« L’aboutissement d’un long chemin… » c’est ainsi que Nadjoua Belhadef, adjointe déléguée au commerce et à l’artisanat, qualifie cette ouverture tant attendue. Et l’élue dijonnaise escompte de la Cité des retombées pour tous… Pour les professionnels sur le site comme pour ceux implantés à Dijon dans son ensemble !
Dijon l’Hebdo : L’une des réalisations majeures de Dijon depuis les années 2000 ouvre ce 6 mai 2022. C’est une grande date pour l’attractivité dijonnaise au sens large… ?
Nadjoua Belhadef : « Oui, c’est une date incontestablement importante ; c’est l’aboutissement d’un long chemin entamé il y a plusieurs années et né de la volonté du maire de Dijon, François Rebsamen, de transformer un lieu riche d’histoire en un projet au futur ambitieux. C’est une ouverture attendue après une longue période de travaux, des aléas administratifs, une crise sanitaire imprévisible… mais tous les partenaires, publics et privés, sont restés mobilisés pour que ce bel objectif devienne réalité… pour faire sortir de terre un tout nouveau quartier à l’entrée sud de Dijon et offrir de nouvelles perspectives touristiques, commerciales, culturelles et… surtout gourmandes. C’est un atout supplémentaire dans une ville où la tradition gastronomique est déjà largement représentée par tous les restaurateurs, commerces de bouche, artisans du goût ou producteurs. Je suis convaincue que cette nouvelle offre profitera à l’ensemble d’un tissu économique local déjà dynamique et entreprenant ».
DLH : Le menu de cette Cité est vaste. Y figure notamment le Village Gastronomique avec ses cellules commerciales. Avec les Halles, autrement dit « le ventre de Dijon », nous pourrons dire que la Cité des Ducs possède un autre cœur gourmand…
N. B : « C’est une approche différente et un autre rapport aux produits. Si effectivement, les Halles sont considérées comme le « ventre de Dijon », un marché vivant quatre jours par semaine avec des petits producteurs accrochés à la notion de circuit court, de qualité, dans un lien direct et d’habitude avec des clients fidèles, la Cité, et plus spécialement le Village gastronomique, ont une autre vocation : celle de mettre en scène les produits qui font la renommée du terroir français, de magnifier les deux reconnaissance Unesco de Dijon, le Repas gastronomique des Français et les Climats du vignoble de Bourgogne. La Cité valorisera les arts de la table et permettra aux visiteurs de goûter à cet art de vivre à la française dont Dijon porte haut le flambeau. Je remercie tous les commerçants impliqués dans l’aventure qui feront voyager partout dans le monde nos produits phare comme la moutarde, les fromages avec la Planche et Charlotte Hanouna, artisan fromagère passionnée ou encore la viande, ici mise sur un piédestal avec Jérémy Lévèque, l’artisan boucher du Billot. Côté savoir-faire, celui de Vincent Ballot, MOF torréfacteur à la tête de la Maison Lagrange ou celui de l’artisan boulanger Raphaël Letouze de la Minoterie Forest, meunier depuis le XVIIe siècle qui lance sa propre boulangerie, s’exposeront en porte-drapeau des métiers de bouche. Sans oublier Nicolas Sauvage, qui avec sa nouvelle enseigne dans la Cité, ajoute une nouvelle corde à son arc et témoigne que les commerces dijonnais peuvent y trouver leur place ».
DLH : Votre objectif a toujours été d’associer à maxima les chefs dijonnais à cette Cité. Comment vous y êtes-vous prise ?
N. B : « Oui, j’ai souhaité, dès le début, associer les chefs dijonnais à ce projet. Nous avons organisé, avec les partenaires privilégiés de l’UMIH, la Chambre des métiers et de l’artisanat, le groupe K-Rei, des réunions, des visites, des échanges réguliers avec les restaurateurs pour les informer de l’évolution du projet et des possibilités de s’inscrire dans son développement : soit dans les brasseries, soit en participant à la cuisine expérientielle. Plus globalement, il s’agit pour la ville d’associer l’offre de restauration et commerciale dijonnaise, sans concurrence mais dans une grande motivation pour porter encore plus haut les saveurs de la gastronomie. Les trois nouvelles adresses (une cave et deux restaurants) de la Cité sont une offre supplémentaire pour Dijon, une raison de plus de venir passer un bon moment ici. De nombreuses combinaisons de billetterie, les parcours mis en place entre la Cité et le centre-ville, la facilitation des déplacements et la communication large qui sont mises en place devraient assurer de nouveaux flux de visiteurs qui profiteront à tout le monde ».
Propos recueillis par Camille Gablo