Nature et découverte : les surprises de la biodiversité en ville

Toutes les villes comportent une faune et une flore insoupçonnées : celle sous nos pieds, dans les arbres ou celle qui se réveille la nuit et s’aventure parmi les jardins et les rues. C’était l’objet de l’exposition « Nature Incognito : la face cachée des villes », qui a été présentée au Parc de l’Arquebuse. Rencontre avec l’un de ses collaborateurs.

D’abord spécialiste de la faune marine en tant que moniteur de plongée en Bretagne, Christophe Quintin arrive à Dijon en 2005 et s’intéresse à la biodiversité terrestre. Il démarre donc un inventaire photographique des espèces rencontrées dans son jardin à Talant, en identifiant chaque élément de la faune et de la flore. Quatorze ans plus tard, l’inspecteur en chef de l’Autorité de sûreté nucléaire qui avait d’abord commencé cette activité par simple curiosité et passion de la nature, a fait de son jardin un laboratoire et de ce loisir une aide pour la recherche.

Car son activité a intéressé différents organismes auxquels le Talantais transmet ses résultats. « Bourgogne Nature », le conseil scientifique « i-observation » ou encore le site « insecte.org » font partie de ceux pour qui des enquêtes quotidiennes sont précieuses : « Ce qui est intéressant, c’est que même dans un milieu ordinaire on peut trouver une biodiversité riche. J’ai dénombré 1 800 espèces, végétale ou animale, dans mon jardin de 400 m² et dix à quinze apparaissent chaque année, mais on s’y attarde trop peu or toutes les observations peuvent servir. Les miennes permettent de suivre les évolutions de populations ou le recensement d’espèces, il suffit d’envoyer une photo puis des spécialistes se penchent dessus ».

C’est notamment grâce à Christophe que le moustique tigre a été identifié pour la première fois à Dijon, lui qui remonte progressivement en France et n’avait pas été remarqué plus au nord que Chalon-sur-Saône, ainsi que le Bibio femoralis, pourtant jamais aperçu en France !

Désormais relais scientifique, Christophe Quintin capture chaque jour la vie et les liens entre plantes et animaux, le tout muni d’un matériel sophistiqué. Grâce à une caméra spéciale nommée « piège photographique », il a par exemple repéré la visite nocturne et quotidienne d’un blaireau, phénomène qui se trouvera être de plus en plus fréquent : « Pour différentes raisons qui touchent à l’alimentation et au climat, les animaux de campagne s’approchent des villes, on a vu des sangliers à Berlin ou des renards à Londres, on n’imagine pas leurs va-et-vient ici à Dijon, même proches du centre-ville, je conseille à tout le monde de se mettre à la fenêtre la nuit ! ».