Voilà un changement qui est loin d’être anodin. C’est aussi et surtout une nouvelle habitude à prendre pour les auditeurs de France Bleu : la radio a changé de nom depuis le 6 janvier dernier. Elle s’appelle désormais « ici ». Ce changement survient dans le cadre d’un rapprochement entrepris de longue date avec France 3. Explications avec Laurent Jaoui, le directeur.
Pourquoi changer de nom ?
« Ce nouveau nom s’inscrit dans le cadre d’un rapprochement avec France 3, où le logo Ici est déjà présent à l’écran depuis le 5 novembre pendant les programmes régionaux. Il y a eu la volonté de créer une marque commune pour que cela soit plus clair et abriter concomitamment des contenus radio, des contenus télé, et des contenus à destination du numérique. Voilà près de 25 ans que le nom « France Bleu » existait et il fallait paralléliser un peu plus les choses avec France 3. Sans pour autant lier les spécificités « métier » de chacune des entités.
Concrètement, les gens de la télé continuent de faire de la télé, les gens de la radio continuent de faire de la radio. Pour autant, ils sont sous le même la bel, la même bannière. Ce changement marque l’aboutissement d’une transformation ambitieuse lancée en 2022, visant à renforcer l’engagement de la radio envers la proximité et l’accessibilité de l’information en région ».
Est-ce que cela va changer beaucoup de choses dans le fonctionnement de la radio ?
« Oui et non. Ça change tout et ça ne change rien dans le sens où les auditeurs vont continuer à entendre leurs animateurs, leurs journalistes, leurs jeux, leurs rendez-vous. Cette nouvelle identité marque d’abord un nouvel élan pour le réseau. Un tel changement redonnera forcément une nouvelle dynamique.
Notre slogan, c’est : actu locale, musique et bonne humeur. C’est la promesse nationale qui est appliquée aux 44 locales. L’ordre des mots a un sens. L’actu locale, c’est aussi les loisirs, les sorties. La musique, parce qu’elle nous ressemble, parce qu’elle nous rassemble… C’est pourquoi il y en a encore plus depuis le mois de septembre dernier. Quant à la bonne humeur, elle est essentielle pour nous différencier des médias anxiogènes. Il y a une fatigue informationnelle, disons-le franchement. Notre credo, c’est la bienveillance, l’accueil ».
Est-ce aussi une façon de vouloir enfoncer un peu plus le clou de la proximité ?
« Complètement. Ici, c’est chez nous. Le slogan qui accompagne la campagne de communication, est très clair : « Ici, le média qui vit comme vous, ici ». Raconter la vie des gens, ce qui les intéresse, ce qui les ennuie, ce qui les fait avancer…
Les auditeurs ont toujours les parole. Ils sont les bienvenus et ils profitent d’une foule d’informations pratiques qui les assistent dans leur quotidien. Nous sommes une radio de solutions et de bons plans. Nous avons souhaité une marque qui caractérise la proximité et qui soit, d’emblée, compréhensible. « Ici », c’est un mot qui marque très bien la proximité, voire même l’hyper proximité. Reconnaissez que c’est un mot dynamique, efficace.
En radio, il y a beaucoup de médias sur trois lettres : RTL, RMC, BFM, RFM, LCI… Trois lettres, c’est, me semble-t-il, le bon équilibre pour un nom, un acronyme ».
Et à Dijon, comment va-t-on dire ?
« ici Bourgogne ! Toutes les stations -il y en a 44- ont gardé le nom de l’implantation régionale. A l’exception de Paris, qui proposera le nom de « ici Paris – Île-de-France ».
Comment se porte votre audience ?
« La dernière vague Médiamétrie consolide nos positions. Nos auditeurs sont aussi bien citadins que ruraux en Côte-d’Or. C’est du 50/50. Pas question de faire une radio bobo dijonnaise. Nous parlons à tous les publics. Et puis, surtout, voilà plus d’un an que nous avons enrayé une chute d’audience. Les chiffres de novembre et décembre 2024 montrent que nous avons gagné 14 000 auditeurs sur une année. Notre objectif est de repasser au dessus des 5 points et le changement de nom redonnera forcément une nouvelle dynamique ».
Propos recueillis par Jean-Louis Pierre