Navettes City : Le courant passe

En cette rentrée, nous lançons une nouvelle rubrique destinée à placer les projecteurs sur les initiatives durables. Pour cette première Pastille Verte, nous vous proposons de nous interroger : que penseraient les Ducs de Bourgogne du tournant écologique pris par leur Cité ? Et ce, au moment où Dijon Métropole, avec Kéolis, met en place sur les pavés du secteur sauvegardé de nouvelles navettes City 100% électriques…

S’ils étaient encore de ce monde, les Ducs de Bourgogne seraient certainement ravis d’apprendre que tout est fait, autour de leur Palais, pour que « leur ville soit plus douce à vivre ». Regardant passer les nouvelles navettes 100% électriques, ils pourraient, n’en doutons pas, se reposer (sur leurs deux oreilles), ces véhicules Bluebus générant encore moins de nuisances que les modèles précédents. Et nous ne parlons pas seulement des nuisances sonores puisque, de l’avis même de la Ville, certaines d’entre elles, qui étaient à la fois thermiques et électriques, « prenaient feu ». Laissons dans le rétroviseur l’anachronisme (les chars à bœufs ne sont plus d’actualité) et revenons au présent : Dijon Métropole et Keolis ont, en effet, mis sur la voie 5 nouvelles navettes City 100% écologiques afin de circuler dans les ruelles du centre-ville. Sur des boucles de 6,4 km et desservant 31 points d’arrêt dans le secteur sauvegardé.

Au côté du directeur de Keolis Dijon Mobilités, Laurent Verschelde, le maire de Dijon, François Rebsamen, a rappelé que « le réseau de transport en commun de Dijon était l’un des plus utilisé de France ». Non sans ajouter : « Nous avons piétonniser le centre-ville mais, dans le même temps, il fallait le desservir. Ces navettes ont rencontré un grand succès, avec, en moyenne 1 600 usagers par jour, soit 435 000 à l’année. Nombre de seniors et de personnes à mobilité réduite les empruntent au quotidien ». Et le premier magistrat de revenir sur la difficulté parfois d’œuvrer au développement durable : « Depuis l’origine, nous avons été amenés à changer quelques circuits. Chaque fois, cela a entraîné des plaintes puisque tout le monde veut des arrêts devant chez soi mais pas, réellement, devant chez soi ! »

Grâce à un investissement de Dijon Métropole s’élevant à 1,7 M€, les usagers peuvent dorénavant monter à bord de ces navettes Bluebus disposant d’une autonomie de 120 km inhérente à un rack de 3 batteries à électrolyte solide – les Ducs de Bourgogne n’auraient pas non plus maîtrisé ce vocabulaire technique du XXIe siècle ! Le rechargement de ces batteries s’opère en 8 heures maximum sur un site spécifique créé rue des Corroyeurs où ont été installées 7 bornes. Ces navettes, qui peuvent accueillir jusqu’à 22 passagers (13 places debout et 9 assises dont une place PMR), intègrent, rappelons-le, une flotte de transport, où « plus de 90% des déplacements à bord du Tram et des bus le sont grâce à la traction électrique ». Objectif : « Diminuer les émissions de CO2 de l’ordre de 75 tonnes par an, autrement dit une baisse de 80%.

Avec ces navettes électriques, pardon 100% électriques, d’accès gratuit et circulant du lundi au samedi de 8 à 19 heures, Dijon Métropole continue de tracer sa route… verte. Prochaine étape : le déploiement des nouveaux Vélodi le 16 septembre prochain. Si un devin avait annoncé, à l’époque, ce futur et ses nouveaux modes déplacements aux Ducs de Bourgogne, ils auraient certainement murmuré à l’oreille de leurs chevaux… un adieu amical !

Xavier Grizot