Le (baby) boom des résidences services

Ouverte au mois de janvier dernier sur un parc de 1,2 ha à proximité du boulevard de l’Université à Dijon, Villa Médicis Les Petites Roches proposent 86 appartements à la location pour les seniors. C’est un exemple qui montre à quel point les résidences services pour les seniors ont le vent en poupe. Etat des lieux…

Le journaliste et romancier américain Ambrose Bierce, qui est, notamment, l’un des inspirateurs de l’œuvre cinématographique de Tarantino, qualifiait la jeunesse de « l’âge des possibles ». C’était à la fin du XVIIIe siècle et depuis les choses ont évolué. L’espérance de vie s’est considérablement allongée et être senior aujourd’hui correspond au nouvel âge des possibles.

Le concept de « silver économie », qui désigne l’ensemble des activités économiques liées aux personnes âgées, est né, afin de conférer, comme la mode sémantique l’impose, une connotation américaine à ce secteur porteur. Restons dans les anglicismes et évoquons maintenant le boom… des résidences seniors. Face à l’enjeu du vieillissement de la population – allongement de la durée de vie oblige, d’ici 2050 le nombre de seniors devrait doubler –, le logement se doit de s’adapter. Les maisons de retraites ou EPAHD (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) sont en pleine augmentation depuis de nombreuses années et leurs solutions alternatives également.

Le marché des résidences seniors connaît, ainsi, un essor de taille. Destinées aux plus de 60 ans autonomes, valides ou semi-valides, qui aspirent à vivre en appartement ou en maison, ces résidences proposent des services multiples ainsi qu’une sécurité assurés par les équipes sur place. Elles permettent – et c’est peut-être là l’essentiel – d’assurer en leur sein un véritable vivre ensemble. Une des clefs du bien vieillir, tout autant que la bonne santé, puisque le lien social donne la possibilité de fermer la porte… à l’isolement.

« Chez soi et jamais seul »

Un exemple récent puisque cette résidence fut inaugurée au mois de janvier dernier aux Petites Roches, à proximité du boulevard de l’Université : dans un magnifique parc de 1,2 ha, Villa Médicis propose 86 appartements – du T1 au T3 – à partir de 1600 € par mois. « Destinée aux aînés désireux de vivre déchargés de tous soucis, la Résidence a pour vocation de permettre aux résidents de profiter pleinement de la vie avec tout le confort et les services souhaités que ce soit en termes de bien-être, de restauration, de services à la personne, de loisirs ou encore de sécurité́ », explique le directeur de l’établissement, Laurent Cahagne, qui insiste sur cette philosophie du « chez soi et jamais seul ».

Plus de 1000 m2 d’espaces communs sont ainsi à disposition. A l’instar d’un restaurant gastronomique, Le Médicis, qui est ouvert au public… C’est une véritable résidence « de charme » qui vient ainsi d’ouvrir dans la capitale régionale…

Selon les experts, 200 000 logements de ce type devraient sortir de terre dans les 20 prochaines année en France. Naturellement, eu égard au coût – que ce soit à la location ou à l’achat – tout le monde ne pourra pas s’offrir ce type d’habitat. Un habitat qui est aussi devenu un investissement rentable. Plutôt que d’acheter un logement bénéficiant du régime Pinel, les spécialistes de l’immobilier orientent dorénavant leurs clients vers des appartements dans ces résidences. Une fois devenu propriétaire, avec un bail commercial d’une dizaine d’années signé avec l’exploitant, ils peuvent bénéficier d’un loyer sans frais, avec une rentabilité pouvant atteindre jusqu’à 4,4% par an. Sans omettre un régime fiscal attrayant…

Autant de raisons pour lesquelles les résidences services ont le vent en poupe. Elles connaissent ainsi un véritable (baby) boom !

Xavier Grizot