Je tiens, che.è.r.e lectrice.teur, qu’il faudrait enseigner l’orthographe inclusive dès l’école paternelle, de sorte que l’enfant et son alter ego, l’élève, tous deux épicènes, puissent enfin faire la paix avec leur sexe et que faute de maîtriser la ponctuation dans la phrase, ils puissent au moins s’en servir dans les mots.
C’est à n’y rien comprendre : le moissonneur est un homme, la moissonneuse n’est pas une femme, mais on en voit encore aux journées du Matrimoine. Va donc pour moissonneure, même si cela n’existe plus ! Difficile à enseigner aux marmottes et aux marmots ! Toutes les autrices, toutes les auteures, toutes les peintresses, toutes les médecines seront d’accord avec moi : il nous faut plus d’entraîneuses, de pompières, de pédégères et de députesses.
Pour s’en sortir dans ce vaste club échangiste, il faut miser sur le bi… et le généraliser. Rappelons tout d’abord que les bis sont plus nombreux qu’on ne pense : un ou une après-midi, un ou une pamplemousse, un ou une tuba, un ou une moule, un ou une page. En outre certains noms désignent indifféremment une femme ou un homme : une canaille, une fripouille, une crapule, etc.
En poussant un peu la réflexion, on se demande pourquoi on ne dirait pas, après vérification, un grenouille ou un guenon quand il s’agit d’un mâle et une crapaud quand il s’agit d’une femelle, mais je ne voudrais pas donner le sentiment d’être indélicat avec les mouches. Il faut donc procréer du bi avec la langue : ainsi le cheval et la jument ne feraient plus qu’un dans juval, itou pour breton, né.e du brebis et de la mouton.
Je vous propose dans la foulée La déclaration universelle des Droits dula Fomme et dula citoyen.ne. On pourrait fêter ça devant la Tour Eiffelle. Notons que l’usage, c’est-à-dire toi et moi, ne se gêne pas avec la bisexualité quand il répète à longueur de journée « un espèce d’andouille » ou « un espèce d’idiot » en parlant d’un abruti : c’est un sorte de retour des choses.
Crois-moi, ch.è.re lectrice.teur, il ne nous reste plus qu’à prier : « Notre Mère qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive ! … » Mais entre toi et moi, conviens que François Matriat ça sonnerait moins bien !
Alceste