Les adeptes des pastels connaissent son nom : il faut dire qu’elle maîtrise cette technique comme très peu d’autres artistes dans l’Hexagone. Ne manquez pas l’exposition de Marie-Claire Couqueberg à l’Atelier du Moulin à Orgeux. Elle a su faire du pastel un art… royal !
Marie-Claire Couqueberg a de l’or dans les mains. Et c’est un euphémisme… culturel ! Pour preuve, la médaille d’argent des Arts, Sciences et Belles Lettres que cette artiste bourguignonne s’est vue décernée. Tout comme son mari Michel, qui s’illustre comme sculpteur avec son magnifique bestiaire – en digne descendant de François Pompon –, elle n’a pas son pareil dans la maîtrise du pastel. Elle excelle, en effet, dans l’art du trait.
Son dialogue avec la lumière illumine ses toiles, sa sensibilité et sa délicatesse nous saisissent. Dans l’ouvrage qui lui est consacré, le sémiologue dijonnais Jean-Jacques Boutaud insiste ainsi fort justement sur « l’impression qui se produit en nous, cette manière si particulière qu’a cette artiste de nous toucher, de nous émouvoir… » Les nuances, les contrastes y sont pour beaucoup… Tout comme Jean-Sébastien Bach, que cette musicienne – une autre corde artistique à son arc – joue régulièrement au piano, elle nous propose de véritables symphonies. Tout comme elle l’a fait avec ses élèves durant 40 ans, cette ancienne professeure des Arcades sait nous ouvrir l’esprit. Les spécialistes qualifieraient son art de juste et parfait… Il faut dire qu’elle se souvient avoir dessiné dès son plus jeune âge.
Aussi vous ne vous étonnerez pas si l’on vous dit que l’équilibre est toujours subtil, les perspectives manifestes et les couleurs soyeuses… Avec ce triptyque, Marie-Claire Couqueberg sait, comme personne, stimuler l’observation et la créativité, capter la vie dans ce qu’elle a d’éphémère… Ses œuvres s’apparentent à un recueil de poésies du quotidien, où la recherche d’harmonies mais aussi de rythmes est omniprésente. Et elle n’a pas peur de se remettre en cause en travaillant sur de nouveaux supports. La transparence des résines acryliques lui permet par exemple de mieux dégager le sujet…
Nous pourrions ainsi continuer longtemps à vous détailler le savoir-faire de cet artiste autodidacte qui n’a de cesse de marquer de son empreinte le monde délicat du pastel. Mais rien ne remplaçant votre propre regard, nous vous conseillons de vous rendre à son exposition qui perdure jusqu’au 27 octobre à l’Atelier du Moulin à Orgeux. Vous apprécierez, sans conteste, les œuvres récentes qu’elle dévoile à cette occasion : des peintures d’animaux, de fleurs, de paysages mais aussi de matériels d’outillage qu’elle arrive à sublimer, etc.
Ne manquez pas ainsi sa toile intitulée « Au nom de la Rose », symbolisant les différentes étapes de la vie. Umberco Eco, lui même, aurait apprécié. Ou encore « Sol y Sombra », qui, tel un véritable jardin espagnol, n’aurait pas déplu à Pablo Picasso ! Et, comme le disait l’auteur de Guernica, « un tableau ne vit que par celui qui le regarde ! » Aussi allez faire vivre ses magnifiques pastels…
Camille Gablo
Exposition de Marie-Claire Couqueberg jusqu’au 27 octobre à l’Atelier du Moulin, 3b, chemin du Treuil, 21140 Orgeux, tel. 06.33.33.15.84, maricouq@orange.fr, www.maricouq.fr
Tous les jours de 10 h à 12 h et de 14 h à 19 h