Dijonnais de souche, Romain Del Grosso habite maintenant Paris où il développe au sein du Groupe SOS seniors un dispositif nommé « Seniors Connect », qui vise à améliorer l’aide aux personnes en perte d’autonomie ainsi qu’à prévenir le vieillissement.
Dijon l’Hebdo : Quelle est la particularité du dispositif Senior Connect ?
Romain Del Grosso : « C’est un accompagnement qui concilie solution numérique et présence sur le terrain. En collaboration avec Engie, nous avons créé un outil numérique qui facilite la relation entre les personnes âgées vivant encore chez elles, et les professionnels de confiance à proximité. La plateforme recense les services ou activités disponibles sur un territoire, puis permet la mise en relation avec les aidants. Ceux-ci sont coordinateurs et deviennent le référent unique d’un senior. Notre offre utilise donc le numérique comme facilitateur et s’appuie sur des ressources locales ».
DLH : Quel type de services assurez-vous exactement ?
R. D G : « Cela peut aller du portage de repas à l’aide à la toilette, les soins infirmiers, le coiffeur, le jardinage ou bricolage, une aide administrative, de simples visites ou encore l’accompagnement à une activité. Nous avons également l’appui d’équipes médicales et paramédicales, de nombreux EHPAD et un réseau de partenaires locaux comme des structures culturelles ou associations. Nous sommes très adaptables car notre équipe comporte dix personnes, le lien avec les coordinateurs est donc rapide ce qui nous permet d’être agiles et de pouvoir innover facilement ».
DLH : Pourquoi s’être positionné en complément des établissements de santé alors que ceux-ci fonctionnent ?
R. D G : « L’âge d’entrée dans les EPHAD recule, il faut donc trouver le moyen d’aider les personnes qui ne sont pas totalement dépendantes mais qui ont tout de même quelques difficultés au quotidien. Ensuite, ces infrastructures ont du mal à répondre à la demande et nous pouvons ainsi les soulager, enfin parce que n’importe qui préfère rester chez soi le plus longtemps possible. Notre but est donc de favoriser le maintien à domicile, en conservant ou réintégrant ces personnes dans un mode de vie sain car il est important de venir en aide mais tout autant de ralentir la perte d’autonomie. Les premiers baby-boomers ont 75 ans cette année, nous sommes à un moment crucial de la prise en charge des personnes isolées pour les décennies à venir, voilà pourquoi nous misons beaucoup sur la prévention ».
DLH : Où intervenez-vous ?
R. D G : « Pour l’instant, nous sommes surtout implantés dans le Grand Est car le siège est à Metz, mais nous avons l’ambition d’être présents dans la moitié des départements français d’ici trois ans, avec ensuite un objectif de développement national ».
DLH : Depuis trois ans que le « Senior Connect » existe, des résultats sont visibles ?
R. D G : « Oui, notre fonctionnement a montré sa pertinence et son utilité comme consolidation du lien social. Une étude de mesure d’impact social a d’ailleurs conclu début 2020 que Seniors Connect réduit le sentiment d’isolement, renforce l’autonomie et développe l’envie de sortir de chez soi ou de participer à des activités. Récemment, un monsieur âgé nous a même demandé de lui présenter des femmes pour trouver une nouvelle compagne ! Nous ne sommes pas allés jusque-là mais cette anecdote illustre bien le lien de confiance qui s’établit naturellement avec les coordinateurs ».
Propos recueillis par C.C
Le Groupe SOS
Le Groupe SOS est la première entreprise sociale européenne. Présent depuis 36 ans dans différents secteurs qui touchaient au départ à l’exclusion, comme la toxicomanie ou le handicap, le groupe s’est ensuite ouvert à d’autres domaines comme la jeunesse, la transition écologique ou la culture. Le secteur senior est né en 2011.
Groupe SOS
www.groupe-sos.org
Seniors Connect : 06.47.95.51.15.
seniorsconnect@groupe-sos.org