Depuis quelques mois, les grandes entreprises et les états empruntent à taux zéro, voire négatif. Dans un avenir proche, votre banque décidera-t-elle de vous taxer les fonds qui sont sur votre compte ou de vous donner de l’argent pour le prêt immobilier contracté ? C’est vraiment le monde à l’envers…
Actuellement, les banques doivent payer 0,4% sur les dépôts des comptes courants à la Banque Centrale Européenne.
Dans certains pays, certaines banques ont répercuté cette taxe à leurs clients. Au Danemark, en Suisse, quelques-unes, pour des dépôts importants (sommes supérieures à 1ou 2 millions d’euros) taxent de 0,40% ou 0,50% les sommes détenues sur des comptes courants. En Italie, la principale banque a annoncé qu’elle appliquerait une taxation des dépôts.
Pour le moment en France, les banques n’en parlent pas. Elles peuvent le faire. Aucune loi ne s’y oppose. En revanche, commercialement, la mesure serait catastrophique pour les établissements bancaires.
Il est à noter qu’en France les dépôts ne sont pas rémunérés mais il existe des frais pour la tenue de compte et pour les services (hors les chéquiers).
Certains clients changent de banque pour l’augmentation de la cotisation d’une carte bancaire. Avec la taxation de son argent sur le compte courant, les clients n’hésiteront certainement pas à changer d’établissement.
Autre conséquence de ces taux 0 même négatifs, c’est la rémunération sur le placement préféré des Français : l’Assurance Vie et plus particulièrement les fonds euros.
Comme « la matière première « des fonds euros est constituée en grande majorité d’obligations des États et des grandes entreprises, il sera difficile d’obtenir des rémunérations élevées dans les prochains mois, voire les prochaines années .
En clair : comment verser un intérêt de 2 à 3% avec des obligations qui rapportent moins que 0 ?
La rémunération des fonds euros sera très certainement en baisse pour l’année 2019. Les taux de 2018 étaient en moyenne de 1,60%. En 2019, il va falloir s’attendre à une baisse d’environ 0,3 à 0,50%. Compte tenu de l’inflation et des prélèvements sociaux, la rentabilité nette ne sera pas très élevée.
C’est la raison pour laquelle certaines compagnies d’assurance comme Generali Allianz, AXA ont décidé dans un premier temps de limiter la quantité de fonds euros pour les nouveaux versements. Il ne sera donc plus possible d’avoir 100% en fonds euros. Les investisseurs devront consacrer entre 30 voire 50% de l’investissement à d’autres supports. Les banques n’ont pas encore communiqué à ce sujet. Elles devraient suivre…
Comme nous le constatons, le paysage financier est en plein bouleversement. Taux négatif, pas d’inflation, diminution des rémunérations des fonds euros mais il ne faut pas se dire que le bon temps est terminé. Les financiers ont des solutions alternatives, elles existent.
Nous tenterons de vous présenter ces alternatives dans une prochaine chronique… dans Dijon l’Hebdo qui, lui, est gratuit…