédemment, nous fonctionnions déjà en com com pour la gestion des cantines, le périscolaire alors que ce n’était pas encore le cas pour la Plaine des Tilles où chacun se gérait. Aujourd’hui, tout dépend de la communauté de communes, même les postes dans les communes. Ce sont des personnels intercommunaux, il en va de même pour les secrétaires. Ainsi, depuis 3 ans, nous nous sommes véritablement rapprochés. Les communes de l’ancien Val de Norge sont plus petites mais plus nombreuses que celles de la Plaine des Tilles, mais le dynamisme est aujourd’hui pleinement partagé. Nous avons ainsi beaucoup de zones d’activités particulièrement dynamiques. Et, nous avons dorénavant un Carrefour Contact et je crois que c’est c’est ce qui manquait à notre territoire. Nous disposons de médecins, kinésithérapeutes, infirmières… et nous allons bientôt avoir des chirurgiens dentistes. Nous avons une pharmacie, à Saint-Julien, qui nous rend véritablement service. Il y a des bâtiments pour les personnes âgées, des maisons de retraites… Et nous ne désespérons pas d’avoir un opticien. La zone d’activités de Saint-Julien, qui ne se situe qu’à 5 km de Ruffey, est un bon choix pour l’ensemble du territoire… »
DLH : Les communes avancent ainsi dans le même sens…
N. M. : « Tous les maires et toutes les communes, où il n’y a pas que le maire mais un conseil municipal dans son entier, ont le même respect des valeurs. Tout se discute en amont dans le cadre dans l’intercommunalité. Le président Ludovic Rochette organise des réunions régulières où, particulièrement bien documentés et informés, nous pouvons poser des questions et ensuite voter. Le président, qui est obligé de prendre des décisions, est particulièrement à l’écoute ».
DLH : Quel est, selon vous, l’enjeu majeur pour cette entité aux portes de la capitale régionale ?
N. M. : « Nous sommes particulièrement attachés au transport. Nous disposons du transport à la demande : en appelant Divia la veille sur un numéro vert, les habitants bénéficient de mini-bus devant leur porte et ce, pour 1,50 € le voyage. Ils peuvent ainsi rejoindre Valmy, le CHU ou la Toison d’Or et ensuite être reconduits à leur domicile. Ce dispositif a été étendu à l’ensemble de la nouvelle communauté de communes Norge et Tille le 1er janvier. Seulement, celui-ci ne s’est pas développé sur le même modèle qu’avant la fusion pour tous. Par exemple, à Arc-sur-Tille, Couternon, etc. ils l’avaient 5 jours sur 5. On leur a laissé 3 jours sur 5 et nous, dans l’ancienne communauté de communes du Val de Norge, nous en disposons 2 jours sur 5. Ce n’est pas mal mais, pour certaines personnes, et je les comprends, ce n’est pas le bon jour. Le fait de pouvoir amener le transport à la demande à 5 jours sur 5 sur l’ensemble de la com com sera ainsi un des enjeux de la prochaine mandature. C’est une histoire de financement, car le coût à la com com et au conseil régional est important. Nous allons également réaliser des parkings relais. Pourquoi pas, non plus, déployer un système de co-voiturage, à l’instar de BlaBlaCar ? Il faut, en matière de mobilités, tenir compte de notre typicité, à savoir la grande proximité avec la métropole ».
Norge et Tille en chiffres
14 communes : Arc-sur-Tille, Asnières-lès-Dijon, Bellefond, Bretigny, Brognon, Clénay, Couternon, Flacey, Norges-la-Ville, Orgeux, Remilly-sur-Tille, Ruffey-lès-Echirey, Saint-Julien, Varois-et-Chaignot.
16 500 habitants.
124 km2 au Nord et à l’Est de Dijon.
Ludovic Rochette : « Nous souhaitons travailler avec la métropole et le rural »
Dijon l’Hebdo : L’avenir ne passe-t-il pas par un rapprochement inéluctable avec la métropole dijonnaise ?
Ludovic Rochette, président de la communauté de communes Norge et Tille : « L’espace péri-urbain dans lequel nous sommes pourrait laisser à penser que nous sommes un espace dortoir. Ce qui n’est pas du tout le cas. Nous avons un développement économique, un développement des services. Nous avons des structures de petite enfance tout en ayant des villages seniors qui se développent. L’on constate en fin de compte que l’on dispose d’un maillage intergénérationnel qui tend à prouver que le péri-urbain dortoir est fini. C’est un véritable espace de vie, un espace où on peut travailler, où on peut grandir, vieillir. Notre projet est de montrer que la qualité de vie a bien été comprise par les communes et l’intercommunalité. Notre autre caractéristique, c’est que cet espace se base aussi sur le maillage communal : nous sommes constitués de 14 communes, avec des populations différentes, de Flacey jusqu’à Arc-sur-Tille. Eh bien, certes le conseil communautaire a une répartition liée à la population mais le bureau est constitué de 14 membres. Pourquoi cela marche-t-il ? Parce qu’il n’y a pas de communes de différents niveaux. Parfois, sur d’autres territoires, le ressentiment des maires est différent et cela n’est pas dû à la communauté de communes elle-même. C’est à cause de la loi qui organise cette intercommunalité. Nous avons eu la chance, pour notre part, d’avoir un nombre restreint de communes, avec une population importante, ce qui nous a permis d’utiliser la loi et d’assoir l’égalité entre les communes. Nous sommes aussi dans un espace de transition entre la métropole et des espaces ruraux. Nous ne souhaitons tourner le dos ni au rural ni à la métropole. On travaille avec les autres espaces et nous souhaitons le faire encore plus. Que ce soit dans des politiques économiques, de mobilité, liées à l’eau… Nous sommes une poche bleue et verte aux portes de la métropole. Le prochain mandat sera sûrement le moment d’écrire ce que l’on souhaite comme coopération entre ces différents espaces tout en gardant notre propre identité. On veut que la communauté de communes Norge et Tille continue son existence sans rejoindre ni la métropole ni un espace rural mais travailler efficacement avec eux. C’est ce que nos populations attendent ».