Le projet RESPONSE à la Fontaine d’Ouche s’appuie sur nombre d’innovations en matière énergétique mais aussi sur le réseau de chaleur urbain. Le 4e de France par son ampleur profitant aux habitants qui y sont raccordés tout en œuvrant à la lutte contre le réchauffement climatique…
Dijon a été choisie par la Commission européenne afin d’apporter la bonne RESPONSE en matière de sobriété énergétique. Aux côtés de Turku, en Finlande, qui, elle, a opté pour écrire l’avenir dans un quartier universitaire, la capitale régionale, qualifiée désormais de « ville phare » au niveau européen, développe la plus importante réalisation d’autoconsommation collective énergique dans l’un de ses quartiers Politique de la ville.
Comme nous l’avons détaillé dans notre dernier numéro, au moment où le président de Dijon Métropole, François Rebsamen, faisait un point sur ce projet débuté en 2020 et devant s’achever en 2025, pas moins de 1 100 habitants (500 logements) en profiteront pleinement. Une centaine d’innovations permettront de réaliser 38% d’économies d’énergie. En parallèle à toutes ces nouveautés, testées grandeur nature à Dijon, à l’instar, par exemple, des panneaux solaires bifaciaux, ce projet d’envergure peut aussi s’appuyer sur l’un des réseaux de chaleur le plus étendu de l’Hexagone, le 4e de France plus précisément.
C’est lors de la réalisation du tramway grâce auquel Dijon faisait aussi un pas conséquent pour les transports doux et, de facto, pour le développement durable, que la métropole décidait d’implanter les canalisations pour ce réseau. Comme l’explique Jean-Patrick Masson, vice-président de Dijon métropole, délégué à la transition énergétique, « la colonne vertébrale du réseau a été dessinée par le tram, ce qui est logique puisque le tram et le réseau de chauffage ont un même objectif : servir un maximum d’habitants. A la différence de ce qui se faisait dans le passé partout en France, à savoir des réseaux de quartier, nous avions une vision plus globale, une échelle plus ambitieuse. Dijon a innové avec cette nouvelle approche ».
Souveraineté énergétique
L’année prochaine, il s’étendra sur 120 km et bénéficiera à l’équivalent de 100 000 habitants. Celui-ci dessert des immeubles d’habitation, des bâtiments publics tels que le CHU, le campus universitaire, le siège du département de la Côte-d’Or, les collèges, des quartiers tels la Fontaine d’Ouche ou encore les plus récents comme Hyacinthe Vincent ou Heudelet 26 qui y sont désormais reliés.
Et ce réseau est dorénavant alimenté à 75% par les énergies renouvelables, autrement dit par les chaufferies bois ainsi que l’unité de valorisation des déchets (UVE). Évitant l’émission de 44 000 tonnes de CO2 par an, celui-ci apporte sa pierre à la lutte contre le réchauffement climatique et, dans le même temps, renforce la souveraineté énergique de la métropole, tout en réduisant l’impact des hausses du coût de l’énergie. Ce qui, dans la période inflationniste que l’on traverse, ne passe pas inaperçu… Au sein des chaufferies bois et de l’UVE, le prix de l’énergie produite s’élevait déjà à 15% de moins que le gaz avant même l’augmentation des tarifs. Si bien que le réseau de chaleur a cette capacité à protéger ses usagers de la volatilité tarifaire… Aussi Jean-Patrick Masson a-t-il coutume de dire : « Ce réseau de chaleur urbain est gagnant-gagnant pour tout le monde ! »
Camille Gablo