Avec une année 2020 et un mois de janvier indigestes pour les professionnels de l’Union des métiers et des industries de l’Hôtellerie de la Côte-d’Or, Covid-19 et fermetures obligent, leurs vœux ne pouvaient que perdre leur caractère convivial. Vivement l’année prochaine… et le retour au travail et à la tradition gourmande !
S’il est une cérémonie de vœux que nous apprécions déguster, c’est bien celle de l’UMIH Côte-d’Or. Il faut dire que celle-ci revêt les atours d’une tête de veau conviviale, partagée avec les adhérents et partenaires. Certes, cette tradition se déroulant dès potron-minet dans un des restaurants de la cité des Ducs, celles et ceux qui préfèrent l’apéritif du soir restent dubitatifs devant le blanc – de Bourgogne évidemment – mais ils peuvent toujours se consoler avec le café. Mais ceci, c’était avant la pandémie de Covid-19 et les affres (c’est un euphémisme) subis par les restaurateurs, les cafetiers et les professionnels de l’hôtellerie. Cette année, où les valeurs (et pas que financières !) se perdent, les vœux de l’UMIH Côte-d’Or ont eu un goût … d’inachevé ! Et pour cause, ils se sont déroulés sous la forme d’un message vidéo enregistré sur le plateau d’Erolf Productions.
Ce modus operandi, moins gourmand vous en conviendrez, résume à lui seul la situation délicate que traverse ces professions à qui le gouvernement a imposé au sens STRICTE la distanciation… sociale. Une distanciation allant, pour les restaurateurs et cafetiers, jusqu’à les empêcher d’accueillir leurs clients ! Leur vocation première, comme l’a rappelé, sur la chaîne YouTube, le président de l’UMIH Côte-d’Or, Patrick Jacquier : « Nous sommes loin de la convivialité que nous aimons tant et qui est l’essence même de nos métiers de service ».
Un pied de nez
Evoquant brièvement « la détresse et le désespoir de ceux qui ne peuvent pas ouvrir » mais aussi « le sort des hôtels, avec des taux d’occupation qui n’ont jamais été aussi bas, autour des 10%, 15 % », le patron de l’emblématique Grand Hôtel La Cloche n’a pas souhaité s’étendre sur 2020 « économiquement parlant, catastrophique pour nos commerces ».
Il a préféré se tourner vers l’avenir, « car nous savons tous qu’il faut maintenant aller de l’avant » : « Toutes les aides particulières dont bénéficie notre secteur sont des succès emportés par l’UMIH. Nos partenaires locaux institutionnels sont restés à nos côtés. Nous continuons de nous battre pour que l’Etat nous soutienne ». Et Patrick Jacquier de se projeter : « Le pire pour nous serait de rouvrir et de refermer, alors nous devons rester optimistes. Je suis certain que nos consommateurs seront au rendez-vous, car ils attendent avec impatience de venir boire un verre dans nos cafés et se restaurer dans leur restaurant préféré. L’avenir se dessine, c’est une question de mois, j’en suis persuadé, il nous faut tenir bon, garder la foi en des jours meilleurs et avoir un regard optimiste envers nos salariés, nos apprentis, nos clients ».
Le président de l’UMIH a demandé à ses 600 adhérents d’ « être confiants ». Non sans conclure, cette non-tête de veau par… un pied de nez au qualificatif popularisé (maladroitement il faut le reconnaître) par le gouvernement : « Ensemble, nous sommes essentiels ! »
Camille Gablo
Des vœux à retrouver sur https://youtu.be/Wl3TSjBQKDU
« Plus que jamais restons UMIH ! »
Aux côtés de Patrick Jacquier, quatre autres intervenants étaient présents sur le plateau de ces vœux on line. Morceaux choisis de leurs interventions :
Gilbert Febvay, président des cafetiers et monde de la nuit : « Des rassemblements festifs se tiennent régulièrement, ce marché parallèle se développe fortement, on laisse faire, alors qu’il n’y a aucune sécurité. Comme vous, je le vis comme une injustice, mais nous, professionnels, sommes des personnes responsables ».
Lionnel Petitcolas, vice-président général « Il nous faut tenir bon, ne pas perdre espoir. Plus que jamais restons unis, plus que jamais restons UMIH ! »
Isabelle Grandin, secrétaire générale de l’UMIH : « Nous sommes votre repère, votre pilier, vous annonçant les bonnes comme les mauvaises nouvelles, et notre détermination ne faiblit pas pour vous rendre service et vous conseiller au mieux.
Stéphane Derbord, président des restaurateurs : « Nous sommes au quotidien les spectateurs d’une situation de non-sens. Nous sommes face à l’incohérence des propos du confinement, à la confusion des décisions… La vente à emporter ne suffit pas. Mon souhait le plus cher : l’ouverture le plus vite possible ! »