Pierre-Antoine Kern : « Il faut fle-xi-bi-li-ser »

2017 sera la dernière année pleine du mandat de Pierre-Antoine Kern qui abandonnera la présidence du MEDEF Côte-d’Or au printemps 2018. L’heure n’est pas au bilan mais toujours à l’action.

Dijon l’hebdo : Qu’est-ce qu’on peut souhaiter au MEDEF en ce début d’année 2017 ?

Pierre-Antoine Kern : « Sur le plan national, un candidat à la Présidentielle qui propose une politique extrêmement favorable aux entreprises. Sur le plan départemental, convaincre de nouveaux chefs d’entreprise à nous rejoindre et poursuivre le développement de nos services aux adhérents.

DLH : Quels sont les principaux événements qui sont programmés ?

P.-A. K. : « Tout d’abord, l’assemblée générale, en mai, qui recevra des intervenants de haut niveau et au cours de laquelle nous devrions traiter de problèmes de sécurité. Il y aura aussi, tout début septembre, l’université d’été dans un format classique. Nous prévoyons de développer des thèmes autour du futur ».

DLH : Du futur après l’élection présidentielle ?

P.-A. K. : « Non. L’idée, c’est de projeter notre société, notre économie, les nouvelles technologies… dans les prochaines années ».

DLH : Le MEDEF Côte-d’Or compte-t-il s’engager dans l’élection présidentielle ?

P.-A. K. : « Oui, à notre manière. Nous inviterons, sur un format qui reste à définir, les représentants des principaux candidats pour entendre les projets économiques et en débattre ».

DLH : Quelle est la mesure la plus urgente que le nouveau Président de la République devra prendre en faveur des entreprises ?

P.-A. K. : « Sans aucun doute, flexibiliser le marché du travail, assouplir le droit du travail. Si les entreprises sont rassurées sur les facilités de licenciement, elles embaucheront d’autant plus facilement. C’est ce qu’on observe dans tous les pays qui nous entourent ».

DLH : De toutes les mesures prises sous la présidence de François Hollande, quelle est celle que vous aimeriez voir retirée immédiatement ?

P.-A. K. : « Il y en deux. La pénibilité : c’est une usine à gaz, source de conflits potentiels. Il faut se préoccuper de cette pénibilité, mais autrement. Et puis, l’impôt à la source. On nous dit que d’autre pays le font. Sauf que les entreprises de ces pays ne subissent pas autant de complexités que les nôtres. Il faut, soit retirer cet impôt à la source, soit, en échange, enlever des contraintes réglementaires ».

DLH : On n’est pas à l’heure du bilan. Néanmoins, vous effectuerez, en 2017, la dernière année pleine de votre mandat. Qu’est-ce qu’elle aura de particulier ?

P.-A. K. : « Ce sera la poursuite de nos actions. On a développé le réseau adhérents directs, ce qui nous permet, aujourd’hui, de dépasser, avec les branches, 900 adhérents. Le taux de fidélisation, à 95 %, est tout à fait exceptionnel. Il y a une alchimie qui s’est faite entre nos adhérents et leur MEDEF, notamment à travers les pôles qui se sont créés. Je pense, par exemple, au pôle « droit du travail » qui commence à former nos futurs conseillers prudhommaux. Nous avons un contrat avec l’université de Bourgogne pour mettre en place ces formations en partenariat avec le Master 2 de droit processuel.

Avec le pôle droit des affaires, nous proposons une assurance coûtant moins d’un euro par jour qui permet à un chef d’entreprise en difficulté de bénéficier gratuitement de conseils pour prévenir l’issue pouvant être fatale à sa structure.

Je n’oublie pas, non plus, le numérique avec une grande conférence qui sera organisée avec la Burgundy School of Business ».

Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE