En multipliant les événements attractifs et festifs mais aussi en subventionnant les unions commerciales, la Ville de Dijon est aux côtés de ses commerçants et artisans… de l’ensemble de ses quartiers. Pour l’adjointe Nadjoua Belhadef, ce soutien aux acteurs de proximité est essentiel. Elle entend aussi les promouvoir à travers des focus particuliers que vous retrouverez chaque mois dans nos colonnes. Pour ce 5e opus, place au quartier Maladière-Drapeau-Clémenceau…
En avant, marche ! Longtemps, cette formule aurait pu être le slogan résumant ce quartier qui a été marqué du sceau de l’armée. Et pour cause, ce secteur au Nord du centre-ville a été autrefois utilisé comme champ de manœuvre. Dès l’époque où la cité des Ducs fut désignée comme « ville sentinelle » à moins de 200 km de la frontière, autrement dit après la guerre de 1870 ayant entraîné la perte de l’Alsace et de la Lorraine… Un conflit durant lequel, rappelons-le, les Dijonnais se sont illustrés, la bataille du 30 Octobre, avec des combats intenses sur les hauteurs de Montmuzard et dans les faubourgs Est, ayant marqué l’histoire de la ville. La place éponyme, subissant actuellement une cure de jouvence, est là pour en témoigner…
Mais revenons au quartier Maladière-Drapeau-Clémenceau qui a pris un destin militaire à la veille du XXe siècle, avec la construction des casernes… Heudelet, Junot et Vaillant, dont il ne reste aujourd’hui plus que la dernière, bâtie sur l’ancien couvent des Capucins, les autres ayant été acquises par la Ville afin de les métamorphoser en quartiers urbains. Les dernières transformations en date d’un secteur où l’urbanisation s’est accélérée à partir des années 30 afin de répondre à la crise du logement de l’époque.
Des mutations profondes et durables
Le quartier Junot fut le premier éco-quartier à sortir de terre au début des années 2000 à Dijon autour de son poumon vert, le « Cours Junot », avec une démarche urbanistique qui intégrait déjà les problématiques durables. Pas moins de 600 logements ont été construits sur ces 10 hectares cédés par l’armée… La caserne Heudelet changea totalement de costume (pardon d’uniforme) puisqu’elle est, depuis 2005, le siège de Dijon Métropole et que ses anciennes halles ont été réhabilitées pour devenir des lieux de création culturelle. La Halle 38 accueille, en effet, de jeunes artistes… 300 logements ont également été bâtis sur l’ancienne friche militaire Heudelet.
Quant au secteur Clémenceau, tout un chacun connaît la destinée tertiaire qui a été la sienne depuis les années 60 et, au sein duquel, trône désormais la tour Elithis, la première tour BBC de Dijon.
C’est dire si ce secteur du Nord du centre-ville a, depuis les années 2000, connu de profondes mutations… Et, en termes de mobilité urbaine, il ne faut pas évidemment oublier qu’il est aussi traversé, depuis le 1er septembre 2012, par le tramway. Nous sommes loin (très très loin devrions-nous plutôt écrire, puisque cela remonte au Moyen-Âge) de l’époque au cours de laquelle les Hospices de Dijon avait jeté leur dévolu sur ces terres à l’extérieur du cœur de la cité pour y implanter une léproserie.
Ce lieu d’isolement portant aussi le nom de maladrerie ou de… maladière. Aujourd’hui l’isolement fait (heureusement) partie de l’histoire et ce quartier, particulièrement fréquenté, est on ne peut plus animé… Les commerçants et artisans sur lesquels nous plaçons les projecteurs dans le 5e opus de notre série apportent toute leur pierre à la vie de ce quartier. Ils en sont les (nouveaux) soldats de l’économie dijonnaise…
Xavier Grizot
© François Jay – Ville de Dijon