François Rebsamen : « Nous allons avancer ensemble »

Il faudra attendre que les vagues du Covid perdent de leur intensité pour retrouver la traditionnelle cérémonie de vœux au Zénith de François Rebsamen. Le maître d’orchestre dijonnais a, situation sanitaire oblige, choisi d’adresser cette année encore ses vœux via une visioconférence sur les réseaux sociaux. Et il n’est pas intervenu depuis son bureau de l’hôtel de ville mais depuis les ateliers de maintenance André-Gervais afin de marquer, de manière symbolique, les 10 ans du tram. Mais 2022 ne sera pas qu’une année anniversaire. Bien au contraire, puisque ce sera aussi celle d’une grande première : le maire et président de la métropole a annoncé la date de l’inauguration de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin. En donnant rendez-vous à tous le 6 mai : « C’est ensemble que nous inaugurerons ce projet, à la Dijonnaise, par une grande fête populaire comme nous les aimons et comme ce fut le cas il y a 2 ans pour la réouverture du musée des Beaux-Arts métamorphosé ». 2022 est aussi l’année de la Présidentielle. Et, à la veille de cette échéance démocratique, son message a été clair : « Tout ne se vaut pas et jouer avec l’extrémisme, c’est jouer avec le feu ! » Et, comme socialiste, il a naturellement conclu par une citation de Jaurès : « Que cette nouvelle année soit pour chacun, autant que possible, un millésime heureux, fait d’amitié et de solidarité. Comme le disait Jaurès, en 2022, nous allons avancer ensemble. Mais pour ce faire, il faut n’avoir aucun regret pour le passé, aucun remord pour le présent et une confiance inébranlable en l’avenir ». Morceaux choisis de vœux… engagés !

Camille Gablo

« Des vœux d’espoir et de confiance »

François Rebsamen : « Le Covid, une nouvelle fois, entrave nos aspirations à nous réunir. Si chacun comprend la nécessaire prudence au regard des impératifs de santé publique, il faut le reconnaître, cette vie distanciée est particulièrement pénible. Mais au-delà, c’est à vous tous, quel que soit votre âge, quelle que soit votre condition sociale, quelle que soit votre origine, dijonnais de longue date ou plus fraichement arrivés dans notre commune ou notre métropole, que je souhaite chaleureusement une très bonne et heureuse année 2022. Je le fais en mon nom personnel, au nom de ma première adjointe Nathalie Koenders, au nom de mon équipe et de tous les élus de la ville de Dijon et du conseil métropolitain. Pour vous tous, je formule des vœux d’espoir et de confiance, portés par l’optimisme et l’action, par le sens du collectif et par ce qui nous rassemble ».

« Dans la tempête du Covid »

F. R : « Nous sommes dans la tempête. Et dans cette tempête, nos collectivités ont tenu bon. Le service public a assuré avec constance et détermination les régulations essentielles au maintien de notre vie commune, avec une réactivité qui a certainement permis d’éviter bien des drames sociaux. Merci à tous les agents public, personnel municipal, personnel métropolitain, personnels de nos grandes entreprises délégataires de services publics, merci aux pompiers, aux forces de l’ordre, et par-dessus tout merci aux personnels soignants et plus particulièrement à ceux de notre CHU de Dijon et à ceux du centre anticancéreux Georges-François Leclerc et de tous les autres établissements de santé. Nous avons, en France, un excellent système de santé, qui prend soin de nous mais dont il faut, nous aussi, prendre le plus grand soin ».

« Les enjeux de la transition écologique »

F. R : « Votre confiance, elle pousse à prendre à bras le corps les enjeux de la transition écologique et de l’adaptation au changement climatique. C’est une ambition nouvelle pour de nombreux territoires : pas pour Dijon. La rénovation énergétique des bâtiments publics et des logements, le développement de l’hydrogène pour les transports, les transports collectifs et les déplacements doux, la qualité de notre alimentation et la lutte contre le gaspillage alimentaire, la protection de notre ressource en eau, la réduction des déchets, le développement des énergies renouvelables et l’extension de notre réseau de chaleur urbaine qui est une alternative au chauffage au fuel, la protection de la biodiversité, l’agriculture périurbaine… sur tous ces sujets, nous sommes à l’œuvre. Et nous y serons encore en 2022. Nous poursuivrons la transformation de notre ville et de ses quartiers. C’est en cours à la Fontaine d’Ouche, chacun peut le voir, à Arsenal au sud de Dijon, à Voltaire avec le projet Terrot… »

«  Les Français, citoyens de leur ville »

F. R : « Ce que j’aimerais par-dessus tout, c’est vous convaincre, continuer à vous apporter la preuve de notre pouvoir d’agir. Majoritairement, les Français se sentent avant toute chose « citoyen de leur ville ». Je suis heureux de cet attachement à la commune, unité de base de notre République, que j’éprouve personnellement depuis bien longtemps. Cette fierté des Dijonnais pour leur ville et leur métropole, je crois qu’il faut la cultiver un peu, a fortiori en cette période morose à bien des égards. Pour ma part, je ressens cela profondément lorsque nous avons des réussites ; quand Urgo, mondialement connue, choisit d’investir 100 M€ dans notre métropole, pour la création de peau artificielle qui, je l’espère, deviendra un jour une innovation aussi courante que les pansements prêts à l’emploi inventés ici en 1958 ; quand CordenPharma développe le vaccin Moderna à Chenôve ; quand l’un de mes adjoints présente nos grands projets hydrogène à la COP 26 de Glasgow ; quand les jeunes font le choix de Dijon, pour leurs études, pour monter des start-up et même pour faire la fête… Quand nous répondons immédiatement présents pour accueillir des Afghans, quand BSB, notre école de commerce, monte un programme d’accueil des réfugiés. Quand l’Organisation internationale de la vigne et du vin, installée à Paris depuis 1924, fait le choix de déménager à Dijon… Tout n’est pas le fait direct de la ville, loin s’en faut, et je ne cherche en rien à m’approprier les projets des autres. Mais le développement d’une ville, c’est une dynamique commune à laquelle il faut croire, quelles que soient les difficultés. C’est aussi beaucoup de travail, de tous les acteurs de cette ville, et des élus municipaux et métropolitains » .

« L’année de grands choix démocratiques »

F. R : « 2022 sera pour tous les Français une année de grands choix démocratiques, ceux qui rythment tous les cinq ans la vie de notre pays. Quelles que soient les options individuelles, j’espère d’abord que vous irez voter, que vous ne vous détournerez pas des urnes. La démocratie, il faut s’en servir. Il ne faut ni la dénigrer, ni abîmer la République. C’est ensemble que nous construirons l’avenir. Nous avons besoin de nos institutions démocratiques pour cela. Nous avons besoin du suffrage universel. Sachons toujours conserver à l’esprit le sens du collectif. C’est bien normal que chacun aspire au meilleur pour lui-même et ses proches. Mais, cette aspiration ne doit pas être synonyme de repli, d’individualisme ou même d’indifférence. Non, tout ne se vaut pas et jouer avec l’extrémisme, c’est jouer avec le feu. Partout où l’injustice se fait ressentir notre devoir est d’agir et de défendre ce qui fonde notre solidarité nationale. Le progrès social demeure une conquête et il impose que nous soyons attentifs et exigeants pour protéger notre système éducatif, construire les logements qui manquent, assurer la tranquillité publique, promouvoir la culture, le sport, l’émancipation, la solidarité envers les plus fragiles, et préserver notre environnement ».

« CIGV : Engagement tenu ! »

F. R « La Cité internationale de la gastronomie et du vin est en voie d’achèvement. Après un long chemin et beaucoup de volonté, faut-il que je vous le rappelle, car c’est un projet de longue haleine. C’est en 2010 que le Repas gastronomique des Français est reconnu par l’Unesco ; c’est en juin 2013 qu’est retenue la candidature de Dijon parmi les 4 villes qui formeront le réseau des cités de la gastronomie; c’est en 2014 que nous choisissons le groupe Eiffage comme opérateur pour réaliser le projet à nos côtés ; c’est en 2015 que les derniers services du CHU quittent le site, que le secteur sauvegardé de Dijon est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des Climats du vignoble de Bourgogne et que nous présentons le projet à l’exposition universelle de Milan ; c’est en 2017 que le président de la République de l’époque, François Hollande, vient assister, salle des États, à la présentation de tous les partenaires du projet. Nous y sommes ! C’est un projet superbe, innovant, complexe, qui rend à tous les Dijonnais un espace depuis l’an 1204 dédié aux soins et à l’hospitalité. Chères Dijonnaises, chers Dijonnais, cet engagement que j’ai pris auprès de vous, avec mon équipe, il est tenu : le vendredi 6 mai, la Cité internationale de la gastronomie et du vin de Dijon ouvrira ses portes. Ce projet culturel, patrimonial, touristique, gastronomique, viticole, urbain puisqu’il réhabilite ce qui aurait pu être une friche en cœur de ville, devient une réalité. Je vous donne rendez-vous le 6 mai, puisque c’est ensemble que nous inaugurerons ce projet, à la Dijonnaise, par une grande fête populaire comme nous les aimons et comme ce fut le cas il y a deux ans pour la réouverture du musée des Beaux-Arts métamorphosé. Ce projet, ce beau projet, puisse-t-il être l’emblème de ce sillon porteur de sens que je creuse pour notre ville et notre métropole ! »