Patrick Jacquier : « L’injustice et le désarroi sont grands »

Dijon l’Hebdo : Les aides décidées par le gouvernement s’avèrent-elles insuffisantes pour soutenir l’ensemble des professions que vous représentez ?

Patrick Jacquier : « Grâce aux discussions importantes quil y a eu avec lUMIH nationale, les aides du gouvernement sont indéniablement importantes. Les 15 à 20% selon le chiffre daffaires auprès des restaurants, des cafés, des hôtels, des professionnels du tourisme sont de très bonnes choses. Seulement nous ne sommes plus au travail. Il faut absolument que lon puisse revenir à nos passions. Cest à dire à la cuisine pour les chefs, à la pratique de la convivialité pour ceux qui font le service, à une ambiance agréable pour ceux qui aiment faire le café… »

DLH : En outre, vos commerces sont en quelque sorte le liant entre tous les commerces de proximité…

P. J. : « Tout à fait. On la vu lors du samedi de réouverture des autres commerces, nombre dentre eux nous ont dit quil manquait les cafés et les restaurants. Les gens sont rentrés chez eux à midi pour déjeuner ou étaient dans la rue avec un sandwich alors quils devraient profiter de nos établissements ».

DLH : Comment a été ressenti le fait que les bars, restaurants n’aient pas été inscrits dans la liste des commerces autorisés à rouvrir le 28 novembre ?

P. J. : « ll y a un mouvement de contestation qui gronde. Lincompréhension est grande. On se dit que nous sommes les vilains petits canards du commerce, alors que jusqu’à présent il na jamais été prouvé, si ce nest par une étude américaine dans un fast food de 300 personnes qui remonte au premier confinement, que nos établissements étaient contaminants. Les investissements nécessaires ont été réalisés afin de pouvoir assurer une sécurité maximale pour les employés comme pour les clients, aussi bonne que partout ailleurs, voire meilleure. Doù le sentiment dinjustice… ».

DLH : Ce ne sont pas seulement les propriétaires ou gérants d’établissement qui sont concernés mais toute la chaîne…

P.J. : « Cela touche en effet tous les collaborateurs qui sont aujourdhui empêchés de travailler, alors que la quasi-totalité dentre eux le souhaite. Lavenir des jeunes est également en jeu. Ils ne peuvent pas actuellement apprendre leur métier ».

DLH : Comment allez-vous exprimer ce désarroi ?

P.J. : « Nous allons organiser un rassemblement lundi è décembre à Dijon afin de montrer notre désarroi. Nous allons nous mobiliser pour les entreprises, pour les salariés, pour les jeunes apprentis mais aussi pour les clients. Sans oublier les fournisseurs… ».