A la tête de l’entreprise InfoProject rayonnant, depuis Cap Nord, dans l’univers des solutions intégrées informatiques, François Parry est également président de l’ESADD (École supérieure appliquée au design et au digital). C’est dire s’il œuvre au dynamisme du territoire ainsi qu’à la formation des talents d’aujourd’hui et de demain. Ce Baromètre Arthur Loyd ne pouvait pas le laisser indifférent…
Dijon, maillot jaune en ce qui concerne l’attractivité ! Le sportif accompli que vous êtes doit apprécier ce classement ?
« Je vais me permettre un léger pas de côté : alors que le wokisme bat son plein à l’heure actuelle, où tout doit être refondé, voire disparaître, ce Baromètre, dans son document final, a choisi pour illustrer la plupart des villes de l’Hexagone des bâtiments historiques et religieux. Pour Dijon, c’est le chef d’œuvre d’architecture gothique du XIIIe siècle, l’église Notre-Dame, située en plein cœur du secteur historique… Cela me fait dire que les œuvres des bâtisseurs du passé, qui ont su perdurer à travers le temps, œuvrent au dynamisme actuel.
Pour l’attractivité, c’est, en substance, un peu la même chose, puisque cette première place qui ne peut que me réjouir tire sa substantifique moelle des nombreuses actions qui ont été mises en place lors des dernières années. La progression régulière dans ce classement l’illustre parfaitement : après être passée de la 6e place en 2022 à la 2e l’année dernière, notre métropole décroche cette année la première place. C’est une bonne nouvelle et cela montre le dynamisme du territoire ! »
Ce Baromètre plébiscite les possibilités offertes par la métropole en termes d’enseignement supérieur. La nouvelle École supérieure appliquée au design et au digital que vous présidez en est un bel exemple…
« Cela illustre ce qui a été fait sur la métropole afin de fidéliser les étudiants après le bac dans des structures autres que l’Université même si celle-ci représente un centre important de formation et de recherche. Dijon a su se diversifier en termes d’offres d’enseignement supérieur. On ne peut que le constater. Vous parlez de l’ESAAD que j’ai l’honneur de présider mais nous pourrions évoquer nombre d’autres écoles d’enseignement supérieur, à l’instar des écoles d’ingénieurs ESTP, ESEO, etc. Autant de pôles qui se sont implantés à Dijon. Pour avoir vécu de l’intérieur la création de l’ESADD, c’est un travail de longue haleine qui a été mené, entre autres, par Denis Hameau (ndlr : en charge de l’enseignement supérieur et la Smart City à Dijon Métropole), et qui a mobilisé nombre de partenaires.
Ce classement est le résultat d’une véritable stratégie de développement d’une offre d’enseignement supérieur diverse sur Dijon. Ce qui a pour effet de faire progresser le nombre d’étudiants, avec l’espoir que ces jeunes, une fois leur formation terminée, resteront sur place afin d’apporter leur pierre à l’économie dijonnaise et à la croissance. Et comme le montre ce Palmarès, ils bénéficieront d’une qualité de vie exceptionnelle, ce qu’en tant que Dijonnais, je constate au quotidien. J’ai coutume de dire que Dijon est une métropole à taille humaine ! »
On a coutume aussi de dire que rester au sommet est souvent plus compliqué que de l’atteindre. Quelles actions préconiseriez-vous ?
« La métropole rayonne essentiellement sur le tertiaire et l’univers de la santé. Il reste localement des fleurons dans le domaine pharmaceutique, avec Urgo, dans le secteur agroalimentaire… mais on ne peut que regretter l’absence de ressources industrielles plus importantes sur la métropole. Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation – puisque toute la France est frappée par ce phénomène – mais l’industrie est essentielle parce qu’elle fait vivre de multiples sous-traitants qui, eux-mêmes, peuvent avoir besoin de compétences et de talents. Dijon est plutôt vue aujourd’hui comme une ville de services que comme une ville industrielle. Il faut se mobiliser sur ce pan-là aussi…
Le travail qui avait été réalisé pour faire de notre territoire un nouvel eldorado des start-up du numérique, etc. allait dans le bon sens mais il ne faut pas omettre que cela n’est pas tant générateurs d’emplois que cela. Et une autre différence de taille existe avec les industries. Lorsqu’elles sont implantées, elles peuvent, il est vrai, toujours partir mais c’est beaucoup plus difficile que les start up qui peuvent, du jour au lendemain, changer de localisation. Les incidences économiques, financières ou en termes de RH ne sont évidemment pas les mêmes…On le voit bien avec la terrible annonce de Tetra Pak : 207 emplois sont concernés, donc 207 familles… »
La localisation de Dijon à proximité de Paris prend part évidemment au dynamisme du territoire…
« La proximité de Paris, où sont situés énormément de centres de décision, ne peut que participer à l’attractivité de Dijon. N’être qu’à 1 h 40 en TGV de la gare de Lyon est plus qu’appréciable… Mais je veux rappeler que la ligne TGV reliant Dijon à Roissy et Lille manque cruellement. Je ne parle pas de l’arrêt à Disneyland, et quoi que… Cette ligne rapprochait Dijon d’énormément d’axes de transports internationaux. Et, professionnellement – je l’ai vécu à de nombreuses reprises –, cette ligne nous mettait aussi à proximité de Lille et de tout le Nord-Est de la France ! Il faut continuer de se battre pour le retour de cette ligne TGV. Cela participera à l’attractivité ! »
Xavier Grizot