Le Jardin des sciences de Dijon, en partenariat avec l’Université de Bourgogne, a organisé une troisième conférence sur le thème : « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les ondes, sans jamais oser le demander… ». Si le titre de la conférence faisait référence à Woody Allen, son contenu n’avait rien de souriant. En effet, un nombre impressionnant d’études, contradictoires pour certaines d’entre elles, évoquent avec plus ou moins de sérieux scientifique l’effet cancérigène du téléphone mobile.
Pierre Pribetich, professeur des Universités, spécialisé en électronique et en électromagnétisme des circuits et Didier Stuerga, professeur de chimie-physique à l’Université de Bourgogne ont habilement contourné les débats fantasmagoriques pour avancer concrètement les menaces que font peser sur notre santé des appareils désormais incontournables de notre quotidien.
Pierre Pribetich, le téléphone portable est donc dangereux pour notre santé ?
Oui. Lorsqu’on numérote, on enclenche un début de communication téléphonique. Le portable va alors émettre énormément de puissance électromagnétique. Environ 15 volts par mètre alors que le champ reçu à une centaine de mètres d’une antenne est de l’ordre de 2 volts par mètre. Il y a donc un risque à mettre son portable contre l’oreille car une bonne partie de la puissance va être absorbée par le cerveau. Il ne faut donc pas téléphoner trop longtemps avec son portable à l’oreille. Six minutes maximum. Au-delà, on va avoir une augmentation de la température qui va absorber de plus en plus d’ondes électromagnétiques. C’est un cycle infernal d’emballement thermique qui se met en place. Et là les conséquences sur la santé peuvent se traduire, entre autre, par des cancers de l’oreille interne. L’avantage des écouteurs, c’est qu’ils éloignent la source du cerveau. De la même façon, il faut éviter de porter son téléphone à la ceinture à proximité des reins. Ce sont des organes qui vont facilement absorber les ondes.
Il en va de même pour une antenne TV ?
Oui dès lors qu’elle diffuse un signal. Là, on parle de relais. En ultra proximité, cela peut avoir évidemment des conséquences sur le corps humain. Un émetteur de forte puissance n’est pas dangereux dès lors qu’il est éloigné de la population. Quant à l’antenne TV au-dessus de nos têtes, elle ne fait que recevoir. Et là, il n’y a aucun risque avéré.
A Dijon, l’antenne de Montmuzard n’est pas potentiellement dangereuse pour une raison simple liée à la valeur de la fréquence beaucoup plus basse que celle utilisée pour les téléphones portables.
Et les antennes-relais pour les téléphones portables ?
Les antennes relais pour les téléphones portables ne sont pas potentiellement dangereuses car la norme française limite la puissance d’émission, c’est à dire le champs électrique généré par l’antenne. L’antenne étant en hauteur, le champs électrique est faible. Pour autant, il faudra éviter d’installer ce type d’antenne à même le sol à proximité d’un immeuble.
Et le micro-onde ?
Danger ! C’est un appareil qui présente un risque quand le joint de la porte n’est plus hermétique. Une fuite s’opère, on ne s’en aperçoit pas, et là les ondes vont être absorbées, en partie, par le corps humain. Il faut donc changer les joints tous les trois ou quatre ans.