Comme attendu, la baisse des fonds Euros pour 2018 est là mais moins brutale qu’attendu. Le taux moyen de performance des fonds euros devrait avoisiner les 1,60 %. Cependant, dans un contexte boursier chahuté, les fonds euros continuent de séduire non plus pour leur performance mais pour leur garantie.
Pour la première fois depuis longtemps, cette moyenne passera sous le taux de l’inflation et même largement si l’on retire les 17,2 % de prélèvements sociaux.
Le calcul est simple : avec une inflation à 1,80% en 2018 selon l’INSEE, pour que la performance du fonds euros soit au moins égale à l’inflation, le taux doit être égal ou supérieur à 2,20 % (soit 1,82 % net de prélèvements sociaux CSG / CRDS).
Certaines compagnies annoncent des taux bien supérieurs mais sous certaines conditions.
Premier élément : les frais d’entrée.
C’est le cas de certains contrats associatifs. A l’Afer, 2 % sont prélevés sur les versements sur le fonds garanti sauf en cas de reversement sur un contrat Afer ancien.
En 2017, la MACSF avait annoncé une hausse de ses frais d’entrée de 1 % à 3 % : une façon de réduire la collecte et limiter la dilution du rendement.
Outre ces frais d’entrée, de plus en plus de fonds euros sont soumis à des conditions de versement. Par exemple, la compagnie bonifie le taux euros si plus de 30 ou 35 % du versement est affecté en unités de compte (SICAV) et, parfois même, elles demandent des versements importants supérieur à 50 000 € pour bénéficier du bonus sur le fonds euros.
Autre facteur à bien examiner : le taux de redistribution.
En fonction des performances réalisées dans l’année par le fonds euros, la compagnie redistribue une partie de ses « bénéfices ».
En moyenne, sur huit ans, ce taux ressort à 71,29. C’est-à-dire que les compagnies reversent 71,29 % des bénéfices enregistrés. Le reste est gardé en réserve lorsque les performances de l’année ne sont pas bonnes (les années de vaches maigres).
Le taux varie d’une compagnie à l’autre. Les écarts sont importants entre 98 % à 50,5%.
D’où les différences de performances selon les contrats et les compagnies .
Au final , toutes les conditions rendent la comparaison entre les fonds euros bien difficiles .
Censés rapporter plus que les fonds euros traditionnels, les fonds euros dynamiques dont la promesse est de réserver une poche actions plus importante que les fonds euros « classiques » ont dégringolé en 2018 suivant la tendance des marchés financiers.
La performances de ces fonds est proche de zéro. Seul point positif, le taux ne peut pas être négatif.
Le bilan est plus mitigé pour les fonds Euro Croissance. Celui de l’Afer enregistre une performance négative celui d’AXA servira 2,50 % pour 2018 .
Quoi qu’il puisse arriver dans les prochaines années sur les marchés financiers, les titulaires de ces fonds sont assurés de récupérer leur capital à terme soit 8 ou 10 ans selon le contrat.
Force est de constater que les fonds euros changent un peu de finalité. Il était possible de tirer des revenus complémentaires grâce aux intérêts.
Aujourd’hui, sa fonction se résume de plus en plus à une simple garantie du capital (certes bien meilleure qu’un livret d’épargne) mais la sécurité ne peut plus se rémunérer comme elle l’a fait depuis 40 ans.