Abat-jour !
Avec qui sont-ils de mèche ces extincteurs de vie, ces éteignoirs d’espoir et de magie du collectif dijonnais « Pas en Campagne ». Et qui affiche sa vocation « à vulgariser la politique locale et ses enjeux, et les mettre à portée de tous tant en termes d’action que d’expression ». Là, on est déjà entre chien et loup au niveau de la compréhension : « Pas en Campagne » n’apparaît donc pas comme ce que j’ai coutume d’appeler un phare de la pensée. D’autant que ses membres (désarticulés ?) viennent d’initier une pétition « dans le but d’éteindre les vitrines et enseignes commerciales à Dijon durant le couvre-feu. Il s’agit d’une mesure sans coût en faveur de l’écologie urbaine et de la tranquillité publique ». Et sur ce dernier argument, je les prends en flagrant délit de grosse bêtise et de méconnaissance de l’histoire ! Les balbutiements de l’éclairage urbain et des entrepôts de blé ou de toute denrée datent des XVe et XVIe siècles : ils traduisaient chez les édiles de l’époque la préoccupation d’assurer la sécurité des citoyens la nuit, afin de tenir mandrins et voleurs hors les murs des cités. Offrons donc en cadeau de Noël à ces rabat-joie, alias ces abat-jours de « Pas en Campagne » des cours particuliers d’histoire de France.
Faute de grives, on boit des verres
La Covid 19 rend notre champagne moins pétillant : faute de fêtes publiques ou privées, le divin breuvage est victime d’une mévente, notamment à l’exportation. Si le vaccin ou plutôt les vaccins qu’on nous promet pour bientôt s’avèrent efficaces, on pourra à nouveau sabrer La Veuve Cliquot, Roederer ou Moët&Chandon… En revanche, les vins ainsi que les bières, depuis le début de la pandémie, voient les ventes exploser, notamment chez les Anglais (+ 25% de consommation). Itou chez les Australiens, les Néo-Zélandais, les Canadiens, les Allemands et bien sûr les Français. A croire que nous, les condamnés au huis-clos coronavirien, compensons le manque de ciné ou de théâtre, la privation de sortie culturelle ou de rassemblement cultuel par une bonne blonde ou un gros coup de rouge.
Encore un ou deux mois à ce régime, et nous allons plonger dans les bas-fonds et rejoindre les gueules cassées ainsi que les trognes qui ont donné une couleur plutôt noir et glauque aux romans de Zola ou de Charles Dickens à la postérité ! En plus marrant, ces pics alcooliques qui vont de pair avec ceux de la Covid me font me souvenir du célèbre sketch de Bourvil des années 60 – plus que jamais son actualité : « En tant que dégueulé, heu, en tant que délégué de la… de la ligue anti-alcoolique, je vous parlerai de… de l’eau minérale, de l’eau ferrugineuse. L’eau fer… l’eau ferrugineuse, comme son nom l’indique, contient du fer… du fer. Et le dire, c’est bien, mais le faire, c’est mieux ! L’alcool non, mais l’eau ferru, l’eau ferrugineuse oui! »
In vino cultura
Allez-allez, qu’il nous soit permis de nous offrir en prime un coin d’espace culturel en compagnie du grand poète Bernard Dimey :
« Ivrogne, c’est un mot qui nous vient de province
Et qui ne veut rien dire à Tulle ou Châteauroux,
Mais au coeur de Paris je connais quelques princes
Qui sont selon les heures, archange ou loup-garou
L’ivresse n’est jamais qu’un bonheur de rencontre,
Ça dure une heure ou deux, ça vaut ce que ça vaut,
Qu’il soit minuit passé ou cinq heures à ma montre,
Je ne sais plus monter que sur mes grands chevaux ».
Evidemment, ce petit écho arrosé à la Jeanne Vernay n’était que pure science-fiction. A prendre au 2ème degré et non à 14 degrés…
Sur les pas de Corto Maltese
2021 sera l’année de la bande dessinée. La ville de Dijon participe à l’appel pour candidature aux jeunes talents lancé par l’association France urbaine. Le projet s’inscrit dans l’action « 2020 : année de la BD – La France aime le 9e art » initiée par le ministère de la Culture, en lien avec le Centre national du livre (CNL) et la cité internationale de la bande dessinée et de l’image (CIBDI) pour valoriser la BD. La Nature sera le fil conducteur du travail à réaliser en référence à l’engagement écologique de la ville de Dijon – finaliste du concours de « Capitale verte européenne 2022 » – et en écho à la thématique des rencontres Clameur(s) 2021 prévues pour juin prochain. Les BDistes ont jusqu’au 14 décembre prochain pour remettre leur dossier L’auteur heureux élu sera accueilli en résidence de janvier à mars 2021 à Dijon. La bibliothèque municipale est en charge de l’organisation du dispositif. Pour poser sa candidature, il suffit d’aller sur le site https://bm.dijon.fr/.
O mon beau sapin !
En dépit de la campagne de dénigrement du sapin de Noël des écolos au plan national et de leurs propos épineux, un sapin de Noël somptueux a bel et bien été installé Place de la Libération. On ne compte plus le nombre d’admirateurs de cette prouesse à la fois technique, à cet hymne à la poésie des Fêtes : pas moins de 361 Norman sont fixés sur une structure métallique géante réalisée par une entreprise locale. Bravo ! Enfin, autre brin de verdure : les fleuristes avaient été autorisés à vendre des sapins, dès le début de la 2ème quinzaine de novembre. S’il m’est permis de formuler un vœu de fin d’année, que l’intégrisme et l’appétence à la dictature des écolos soient vite envoyés au composte pour recyclage total. Ne passons pas sous silence leur attitude plus qu’ambigüe vis-à-vis du récent hommage rendu à Samuel Paty à Paris.
Steak hors nature
Tiens en passant, encore un mot sur les mauvaises herbes du moment : savez-vous qu’une partie du financement de L214 – l’un des apôtres de la cause animale les plus actifs et médiatiques – est selon une enquête de France-Info le fait des Gafa américains. Ces derniers ont débloqué des fonds considérables à la création en laboratoire de viande artificielle à partir de cellules-souches. Des steaks de viande synthétique pourraient envahir les points de vente d’ici à une décennie, sur le plan mondial. De là à faire accréditer ce slogan mercantile made in USA : le bonheur de déguster un bon tartare n’est plus ni dans le pré, ni sur le plancher des vaches, mais dans un tube de culture in vitro !
Pas question donc d’attendre pour faire un croche-pied à tous ces Gafa, à leurs succursales de mauvais aloi ainsi qu’à ce steak hors nature ! Car tout laisse à craindre que les GAFA mettent au point une stratégie pour ne faire qu’une bouchée de notre filière bovine.
Opérations portes ouvertes
Bien avant que Macron 1er ne fasse son intervention, tout le monde savait qu’il allait déclarer la réouverture des magasins de proximité ainsi que du commerce de détail. Le roi ayant parlé, nos boutiques préférées – librairies, coiffeurs, fleuristes etc – ont été absoutes de ce péché mortel de « non essentiels » qui les a frappés si durement en novembre. Je me suis une nouvelle fois rendue compte combien ils étaient indispensables à notre qualité de vie. Je formule bien évidemment un souhait : que les clients respectent scrupuleusement les gestes-barrières, afin qu’on n’ait pas à se retrouver dès janvier privé de lecture, du plaisir de s’acheter une petite fringue ou encore une jolie vaisselle. Le bonheur court à nouveau dans la ville. A nous d’en faire bon usage pour ne pas mettre en danger la survie économique des commerçants dijonnais par des attitudes inconsidérées au moment des achats de Noël.