Rémi Delatte : « Je renouvelle toute ma confiance à Anne Erschens »

Il y a tout juste un an, Rémi Delatte ne pensait pas que la présidence des Républicains de Côte-d’Or allait connaître des moments aussi difficiles. Retour sur un certain nombre de divisions et chamailleries qui agitent sa formation politique et qu’il convient de traiter avec tact et efficacité…

Dijon l’Hebdo : Que se passe-t-il au sein de la droite dijonnaise plus que jamais divisée après la constitution d’un nouveau groupe au sein du conseil municipal ?

Rémi Delatte : « Nous ne sommes pas nombreux dans l’opposition au sein du conseil municipal de Dijon. C’est pourquoi je ne peux que déplorer cette division. J’ai toute confiance en Anne Erschens dans le contexte actuel plutôt compliqué pour la droite et le centre, le comportement de ceux qui veulent jouer leur partition de leur côté.

C’est une situation qui n’aurait pas dû exister et qui aboutira, au lendemain de l’élection présidentielle et des législatives, à une recomposition, dans l’unité de la droite et du centre, parce qu’on se projettera, à ce moment-là, sur l’alternance à Dijon. J’y veillerai et j’y travaillerai ».

 

Dijon l’Hebdo : Quel rôle efficace pourriez-vous jouer aujourd’hui pour tenter d’apaiser tous ces esprits ?

R.D : « Avoir de l’ambition, c’est plutôt positif. On ne peut pas reprocher à quiconque d’exprimer le souhait de pouvoir porter un projet à partir du moment où il est collectif et non pas personnel. L’ambition personnelle n’a aucune raison d’être. Mon tempérament de rassembleur m’amèrera à m’impliquer personnellement pour qu’on puisse se retrouver le moment venu. Et cela vaut aussi pour la 1ere circonscription. Je ne comprends pas comment, dans la même famille, on peut imaginer d’avoir deux candidatures qui s’opposent alors qu’il y a des règles qui sont très claires au sein des Républicains. Il y a une commission nationale d’investiture qui prend des décisions validées ensuite par le conseil national qui est en quelque sorte le Parlement de l’ensemble des adhérents des Républicains. C’est Anne Erschens qui a été investie en juin dernier. C’est elle qui est la candidate des Républicains sur cette circonscription ».

Dijon l’Hebdo : Le sénateur Alain Houpert a profité de la situation quelque peu confuse au sein de l’opposition dijonnaise pour faire savoir qu’il serait à nouveau candidat pour représenter la droite aux prochaines élections municipales à Dijon, en mars 2020. Soutenez-vous la démarche de celui qui, par ailleurs, était à vos côtés pour conquérir, en janvier 2016, la présidence des Républicains de Côte-d’Or dans les conditions difficiles que l’on sait ?

R.D : « Avant de parler de 2020, j’aimerais que le sénateur Houpert se préoccupe du temps présidentiel. Je constate, aujourd’hui, qu’il joue un jeu personnel. Il s’est éloigné de la candidature de François Fillon, appelant à d’autres solutions alors même qu’Alain Juppé avait fait savoir qu’il n’incarnerait pas le « Plan B ». Alain Houpert doit se mettre au clair avec sa famille politique, la droite et le centre ».

Dijon l’Hebdo : Certains de vos amis pensent que vous pourriez vous-même être candidat en 2020 à Dijon pour proposer l’alternance au pouvoir que détient la gauche depuis 2001 ?

R.D : « Présentement, je suis à fond dans l’élection présidentielle. J’ai accepté de présider le comité de soutien à François Fillon parce que son projet est tout à fait motivant. On a besoin de donner toute son énergie dans cette perspective et mon objectif, c’est la victoire en mai prochain. Dijon n’est évidemment pas d’actualité aujourd’hui ».

Dijon l’Hebdo : A propos de candidature, vous n’avez toujours pas fait savoir si vous seriez candidat à votre succession en juin prochain sur la 2e circonscription…

R.D : « A chaque jour suffit sa peine. Je suis impliqué dans la présidentielle et, je le redis, ce n’est pas simple. Nous n’avons jamais connu une situation aussi complexe et il ne faut donc surtout pas se disperser. Je vous invite toutefois à regarder les investitures qui ont été données par Les républicains et l’UDI, et vous comprendrez pourquoi je ne me désintéresserai pas de la 2e circonscription ».

Dijon l’Hebdo : C’est une façon de rassurer ceux qui pourraient être inquiets ?

R.D : « Ils n’ont pas de raison d’être inquiets. Ils savent que je ne me suis jamais dérobé devant mes responsabilités ».

Dijon l’Hebdo : Est-ce que vous ne regrettez pas d’avoir conquis cette présidence des Républicains de Côte-d’Or, finalement plus délicate que vous auriez pu l’imaginer, où les mauvais coups sont certainement plus fréquents que les satisfactions ?

R.D : « Pour être très sincère, j’ai pu le penser, l’an passé. J’ai bien senti, au début, cette inertie au sein des Républicains de Côte-d’Or. Ce n’est plus le cas aujourd’hui parce que j’y ai trouvé mes marques. Le fonctionnement est beaucoup plus serein et fait la part belle aux adhérents et c’est bien là ce qui est important. Je pense que j’ai aussi gagné en autorité. A mon initiative, l’ensemble des élus de l’UDI et des Républicains, parmi lesquels Alain Suguenot et François Sauvadet, ont été rassemblés l’instant d’une photo pour afficher notre rassemblement derrière François Fillon. Je suis satisfait de ce résultat qui montre que je suis pleinement dans ma fonction. Vous savez, sérénité et dynamique sont deux ferments très positifs pour l’avenir ».

Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE