La Poste n’agit pas toujours en toute franchise … Sous prétexte d’un manque de rentabilité de certaines de ses agences, elle n’hésite pas à les fermer sans autre forme de procès. L’année dernière, ce sont au moins deux de ses bureaux qui ont été rayés de la carte : ceux de Dijon à l’angle de la rue Piron et de la rue Bossuet ainsi que celui de Talant-Cerisiers, rue de la Libération, au grand dam d’ailleurs de toute une population âgée du quartier des Fassoles, pour qui se rendre à la Poste de Talant-Belvédère s’avère un exercice difficile, voire impossible.
Très opportunément, les responsables de ladite Poste ont trouvé d’autres alternatives, remettant au goût du jour une pratique qui avait fait les beaux jours des commerçants du Dijon des années 1920/1940. Pratique qui consiste à offrir les principaux services de la Poste au sein d’un commerce de détail. C’est ainsi que progressivement dans de nombreuses agglomérations de France ou de Navarre s’ouvrent ces « relais postes urbains » – c’est leur nom – qui permettent d’affranchir et d’envoyer une lettre ou un colis, ou de retirer une lettre recommandée chez un commerçant partenaire. En échange, celui-ci bénéficie d’un intéressement sur les activités postales effectuées. Les heures d’ouverture sont bien entendu calquées sur ceux du magasin en question. Humour … humour ? Le plus drôle dans cette vaste restructuration postale, c’est que ces « relais postes urbains » ont des plages horaires beaucoup plus larges et plus adaptés à la vie actuelle que ceux des bureaux traditionnels.
Ainsi, « La bonne Mesure », une épicerie de qualité ouverte à Talant au printemps dernier au 31 rue de La Libération, a opportunément saisi cette opportunité offerte par la Poste. Ce qui a abouti – Merci, la poste ! – à un double bonheur : celui de la population du quartier et celui de Damien Ribières, le patron de la boutique, qui a pu faire rapidement connaître son enseigne. Il faut dire que « La Bonne Mesure », qui surfe uniquement sur des produits régionaux de qualité en vrac ou en conditionnement à minima, répond aux besoins de toute une clientèle qui s’étend jusqu’aux quartiers de Dijon situés à proximité.
Alors, tout va-t-il pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ? Pas forcément si on examine le contexte. Il est en effet urgentissime de s’interroger sur les objectifs à terme des dirigeants de la Poste : est-il normal qu’ils détournent ainsi cette institution plus que centenaire de sa mission de services publics d’envoi et de distribution du courrier, comme c’est inscrit expressément dans ses statuts par l’Etat français, son partenaire ? Et ce, au profit d’un déploiement sans précédent de son secteur bancaire et financier… Et là encore, n’est-ce qu’un premier aspect de cette restructuration. On prête au Président Macron l’ambition de sauver coûte que coûte la mission de service public de la Poste et d’en diversifier les activités. D’où la campagne publicitaire du facteur qui apporte du pain en même temps que le courrier dans les villages ou passe visiter les personnes âgées dans la campagne française. Mais est-ce suffisant pour inverser le cours des choses ?
La réalité est un peu différente. C’est officiel depuis bientôt 2 ans : les candidats au permis de conduire peuvent désormais avoir affaire à un ancien postier comme examinateur. En effet, une quarantaine de postiers se sont vus confier cette tâche en Ile de France ainsi que dans les Bouches du Rhône, dans le cadre de la réforme du permis de conduire. Le but de cette mutation professionnellement modifiée ? Désengorger les « bouchons » occasionnés par les très nombreux candidats au permis de conduire. En Bourgogne, ils sont une poignée seulement à faire passer le code, mais pas la conduite. Reste « le » point aussi noir que crucial de toute l’affaire : la Poste ne cesse d’abandonner sur les bas-côtés de sa route nombre de salariés et une bonne part de sa mission de service public pour négocier allègrement de nouveaux virages commerciaux et financiers. Un jour viendra sans doute, où la Poste ne sera plus qu’une banque. On vous en fiche notre billet…
Marie France Poirier
A Talant, un relais urbain de la Poste
Cap sur « La Bonne Mesure » ! Ici, fruits secs, pâtes, cafés, bonbons en vrac, produits régionaux de qualité, et timbres au détail ou en carnet…
Au 31 rue de La Libération, c’est là que « La Bonne Mesure » a pignon sur rue, en tant qu’épicerie et relais urbain de la poste depuis mars 2017. Un vrai bonheur pour l’habitant du quartier, soucieux d’épicerie raisonnée et de produits aux circuits clairement identifiés… Et comme un client abrite toujours en lui un usager de la Poste, il trouve au sein de cette jolie enseigne de quoi lui simplifier le quotidien.
La bonne Mesure, à Talant, ce sont des services essentiels et horaires élargis :
Lundi : 14 -19 heures.
Mardi au samedi : 8 h 30 – 12 h 30 / 14 -19 heures.
Fermé le dimanche.
03 45 62 23 22.





