Grand Dijon Habitat et Dijon Métropole ont posé la première pierre de la future résidence locative de l’éco-quartier Via Romana rue de Stalingrad, qui se dressera à la place de la mythique Cité du Soleil. Novatrice, notamment, grâce à ses paliers végétalisés et à ses appartements modulables, cette résidence est signée de l’architecte Sophie Delhay, Equerre d’Argent en 2014…
S’il y a une résidence attendue, c’est bien celle-ci : la future remplaçante de la Cité du Soleil avenue de Stalingrad… qui fut la dernière cité d’urgence dijonnaise encore debout. Son crépuscule était intervenu à l’occasion de sa démolition en 2015 qui avait marqué les esprits. Afin de débloquer les fonds de l’Etat, le maire, François Rebsamen, s’était mobilisé fortement. Et c’est comme ministre du Travail qu’il avait pu enfin sensibiliser son collègue du gouvernement de l’époque, François Lamy, le réaménagement de ce quartier n’ayant pu, à l’origine, entrer dans le périmètre de l’opération de renouvellement urbain des Grésilles… Si bien qu’il aura fallu patienter pour voir disparaître, par étapes, la mythique Cité du Soleil. Ce fut par une grande fête de quartier, où tous les habitants avaient compilé leurs souvenirs, qu’ils avaient pu faire leur aggiornamento et se tourner sereinement vers l’avenir.
Cet avenir a été écrit, récemment, par Hamid el Hassouni, président de Grand Dijon Habitat, et Pierre Pribetich, 1er vice-président de Dijon Métropole. Ils ont, en effet, posé la première pierre de la prochaine résidence locative dans ce futur éco-quartier qui portera un tout autre nom : Via Romana, eu égard aux vestiges proches de la voie romaine mais aussi en référence à la Dolce Vita à l’italienne. A l’origine de cette appellation, Pierre Pribetich s’est plu à citer les films de Federico Fellini non sans revenir sur le scénario qui a conduit à ce projet : « C’était une démarche complexe car il a fallu faire accéder la Cité du Soleil dans les priorités. Le maire a souhaité que l’on accélère sur ce dossier où une nouvelle histoire était à écrire. Ce projet urbain qui vise à reconstruire la ville sur elle-même deviendra l’un des quartiers emblématiques de Dijon. Mixité sociale, nouvelle image et attractivité seront pleinement au rendez-vous ! ».
« Le chef d’orchestre »
Hamid el Hassouni a, quant à lui, précisé les enjeux majeurs : « Nous sommes ici pour écrire la suite de l’histoire qui s’est avérée, longtemps, tumultueuse. C’est un moment très fort à la fois pour la Ville de Dijon mais aussi pour Grand Dijon Habitat, véritable chef d’orchestre de l’opération. Notre office investit plus de 5 M€, auxquels s’ajoutent les subventions de 415 000 € de Dijon Métropole, 378 000 € de l’ANRU et 217 000 € de la Ville ». Le président de Grand Dijon Habitat n’a pas manqué de souligner « la beauté, l’innovation et l’originalité du projet qui surprendra les Dijonnais ».
L’architecte Sophie Delhay, nominée Equerre d’Argent en 2014 (ndlr : une véritable référence dans l’univers de l’architecture attribuée par Le Moniteur), a détaillé « cette résidence à gradins végétalisés et à la vêture métallisée dont la couleur changera en fonction de la météo » qui devrait alimenter nombre de conversations. « Les appartements seront émancipateurs. Chaque habitant pourra interpréter et inventer son lieu de vie grâce à des parois coulissantes. En matière de confort et pour favoriser l’ouverture, chaque logement disposera d’une loggia ou d’une terrasse. La façade épaisse, en front de rue, comprendra également des petites loges qui permettront une relation particulière à la ville », a-t-elle développé, non sans expliquer sa démarche : « Notre objectif est de faire concilier pleinement deux dimensions extrêmes : la petite, celle de l’habitant, du citoyen, et la grande, celle de la ville. Les liens sociaux, les relations de voisinage, qui se tissent entre ces deux dimensions, sont essentielles. Sans aucune stigmatisation du mode d’habitat, tout le monde vivra dans un grand ensemble unique de manière différente. Et les habitants pourront se retrouver dans un espace partagé ».
Dix-huit mois de travaux seront nécessaires avant que cette résidence d’un nouveau genre ouvre ses portes. Rue de Stalingrad, la Via Romana trace sa route… Buon Viaggio pourrions-nous conclure !
Xavier Grizot