Le réseau de chaleur urbain s’est étendu durant l’été. Ses deux branches ont été interconnectées derrière le lycée Montchapet afin qu’elles puissent bénéficier de l’énergie produite par l’Unité de valorisation énergétique (ex-usine d’incinération). Pleins feux sur cette infrastructure dont la colonne vertébrale a été dessinée par le tramway et qui fait désormais partie intégrante du paysage immobilier de la métropole…
L’avenir se dessine aussi dans le sous-sol… Durant tout l’été, et ce afin de limiter les gênes occasionnées aux riverains ainsi que la perturbation de la circulation, les travaux d’extension du réseau de chaleur urbain ont battu leur plein à Dijon, Fontaine-lès-Dijon Talant et Longvic afin que celui-ci atteigne quelque 120 km en 2023 et soit susceptible de bénéficier à plus de 55 000 équivalents logements. Certains travaux se poursuivent encore au demeurant.
Plus précisément, nous devrions écrire que les deux branches de ce réseau, confiées dans le cadre d’une délégation de service public à Dalkia, filiale d’EDF, et au groupe Coriance, ont fait l’objet de travaux afin de les étendre mais aussi et surtout de les interconnecter derrière le lycée Montchapet. Une jonction qui permet, à toutes deux, de bénéficier de l’énergie thermique dégagée par l’Unité de valorisation énergétique (ex-usine d’incinération), traitant, rappelons-le, 140 000 tonnes de déchets par an.
Cette énergie de récupération sera, en effet, susceptible de tripler la puissance de l’ensemble du réseau (de 9 MW à 30 MW). Avec les chaufferies biomasse des Péjoces et des Valendons, ce réseau fonctionne à 75% aux énergies renouvelables, si bien qu’il est labellisé éco-réseau de chaleur. N’oublions pas non plus qu’il permet d’éviter le rejet de 38 500 tonnes de CO2 dans l’atmosphère (soit l’équivalent de 16 000 véhicules).
C’est lors des travaux du tramway qu’ont été glissés dans le sous-sol les canalisations (et par là-même la colonne vertébrale) de ce réseau d’avenir, sur lequel nombre de bâtiments publics sont d’ores et déjà connectés, tels le CHU ou encore l’Université… Des nouveaux quartiers, à l’image de Hyacinthe-Vincent, du Jardin des Maraîchers ou encore de Heudelet 26, sont également desservis. Outre l’intérêt écologique, la question financière est également au cœur de ce projet de taille, puisqu’il entraîne une réduction des factures énergétiques se situant entre -10 et -30% en fonction de l’énergie utilisée précédemment.
Ajoutons à cela que le remplacement et l’entretien des chaufferies installées dans les immeubles n’est plus d’actualité et l’on voit bien ici tout l’intérêt de ce réseau. A coût réduit, puisque sur les 15 M€ d’investissements, 6 M€ ont été subventionnés par les Certificats d’économie d’énergie (CEE), et sans aucune incidence sur la TEOM (Taxe d’enlèvement des ordures ménagères), ces travaux estivaux concernant l’Unité de valorisation énergétique ainsi que les deux branches du réseau de chaleur urbain mettent un peu plus Dijon métropole sur la voie de l’avenir durable. A l’horizon 2023, Dijon métropole sera dotée, hors Paris, de la troisième infrastructure de ce type à l’échelle nationale !
Camille Gablo