1593, c’est en cette année que le Canada fut découvert par le célèbre explorateur français Jacques Cartier. Un peu plus de quatre siècles plus tard, Alexandre Bernard a entrepris un périple contemporain de la Bourgogne au Yukon en passant par le Québec. Faune, flore et pratiques traditionnelles… ont su séduire ce natif dijonnais pour qui le risque de verglas n’est pas un frein à l’aventure.
Puisque la neige n’est pas venue à lui, Alexandre Bernard est venu à elle. Ce jeune dijonnais vit un rêve canadien éveillé depuis maintenant bientôt 7 ans. Il arrive dans l’ouest du grand nord blanc alors qu’il n’est âgé que de 18 ans dans le but d’apprendre l’anglais ; il y commence également des études en génie du bois et en faune. Il commence en 2017 à travailler pour une compagnie de construction de chalet en rondin à Québec.
Quatre ans plus tard, il entreprend un périple jusqu’au Yukon. Il parcourt ainsi plus de 4 000 km en camion accompagné de son plus fidèle compagnon, sa chienne Valkyrie. Tout au long du voyage, il s’arrête afin de rendre visite à des anciens clients à qui il avait livré une maison. « C’est toujours un moment exceptionnel de voir la joie sur le visage d’une famille lors de la découverte de leur nouvelle demeure. Certains sont devenus des amis ». Et la pluralité des paysages offerts par le pays à la feuille d’érable s’est également offert à lui : « C’était sublime ! Passer des déserts arides aux terres enneigées fut probablement une des plus belles expériences de ma vie ».
Un culte à Dame Nature
Depuis son arrivée il y a de cela quelques mois au nord-ouest canadien, le fils de l’architecte et dirigeant dijonnais du cabinet BAU, Paulin Bernard, n’a pas tardé à se faire embaucher par une autre société spécialisée dans la construction. Aujourd’hui Alexandre aspire à monter sa propre entreprise dans le bâtiment. En parallèle, il souhaiterait aussi créer une société touristique proposant des activités propres au Canada : randonnée à cheval, pourvoirie, mushing… ces balades en chiens de traîneaux, pratique dont il est un véritable spécialiste depuis plusieurs années maintenant. L’alchimie et l’entraide entre l’homme et la bête sont pour lui des moments sans pareil. Il lui semble ainsi important de « démystifier l’idée reçue rapportant que les chiens sont maltraités et forcés à péniblement traîner des passagers qui les réduisent en esclavage ». « C’est un bonheur pour les chiens. Sans attache, ils peuvent simplement se dépenser et courir librement dans la neige ».
Alexandre voue un culte à la nature depuis son plus jeune âge, la survie en forêt étant, par exemple, « un moyen de s’évader ». Il encourage quiconque à renouer avec Dame nature : « Au vu de la situation actuelle, je pense que les gens ont besoin d’un bol d’air frais et le Yukon semble être la destination idéale pour cela », insiste-t-il. Il faut dire que tous ceux qui recherchent calme et sérénité trouveront leur bonheur. Ardent défenseur (et promoteur) de sa terre d’accueil, il souhaite via ses différents projets faire découvrir l’envers du décor nord-américain encore méconnu en Bourgogne… Message aux casaniers dijonnais comme d’ailleurs, ouvrez vos portes et fenêtres et contemplez la grandeur yukonaise !
Camille Rouchon