La fédération régionale des travaux publics a manifesté devant la préfecture à Dijon afin de dénoncer la suppression du taux de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques appliqué au Gazole non routier, le célèbre GNR rouge…
La coupe est pleine pour la FRTP… comme l’illustrait parfaitement un bidon d’essence indiquant le niveau des taxes qui mettent à feu (et à sang) la profession ! Afin de faire passer le message au gouvernement et de dénoncer la suppression du taux réduit de la TICPE sur le Gazole non routier, le célèbre GNR rouge, la FRTP Bourgogne Franche-Comté a manifesté devant la préfecture de Dijon : « Nous subissons une véritable brutalité de la part de Bercy bouleversant complètement notre profession, qui se relève seulement de la crise. C’est un gros coup de massue avec un moral qui s’effondre et des marges de manœuvre pour nos entreprises qui se rétrécissent, ne permettant plus ni d’investir ni d’embaucher », a dénoncé le président Vincent Martin, devant une soixantaine d’entrepreneurs arborant leurs célèbres gilets jaunes et oranges. Non sans développer : « Cette mesure fiscale va ralentir l’économie, si bien qu’elle est totalement incompréhensible. Un effet dévastateur se répercutera sur les collectivités territoriales car nous dépendons à plus de 60% de la commande publique. Cette mesure sera répercutée sur nos prix de vente pour certains marchés et impactera les collectivités… »
« Les contribuables impactés »
Présent afin de marquer son soutien à la FRTP, le député Rémi Delatte a abondé dans son sens : « Le marché reprenait, ce n’était pas le moment de mettre un coup d’arrêt. Le président de la République se targuait de ne pas taxer le travail mais taxer les carburants revient à taxer le travail ! » Tout comme Ludovic Rochette, vice-président du conseil départemental et président de l’Association des maires de la Côte-d’Or : « Des annonces comme celle-ci entraîneront une augmentation des tarifs des entreprises et des charges supplémentaires pour les collectivités, déjà mises à mal par les baisses de dotation ».
Francis Pennequin, à la tête de l’entreprise éponyme, a parfaitement résumé le sentiment ambiant : « Nous n’avons pas de solutions alternatives pour remplacer ce produit qui fait fonctionner nos machines. Et Bercy, de façon dictatoriale, décide de l’augmenter de 70%. Pour vous donner une idée, 2% c’est la marge moyenne des entreprises du secteur sur ces 10 dernières années et cette augmentation est équivalente à cette marge. Si bien que nous n’allons plus rien gagner à moins de reporter ce coût sur les collectivités et, in fine, les contribuables ! »
La FRTP a estimé cette augmentation à « une hausse d’impôts de près de 700 M€ pour leur seule filière sur les 900 M€ d’économies budgétaires attendues par le gouvernement ».
Une chose est sûre : cette mesure annoncée à des fins écologiques laisse un goût amer aux entrepreneurs des travaux publics, qui ont annoncé poursuivre la mobilisation pour la stopper ! Des barrages filtrant sont d’ores et déjà prévus dans tous les départements de la région le 21 novembre. A l’instar de la couleur de ce carburant, la FRTP voit rouge !
Camille Gablo
