Politiquement Off

Sylvain Comparot taclé… par LREM

Daucuns attendaient la prise de position de LREM en vue du 2e tour des élections municipales à Dijon. Il faut dire que la formation du président de la République était orpheline dun candidat, celui quelle avait adoubé, Sylvain Comparot, nayant pas réussi à marcherau-delà du col fatidique des 10%, synonyme de maintien possible pour la rencontre finale. Dans lunivers du football, cher au maire sortant François Rebsamen, soutien au DFCO oblige, nous aurions pu écrire que le transfert de lancien socialiste de Châtillon-sur-Seine à Dijon a échoué… à hauteur de 8,81%. Depuis ce premier match, LREM sest désolidarisée de Sylvain Comparot qui, le 11 juin dernier, annonçait quil soutenaitle candidat de la droite républicaine Emmanuel Bichot. Expliquant, notamment : « Une lecture rapide de nos programmes respectifs montre, à l’évidence, quils se rejoignent sur de nombreux points ». Une nouvelle fois, cette position de Sylvain Comparot sest vue taclée par LREM, puisque les députés Didier Martin et Fadila Khattabi, dans un communiqué commun, lont désavouée : « Aujourdhui, La République En Marche, par la voix de son délégué général Stanislas Guerini, dénonce la prise de position personnelle de Sylvain Comparot en faveur du candidat LR Emmanuel Bichot. Aussi, pour ce 2e tour des élections municipales à Dijon, nous ne donnons aucune consigne de vote aux militants LREM. Nous faisons confiance aux Dijonnaises et aux Dijonnais pour choisir le 28 juin prochain leur maire et le meilleur projet pour Dijon ». Dont acte ! 

Les Raisins de la Colère

Peut-être avez-vous pensé à lexceptionnel roman de John Steinbeck (prix Pulitzer), Les Raisins de la Colère, lors de lopération médiatique des écologistes en vue de la « vendange » municipale finale. Stéphanie Modde et ses colistiers se sont rendus sur lune des friches urbaines, devant le lycée Carnot, où « la nature reprend ses droits ». Et la tête de liste Dijon écologique et solidaire de se féliciter de « ce retour à la terre » qui ne doit pas être brûlée sur lautel « de la bétonnisation »… et, notamment, dun projet immobilier qui devrait voir le jour à cet emplacement. Tel fut le message sans ambiguïté aucune adressé au maire sortant François Rebsamen dont les écologistes se sont, rappelons-le, désolidarisés à loccasion de ces municipales, après avoir creusé ensemble leur sillon depuis 2001. Ou, pour rester dans la sémantique agricole, au bout de 76 saisonsavant que ne soient consommés entre le maire sortant et ses anciens soutiens écologistesces Raisins de la Colère. Cest, en tout cas, sur ce site emblématique, qui a mobilisé plus de 800 pétitionnaires contre le projet immobilier en question, que les écologistes ont décidé de venir « planter les graines du possible ! » Après avoir (seulement) récolté 15,10% au 1er tour, il va falloir que ces graines vertes aient une croissance exponentielle si EE-LV veut créer la surprise le 28 juinSinon, ces Raisins de la Colère auront été un coup d’épéedans leau !

Marine Le Pen fait lunanimité… contre elle

Profitant des braises toutes chaudes, crépitant encore sur les graves événements survenus dans le quartier des Grésilles, faisant grand bruit dans la France entière, voire au-delà, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, sest déplacée dans la capitale régionale. Ce qui a fait réagir le maire PS de la Cité des Ducs, François Rebsamen, sur BFM TV : « Elle nest pas la bienvenue à Dijon. Je ne vois pas ce quelle vient faire. Cela fait un peu comme les vautours qui essaient de dépecer soit la ville soit la République ! » Sur la même chaîne dinformation, le 16 juin, François Patriat, sénateur LREM de la Côte-dOr, venait, quant à lui, défendre le dispositif mis en place par le gouvernement afin d’éteindre lincendie face à Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du Rassemblement national. Et là aussi il fut naturellement question de la venue de Marine Le Pen en terre bourguignonne : « Quest ce quelle est allée faire à Dijon ? Elle ne vient jamais à Dijonmême pas en touriste ! » Comme quoi, les deux anciens ministres François Rebsamen et François Patriat, qui ont pourtant pris des routes divergentes depuis la présidentielle de 2017 et entre lesquels le torchon brûle depuis les législatives, peuvent encore tenir un discours similaire

A chacun(e) son « bon sens… »

Lheure est aux municipales mais il a été question dautres échéances lors du déjeuner à lElysée, le 15 juin dernier, où le président de la République, Emmanuel Macron, avait convié le président et le président délégué de Régions de France, Renaud Muselier et François Bonneau. A cette occasion, un sujet a été mis sur la table : le report des élections régionales, prévues en mars 2021, afin que le gouvernement nait pas de difficultés à dérouler son plan de relance, la compétence économique étant du domaine des régions. Voilà pour laspect économique (déterminant il est vrai en cette période de crise) ! Sur le plan politique, les régionales représentent lultime rendez-vous électoral jalonnant le chemin menant à la présidentielle de 2022. Cest dire à quel point elles sont capitales, surtout si elles mettent sur orbite élyséenne de nouveaux concurrents, à limage, qui sait, de Xavier Bertrandou dautres. La présidente du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, a expliqué, dans les colonnes de LEst Républicain, que ce report serait « de bon sens ». Un « bon sens… » ni de droite ni de gauche, si vous nous permettez lexpression directionnelle popularisée, elle aussi, en 2017, par les marcheurs