Laurent Grandguillaume : le retour… avant l’heure ?

L’ombre de Laurent Grandguillaume, ancien député PS de la 1re circonscription, a plané longtemps sur les élections municipales à Dijon. Enfin jusqu’à il y a un an. Retour en arrière…

Et si les grandes lignes du livre des municipales dijonnaises avaient été écrites il y a un an ? Souvenez-vous, c’était le 20 mars 2019 et un communiqué écrit de la main de Laurent Grandguillaume tombait dans les rédactions… Au moment où d’aucuns s’interrogeaient sur les velléités de l’ancien député PS de la 1re circonscription, celui-ci coupait court aux rumeurs… alimentées, notamment, par des marcheurs qui voyaient en lui un guide pour les mener sur le chemin de la victoire aux municipales à Dijon. L’heure était encore au guide suprême jupitérien… afin de faire chuter le « père spirituel », Laurent Grandguillaume ayant été depuis 2001 le bras armé de François Rebsamen, notamment à la tête de la section PS de Dijon, dont il fit tout de même monter le nombre d’adhérents à environ 900… C’était une autre époque, « l’ancien monde » comme les adeptes du « en même temps » diraient aujourd’hui, où le PS remportait tout sur son passage… C’était avant François Hollande, le président qui a murmuré durant 5 ans à l’oreille des journalistes, comme l’ont si bien raconté Gérard Davet et Fabrice Lhomme dans « Un président ne devrait pas dire ça… » paru aux éditions Stock. Beaucoup s’interrogeaient en tout cas sur le retour ou non localement de celui qui, à la veille des législatives de 2017, décida de se retirer de la vie politique, se consacrant, notamment, à l’association nationale Territoires 0 chômeur de longue durée… Il faut dire que l’édile socialiste s’était imposé sur une terre dite de droite et avait su aussi faire des émules bien au-delà de son camp politique. A la fin de son mandat parlementaire, des divergences, pour ne pas dire plus, étaient apparues (notamment sur le cumul des mandats) avec son mentor.

N’en déplaise à Jaurès…

Avec des proches du maire de Dijon, les fleurets étaient même loin d’être mouchetés… Aussi, même éloigné des joutes politiques – mais toujours présent sur les réseaux sociaux – son ombre flottait au dessus de la capitale régionale. « Tout le monde sait que, même si j’étais en désaccord sur le fond sur certains sujets nationaux, j’ai toujours dit, au niveau local, que François Rebsamen était un bon maire. Donc, bien sûr, il va de soi que demain, s’il était candidat aux élections municipales de 2020, il aurait mon soutien pour continuer son travail »… La messe (laïque s’entend, enfin socialiste devrait-on dire, n’en déplaise à Jaurès) était dite et François Rebsamen pouvait s’élancer, pour la 4e fois et en toute sérénité, à la quête du Saint-Graal dijonnais. En revanche, ce fut, n’en doutons pas, plutôt retour vers l’enfer… pour celles et ceux qui croyaient à leur destin de successeur de François Rebsamen. Enfin, tout du moins, ils (et elles) surent ce jour-là qu’ils (ou elles) devraient encore patienter quelques années supplémentaires !

C’était il y a un an et depuis nous savons tous ce qui s’est passé… L’ancien ministre socialiste du travail s’est appuyé « sur son excellent bilan pour être à nouveau candidat au poste de maire et de président de Dijon métropole ».

Quant à Laurent Grandguillaume, comme vous pourrez le voir ci-dessous, il est aussi de retour dans cette campagne municipale… non pas à Dijon mais à Talant où il est le président du comité de soutien de Stéphane Woynaroski. Et, histoire que l’ombre demeure encore un peu omniprésente, nous ne pouvons que nous interroger sur ses intentions lors des prochaines élections régionales. Mais ceci est une tout autre histoire ! Quoique…

Camille Gablo