Une Fédération qui a la pêche !

Les nombreux amateurs devront patienter jusqu’au 9 mars pour s’adonner à leur passion (pour le brochet, ce sera le 27 avril). Ils pourront s’en donner à cœur joie grâce à la gestion halieutique d’une des plus importantes Fédérations de l’Hexagone, qui fait aussi beaucoup pour le développement durable de nos cours d’eau. Et c’est un euphémisme, tellement cette structure présidée par Jean-Pierre Sonvico est sur tous les fronts… environnementaux !

D’aucuns prononcent toujours « la Fédé de la Pêche… » et omettent, avec cette appellation, son rôle essentiel pour la préservation de notre planète. Et pourtant, son intitulé est on ne peut plus clair (comme l’eau des rivières !) : « Fédération départementale pour la Pêche et la Protection du milieu aquatique en Côte-d’Or ». Le président Jean-Pierre Sonvico l’explique parfaitement : « La protection des milieux aquatiques, en participant, notamment, à leur renaturation, représente 70 % de notre mission, soit beaucoup plus que notre activité halieutique ».

Les conventions signées avec le Conseil Départemental et avec VNF l’illustrent : « Nous intervenons pour le Département en milieu scolaire afin de développer la connaissance des élèves sur les milieux aquatiques. Mais, en parallèle, nous avons une convention portant sur la protection des Espaces naturels sensibles (ENS) ». Si bien que la Fédération apporte pleinement sa pierre à la protection de la biodiversité.

« VNF est aussi un partenaire majeur pour des aménagements, tels que des grandes frayères sur des biefs importants du canal. Nous intervenons pour les aménagements des rives et nous réalisons aussi pour VNF lensemble de leurs pêches de sauvetage », ajoute le président, soulignant le rôle essentiel du Pôle technique de la Fédération, dont l’expertise est reconnue bien au-delà des frontières de la Côte-d’Or, puisque les départements limitrophes mais aussi la Suisse prennent conseil auprès de lui afin de réussir leurs interventions.

Le directeur de ce Pôle d’excellence, Jean-Philippe Couasné, détaille : « Parmi nos missions, nous suivons l’évolution de la température de l’eau ainsi que les poissons sur une centaine de stations sur la Côte-d’Or. Nous sommes sollicités aussi comme maîtres d’ouvrage ou assistants à maîtrise d’ouvrage… » Parmi les réalisations emblématiques, nous pourrions citer l’intervention sur l’Ouche à Crimolois ou, encore plus récemment, la restauration de la confluence du petit ruisseau de la Chartreuse, possédant un véritable potentiel pour la reproduction de la truite.

Mais nous pourrions également évoquer le projet de diversification pour une APPMA (association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique) sur la Lauve à Ladoix-Serrigny, au sein de laquelle des blocs ont été judicieusement répartis afin de recréer de la diversité dans les écoulements et les habitats… Ajoutons également la réhabilitation et la création de frayères à brochet et à truite pour faciliter la recolonisation de cours d’eau par ces espèces vulnérables.

Les exemples sont légion de l’implication de la Fédération dans le développement durable de nos cours deau, subissant de plein fouet le réchauffement climatique et les terribles périodes de sécheresse, comme le constate le président Jean-Pierre Sonvico : « Des rivières sont complètement à sec. De la source à la confluence avec les rivières plus importantes, il n’y a parfois plus une goutte d’eau. Pour ne citer que cet exemple, sur le pays dArnay, dans le Morvan, certaines sont quasiment mortes… Avec toutes les destructions des cours deau, lalevinage est essentiel pour lhalieutisme ».

Et c’est là où la pisciculture de la Fédération, implantée à Velars-sur-Ouche, joue pleinement son rôle, lui permettant de réintroduire des truites ne se reproduisant pas et on ne peut plus saines. En réduisant limpact sur les populations sauvages, ces lâchers savèrent particulièrement efficaces quant à lobjectif de gestion halieutique et, dans le même temps, participent à la satisfaction des adeptes de la gaule…

Et les passionnés ne sont pas moins de 25 000 dans notre département, affichant une hausse de 1,5% malgré les terribles conditions hydrologiques. Cela montre aussi, si besoin était encore, que cette Fédération, parmi les toutes premières de France, a la pêche !

Camille Gablo