Patrick Chapuis, maire de Fontaine-lès-Dijon, l’affirme sans ambages : « Nous nous sommes organisés pour que Fontaine ne devienne jamais une ville dortoir. Pour cela, nous avons misé sur une ville cohérente, bien dans son environnement, belle sans ostentation, s’appuyant sur un ensemble de dispositifs efficients ». Explications.
Quel regard portez-vous sur l’année qui se termine ?
« Nous avons vécu une année particulière : celle du retour aux équilibres après l’impact des 18 mois de Covid qui ont perturbé gravement tous les dossiers et freiné la réalisation de nos engagements. Cette année aura vu le lancement du projet phare de notre mandat qui est la création d’un centre de loisirs à destination des jeunes et des adolescents sur le site des Saverney. 120 places y sont prévues. La construction a démarré. Elle avance bien. La pose de la charpente sera bientôt réalisée.
2024 aura également vu la rénovation de la place des Feuillants, entre l’église et la maison natale de saint-Bernard. La voirie a mal vieilli. J’ai tenu à ce qu’elle soit refaite pour redonner à ce lieu toute sa beauté et le lustre qui lui revient. Et tout cela dans la simplicité cistercienne. C’est à dire beau et surtout pas clinquant. Aujourd’hui, ce site est très fonctionnel avec des places de stationnement qui s’appuient sur un béton alvéolé et enherbé. Grâce à l’entreprise Roger Martin, nous avons même fait de la récupération avec des pavés bien patinés qui supportaient le passage des piétons du centre ville de Dijon. Comme quoi on peut rénover avec des produits locaux… Après l’importante rénovation du Parc des Combottes, nous poursuivons la réalisation de tous les projets d’envergure pour les mener dans les meilleures conditions dans le cadre du mandat que les Fontenois nous ont accordé ».
Et vous déplorez toujours l’absence de soutien financier de l’Etat ?
« Voilà dix ans que cela dure. Fontaine-lès-Dijon fait partie des trois communes de la Métropole qui ont été abandonnées par l’Etat. En effet, aux yeux de Bercy, nous apparaissons comme une ville qui dispose d’un haut potentiel fiscal.
Il y a 10 ans, l’Etat représentait en gros 13 % de nos ressources. Aujourd’hui, c’est autour de 3 % ! Vous comprendrez donc que ces dix dernières années ont été compliquées à vivre sur le plan de nos pratiques internes. Notamment pour ne pas augmenter la pression fiscale tout en préservant la qualité des services publics et du paysage auquel nous tenons tout particulièrement. Et nous sommes fiers d’affirmer aujourd’hui que nous avons réussi à retrouver la capacité d’auto-financement qui était la nôtre 10 ans en arrière. Cela ne manquera pas d’intéresser les Fontenois quand ils recevront leur feuille d’impôts et qu’ils noteront qu’il n’y a pas de hausse particulière malgré toutes les augmentations qu’on constate ici ou là ».
Et cet équilibre financier que vous évoquez avec fierté, comment y êtes-vous parvenu ?
« Grâce à une gestion des plus rigoureuses. En se focalisant sur l’essentiel. Nous avons consenti d’importants efforts de réorganisation interne. Sans jamais oublier que nous devons faire le meilleur usage de l’argent public.
Nous avons recherché l’efficacité dans les moyens et la précision dans les buts à atteindre. Nous avons retrouvé des équilibres financiers satisfaisants même si nous sentons un peu seuls pour financer nos investissements. La seule institution qui nous aide, c’est le Département ».
On se plaît à dire que Fontaine-lès-Dijon est une ville douce à vivre…
« Nous nous sommes organisés pour que Fontaine ne devienne jamais une ville dortoir. Pour cela, nous avons misé sur une ville cohérente, bien dans son environnement, belle sans ostentation, s’appuyant sur un ensemble de dispositifs efficients. Avec un habitat de qualité, des commerces, de l’artisanat, de l’industrie, des services diversifiés de haute gamme. Avec le souci constant de préserver les équilibres démographiques et sociologiques. L’idée, c’est d’exister sans avoir à s’opposer. Vivre en bonne harmonie avec nos voisins.
Je pourrais aussi ajouter que Fontaine dispose d’un important bassin d’emplois et que nous avons développé une belle offre de qualité dans la direction de la petite enfance. A Fontaine, il n’y a pas de liste d’attente. Tout le monde ne peut pas en dire autant. La vie sportive est des plus dynamiques, l’offre culturelle attire plusieurs milliers de personnes. Nous sommes même une planche d’appel pour de jeunes artistes souvent issus du Conservatoire de Dijon ».
Quels sont les grands dossiers qui vous attendent en 2025 ?
« Le confort qui est le nôtre aujourd’hui, c’est d’avoir engrangé les moyens de faire. La problématique, c’est de trouver les entreprises pour faire. Le premier projet, c’est l’achèvement du centre de loisirs. Ensuite, il y a deux projets qui touchent les sports avec la rénovation -chauffage et isolation- du gymnase Ratel qui a 40 ans et la construction de vestiaires à proximité du terrain synthétique de football ».
Propos recueillis par Jean-Louis Pierre