Dans le cadre du Mois de l’Égalité, voici un rendez-vous métropolitain qui a su devenir, en seulement trois ans, un événement à l’échelle nationale, voire européenne : LADYj Tech. Ce 26 mars au Campus ESTP-ESEO, pas moins de 250 participant(e)s de tout l’écosystème de l’innovation se sont inscrit(e)s à la 3e édition plaçant les projecteurs sur les femmes de la tech… et de l’industrie. La vice-présidente de Dijon Métropole, Marie-Hélène Juillard-Randrian, nous explique l’intérêt de cette manifestation novatrice par excellence.
Depuis la première en 2023, LADYj Tech a changé de dimension…
« Il suffit de regarder les chiffres pour le constater : nous avons commencé avec 6 partenaires en 2023, nous en avions 20 en 2024 et, cette année, ils ne sont pas moins de 30 : l’Université Bourgogne Europe, l’alliance FORTHEM, regroupant 9 universités européennes dont l’UBE, SATT Sayens, l’incubateur DECA BFC, Bpirance, la CCI régionale via son service Entreprise Europe Network… Pas moins de 250 participants se sont pré-inscrits pour ce rendez-vous regroupant tout l’écosystème de l’innovation. Depuis sa genèse, la croissance est permanente.
Notre événement est dorénavant repéré à l’échelle nationale puisqu’il figure dans l’agenda de Bpifrance ainsi que dans celui de la French Tech. Un grand témoin d’envergure fait le déplacement : la biologiste Sonia Artinian-Fredou, qui a été la directrice de l’innovation chez Michelin, chez Lafarge, et qui a monté tout un système de start-up dans le domaine de l’écologie. Nous avons acquis une dimension nationale car, selon les observateurs, cet événement est unique en France de par sa démarche et de par ses 3 composantes ».
Justement, quels seront les temps forts de cette 3e édition ?
« Le premier temps fort, appelé Dij’Innov’ Connect, permet la rencontre entre les laboratoires, les doctorants et les entreprises, avec la capacité pour les doctorantes de trouver des sujets qui les intéressent portés par les laboratoires et, ensuite, de faire un deal avec les entreprises. Cela peut être financé par des programmes d’État (CIFRE) mais aussi de la Région (Itinéraires Chercheurs Entrepreneurs). La nouveauté cette année réside dans l’accompagnement par l’Europe, à travers le dispositif Woman in Tech…
Le 2e temps fort – et c’est totalement nouveau ! – est dédié aux carrières féminines dans l’industrie : Lady’s Industrie. Celui-ci est porté par Territoire Bourgogne Industrie, qui comprend Dijon Métropole mais également la Communauté urbaine Creusot-Montceau (CUCM) ainsi que les autres communautés de communes de Saône-et-Loire, Grand Charolais, Grand Autunois-Morvan et Entre Arroux, Loire et Somme. À travers des parcours inspirants, il a pour objectif de valoriser les parcours des femmes dans ce secteur et de favoriser, in fine, l’attractivité du secteur industriel… »
Vous vous êtes également ouverts à l’international…
« Oui ! Le 3e temps fort l’illustre : LADij Tech s’achèvera par des tables rondes destinées à faire un focus sur des entreprises et des services innovants de l’industrie créés par des chercheuses et entrepreneuses, en lien avec l’international. Nous aurons des regards croisés avec des invitées européennes grâce à l’alliance FORTHEM et à l’UBE. Je pourrais ainsi citer la Norvégienne Eva Cathrine Skuthe, co-fondatrice de la start-up Oripatch AS ou encore l’Italienne Ivana Pibiri, professeure de chimie organique, qui a remporté le grand prix de l’innovation de l’autre côté des Alpes… »
Cet événement va ainsi au-delà de la lutte contre l’inégalité…
« LADYj Tech affirme évidemment notre politique locale, portée par la maire Nathalie Koenders qui ouvrira au demeurant cette 3e édition, en faveur de l’égalité femmes-hommes. Au-delà de la mise en lumière des femmes, notre objectif est de renforcer le lien entre le monde de la recherche et celui des entreprises. C’est compliqué pour tous et particulièrement pour les femmes. Dans l’enseignement supérieur, celles-ci ne sont pas nombreuses dans les STEAM (Sciences, Technologie, Ingénierie, Arts et Mathématiques), aussi ne sont-elles pas nombreuses dans le monde de la recherche et, de facto, peu d’entre-elles créent leur start-up. Notre but est aussi de renforcer Dijon Métropole dans sa dimension territoire Start-up friendly ».
Lors de la genèse de LADYj Tech, en 2023, une seule femme sur 5 créait une start-up dans l’Hexagone. Ceci a-t-il évolué depuis ?
« Cette proportion est malheureusement toujours d’actualité et il faut savoir également que les créatrices sont sous-financées : lorsqu’elles sont seules, elles sont financées à hauteur de 2% (sur l’ensemble des financements des start-up), et lorsqu’elles s’adjoignent un co-fondateur masculin, ce chiffre monte… à 12%. Donc, dans le domaine, les femmes sont sous-représentées, sous-financées et sous-médiatisées. D’où l’organisation de ce type d’événement afin d’en faire un levier d’action territoriale y compris à visée internationale… Et LADYj Tech est aujourd’hui encore plus capital, au moment où la défense de la science est plus importante que jamais, l’obscurantisme et la remise en cause du progrès réapparaissant dans le contexte international ! »
Propos recueillis par Xavier Grizot
Plus d’informations sur ladyjtech.web.app





