Une petite ville à la campagne, très engagée dans le lien social et le maintien de services publics et privés pour sa population, dont l’engagement pour l’environnement et les mobilités douces n’est plus à démontrer… Voilà, entre autres, les points forts que se plait à mettre en avant Christophe Lucand, le maire de Gevrey-Chambertin… qui attend avec impatience l’arrivée du Tour de France en juillet prochain.
Qu’est-ce que vous retiendriez d’essentiel pour votre commune au terme de cette année 2023 ?
« 2023 a marqué un retour à la normale après plusieurs années de crises à la fois sanitaires et internationales. Notre commune a su traverser ces moments difficiles tout en maintenant un haut niveau de dynamisme et de lien social. La politique de la municipalité est d’ailleurs très engagée sur ce dernier point. Gevrey-Chambertin vit bien et j’en suis très heureux. C’est une petite ville à la campagne, avec ses équipements, ses services publics mais aussi commerciaux de qualité, ses animations… qui affiche un dynamisme qui fait plaisir à voir et à vivre ».
L’environnement, le développement économique et commercial, le tourisme, sont un peu vos Trois Glorieuses… Evoquons d’abord ce qui constitue votre dynamique environnementale…
« C’est avant tout un état d’esprit. On ne se bat pas en faveur de l’environnement simplement parce que c’est à la mode. Je ne suis pas pour l’écologie punitive et radicale. L’environnement doit inclure l’ensemble du développement durable, y compris la démocratie participative. C’est en fait tout un art de vivre. Dans ce domaine, notre ambition est forte : elle se traduit par des équipements qui sont tout à fait exemplaires. Que ce soit des équipements solaires sur certains de nos bâtiments ou en partenariat parfois avec du privé. Et là il faut mettre en avant le projet d’une centrale solaire à Gevrey-Chambertin porté par Total Energie qui produira l’équivalent de la consommation électrique de toute la ville.
Nous avons, par ailleurs, converti tous nos luminaires en LED. Cela représente 525 points lumineux qui ont été mis en place pour un coût d’un million d’euros avec le soutien du SICECO. Nous avons abaissé notre consommation d’électricité de 70 % sur l’éclairage public. C’est une de mes grandes fiertés.
Novateurs, nous l’avons été aussi dans la désimperméabilisation des sols pour les 2,5 km de l’avenue de la Gare. Dans ce domaine, notre action a été saluée et désignée comme exemplaire par le syndicat de la Vouge.
Nous avons mis en place des bornes électriques à usage public pour les véhicules. Précisément 11 pour 22 places. Nous sommes la seule commune du département à avoir un taux d’équipement aussi important. Les communes doivent s’engager dans ce domaine car c’est une source d’attractivité.
Et le vélo, lui aussi au centre des préoccupations de vos collègues maires ?
« L’écologie, c’est aussi le vélo qui est une de nos priorités. Pour preuve, la construction, en deux ans, de presque 5 kilomètres de pistes cyclables et la cinquantaine d’équipements pour attacher en toute sécurité son vélo. On sera évidemment porté par l’événement de 2024 et notre désignation comme ville d’arrivée de l’épreuve de contre-la-montre du Tour de France. On est évidemment très heureux de ce coup de projecteur sur la ville de Gevrey-Chambertin quand on sait que c’est le plus grand événement sportif annuel du monde ».
Entreprises et commerces sont plutôt bien lotis à Gevrey-Chambertin. Expliquez nous pourquoi…
« Là aussi c’est le résultat d’une politique initiée par la ville qui est propriétaire de 5 locaux dans le centre bourg. C’est une position qui nous permet d’identifier, de sélectionner des profils de commerces utiles pour le « consommé local » très présent dans notre ville. Ce sont des commerçants qui vont tirer leur épingle du jeu malgré la forte attraction de la métropole dijonnaise en proposant ce qu’on ne trouve pas forcément ailleurs grâce à la singularité, l’originalité de leur offre ».
Quant aux touristes, répondent-ils encore plus présents ?
« Oui. Pour autant, nous sommes réalistes. Nous n’aurons jamais un tourisme de masse à Gevrey-Chambertin. Cela tombe bien car ce n’est pas notre souhait. Il ressort des chiffres communiqués par notre Office de tourisme que nous avons un tourisme régulier, bien équilibré entre Français et étrangers. Le tourisme étranger est à la fois européen et extra européen avec, notamment, beaucoup d’Américains.
La Halle Chambertin fait incontestablement partie de ces éléments d’attractivité touristique. Ce qu’elle propose, et tout l’environnement viticole de Gevrey-Chambertin, sont très complémentaires avec la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin de Dijon ».
Et vous avez cette chance de porter un nom qui est connu dans le monde entier…
« C’est effectivement une très belle marque. Avec cette particularité d’offrir 9 grands crus, 27 premiers crus. Avec un peu plus de 500 hectares de vignes, c’est le plus grand vignoble de vin rouge de la côte. Nous avons aussi la chance d’avoir une gare ferroviaire qui permet de faire la distance entre Dijon et Gevrey en 7 minutes ».
La Métropole dijonnaise a entamé une réflexion pour améliorer son entrée sud. Les aménagements qui pourraient être décidés ne seront-ils pas de nature à vous rapprocher encore un peu plus de Dijon ?
« On ne peut pas nier la géographie. Nous sommes tournés vers Dijon de par nos habitudes. Sincèrement, si nous étions associés à la réflexion de l’aménagement de l’entrée sud de la métropole, nous en serions ravis même si on ne fait pas partie de la même intercommunalité. Nos intérêts sont communs ».
Propos recueillis par Jean-Louis Pierre
