Kit Optim’eau : « Un enjeu primordial »

Pas moins de 65 000 kits « Optim’eau » sont offerts par Dijon Métropole afin que tous les habitants puissent réduire leur consommation en eau. Le vice-président Antoine Hoareau nous explique cette opération unique à l’échelle nationale…

En référence au titre de l’exposition actuelle du Jardin de l’Arquebuse, « Océan, ici commence la vie », nous pouvons dire, avec ces kits, qu’« ici, commence la préservation de l’eau » !

« Oui ! La préservation de la ressource en eau devient un enjeu primordial et en particulier pour des territoires comme le nôtre situé en tête de bassin. Nous ne sommes pas traversés par un fleuve, une grande rivière, permettant d’alimenter les nappes phréatiques. Dijon s’est construite en dehors de tout circuit hydraulique qui, pour beaucoup de villes, a représenté une source de développement. Si bien que, depuis Henry Darcy, on va chercher à 10, 20, 30… km pour alimenter en eau potable tous les habitants du territoire.

Parmi les impacts du réchauffement climatique, figurent, en tout premier lieu, la question de la disponibilité de la ressource en eau. Nous allons avoir dans les années à venir toujours autant d’eau de pluie mais, en revanche, sur des épisodes pluviométriques très différents, plus intenses et sur des temps courts. Des masses d’eau importantes arriveront mais l’eau n’aura pas le temps de s’infiltrer pour aller dans les ressources souterraines. Il faut que nous soyons vigilants ».

Avec ces kits gratuits, vous souhaitez que tout le monde s’implique…

« Nous avons deux responsabilités. La première est collective, avec l’entretien, le renouvellement des canalisations, la lutte contre les fuites. La seconde est individuelle : tout le monde a une responsabilité sur l’usage de l’eau qu’il fait chez soi. D’où l’idée de ce kit, qui permet à la fois de sensibiliser et d’accompagner les habitants dans la sobriété. A l’intérieur se trouvent des équipements pour les points de distribution d’eau dans la maison ou l’appartement. A savoir les robinets de l’évier et du lavabo ainsi que le pommeau de douche.

Avec ce kit, le débit est à peu près divisé par deux. Un robinet classique déverse environ 15 l/mn. Avec le petit mousseur distribué dans le kit, on passe à 8l/mn. Nous voyons réellement l’impact, sans perte de confort, car le débit diminue mais pas la pression. Chaque litre d’eau économisé grâce à ce kit, c’est autant que nous n’aurons pas besoin d’aller chercher dans le milieu naturel. Tous les petits gestes du quotidien sont indispensables ! »

D’où cette première à une telle échelle au niveau national ?

« Effectivement. Des essais ont été réalisés dans plusieurs collectivités en France, à l’échelle d’une rue, d’un quartier. Nous, nous avons souhaité le faire au niveau de l’ensemble de la métropole. Et nous avons voulu le faire sur la base du volontariat, car ces kits que nous offrons gratuitement ont une valeur et nous ne voulons pas les voir finir au placard. Les gens s’inscrivent et viennent le récupérer, si bien que nous avons la certitude qu’il sera installé. Nous sommes dans une démarche citoyenne qui participent à la grande ambition que l’on porte à Dijon Métropole en faveur de la transition énergétique.

Nous avons commandé 65 000 kits pour 130 000 foyers, c’est à dire un sur deux. Deux semaines après le lancement de l’opération, nous avions déjà 15 000 personnes inscrites. Cela démarre très bien… et le président de Dijon Métropole, François Rebsamen, adresse cette semaine un courrier à l’ensemble des habitants pour les sensibiliser. Si cela s’avère nécessaire, nous en recommanderons… »

Où les habitants peuvent-ils retirer ces kits ?

« Ces kits sont disponibles à partir du 1er juin et ils seront accessibles au sein de 35 points de distribution dans toute la métropole. Toutes les informations sur les lieux et horaires d’ouverture sont disponibles sur le site optimeau.dijon-metropole.fr. Un point central verra aussi le jour en juin place de la République pour les habitants de Dijon comme ceux des autres communes de la métropole ».

Cette opération est à rapprocher de tous vos travaux pour lutter contre les déperditions…

« Nous avons investi depuis de nombreuses années dans l’entretien et le renouvellement de nos réseaux de canalisation car l’enjeu de la lutte contre les fuites est primordial. Nous sommes passés d’un taux de rendement de 77% il y a une quinzaine d’années à 86% aujourd’hui et nous visons 91% à l’horizon 2030. L’année dernière, nous avons réalisé des travaux importants sur une grosse canalisation entre Fleurey-sur-Ouche et Dijon. Celle-ci datait de 1902 et nous perdions 250 m3 par jour contre 0 aujourd’hui. Nous avons une équipe de chercheurs de fuite. C’est l’un des objectifs d’Odivea qui, avec ce travail minutieux, inscrit pleinement Dijon dans l’avenir ».

Propos recueillis par Xavier Grizot