Pour ses premiers vœux en tant que président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Côte-d’Or (UMIH), Lionnel Petitcolas a délivré des messages qui ne sont pas passés inaperçus. Et a distillé une belle formule…
« En 2025, restons unis, restons UMIH ! » Cette formule de Lionnel Petitcolas à la conclusion de ses premiers vœux comme président général de l’UMIH de Côte-d’Or a été dégusté à souhait par l’assistance réunie dans la Brasserie François. Un véritable appel à l’unité… avant la convivialité inhérente à une autre dégustation : celle de la traditionnelle tête de veau matinale mais aussi du magnum de Chablis, tout aussi traditionnel, offert comme chaque année par Pierre Bordat.
Une critique de l’instabilité politique
Devant son emblématique prédécesseur Patrick Jacquier, nombre d’élus dijonnais – Nadjoua Belhadef, Sladana Zivkovic, Danielle Juban, Dominique Martin-Gendre – et l’édile côte-d’orienne Marie-Claire Bonnet-Vallet, le patron du Castel de Très Girard à Morey-Saint-Denis n’a accordé aucune étoile (et c’est un euphémisme gastronomique !) à « la politique politicienne qui a plongé notre pays dans l’immobilisme » : « Quatre Premiers ministres en 2024 et autant de ministres ou de secrétaires d’État en charge du tourisme avec une seule bonne nouvelle : le retour de ministres délégués exclusivement au Tourisme. Gageons que 2025 nous apporte stabilité et visibilité pour retrouver la confiance nécessaire à la bonne marche de notre économie. Et s’il ne nous appartient pas de commenter des résultats d’élection, nous pouvons collectivement former le vœu que nos élus parlementaires sauront trouver le chemin du consensus pour donner à la France un gouvernement pérenne ».
Sur un terrain moins politique, encore que, il a souligné que l’UMIH « poursuivrait les combats engagés pour lutter contre toutes les formes de paracommercialisme ou de concurrence déloyale » : « En ce qui concerne les meublés de tourisme, l’adoption récente de la loi Le Meur sonne comme une victoire. A nous maintenant de convaincre les communes concernées d’appliquer au plus vite ce texte pour une meilleure régulation des meublés de tourisme ! »
« Le titre-caddie »
Il a également exhorté à ce que le titre restaurant recouvre sa substantifique mœlle sémantique : « Ce titre est bien mal nommé depuis la dérogation permettant de l’utiliser pour faire ses courses dans les supermarchés, le transformant en titre-caddie ! Ce sont quelque 580 M€ au niveau national qui échappent à nos établissements avec toutes les conséquences que l’on imagine en termes d’activité et d’emplois ».
Après avoir remercié « la mairie de Dijon pour l’exonération des droits de terrasses au début de l’été dernier afin de compenser une météo capricieuse », il n’a pas manqué d’« accorder une mention portière au président du Conseil Départemental François Sauvadet, qui associe l’UMIH au développement du label 100% Côte-d’Or dont on connait le succès ».
Quant à la recette pour garantir l’avenir de la profession, Lionnel Petitcolas a préconisé « un équilibre entre innovation et tradition » : « Nous accompagnerons nos adhérents sur la voie de l’innovation sociale, écologique et technologique. Il nous faut intégrer cette modernité à nos fondamentaux sans jamais perdre de vue ce qui fait la singularité de nos métiers : l’authenticité d’un accueil chaleureux, le respect du client et le plaisir de faire découvrir un plat, un vin, une atmosphère unique ».
Et le plaisir, gustatif comme il se doit, fut bien au rendez-vous de cette cérémonie avec la tête de veau finale concoctée par François Louvel. L’histoire (gastronomique) locale retiendra en tout cas que c’est dans la Brasserie François que Lionnel Petitcolas a remis au goût du jour, en substance, la célèbre formule d’Ésope : L’UMIHté fait la force !
Xavier Grizot