En amont du bilan de mi-mandat, la municipalité de Chenôve a fait le choix de lancer une grande consultation de ses administrés. Et ce, afin d’impliquer les habitants dans la vie de la Cité. Tout en évoquant les réalisations et les projets de taille, le maire, Thierry Falconnet, nous explique cette démarche participative.
La centralité représente l’un de vos travaux d’Hercule…
« Chenôve poursuit, en effet, sa transformation, son rééquilibrage urbanistique et sociologique, avec la centralité qui continue son affirmation. Tous les programmes de construction envisagés sont lancés… C’est une offre de 300 logements neufs qui prendront place en cœur de ville. Nous avons fait le pari de logements accessibles à la propriété mais la crise du logement est aujourd’hui vraiment préoccupante. Je souhaite que l’État prenne la mesure de la crise qui démarre et qui pourrait mettre en grande difficulté tous les projets menés dans toutes les collectivités locales et avoir des incidences fortes sur le plan économique et social.
La centralité poursuit sa révolution tranquille avec un équilibre entre logement et retour de la nature en ville. Les travaux d’aménagement du parc se poursuivent, la question complexe de l’étanchéité de la dalle est réglée. Cet espace de 2 ha de nature, dont une partie en pleine terre, devrait être ouvert à la population début 2025. J’ai pu présenter récemment ce projet à Catherine Vautrin, présidente de l’ANRU, qui a été impressionnée par le travail réalisé depuis 4 ans ».
Quels sont les grands axes de travail pour la suite du mandat ?
« Il y a la volonté de poursuivre l’apaisement de la Ville avec le traitement des axes de circulation, l’amélioration de l’offre de stationnement, l’accessibilité des trottoirs…Il y a aussi la transition énergétique, avec la poursuite de la rénovation ou de la reconstruction des équipements publics. Je pense à l’école des Violettes, à la bibliothèque François-Mitterrand, au centre de loisirs du Plateau… Nous sommes en train de faire passer tout notre parc en LED, ce qui nous permettra de maintenir la nuit un éclairage public, eu égard aux problématiques de tranquillité publique. Suite aux incendies criminels, le bâtiment de l’hôtel de ville et du CCAS feront l’objet d’une rénovation thermique pluriannuelle parce que j’ai le souci d’abord de privilégier les équipements culturels et sportifs en direction de la population.
Il y a aussi le grand projet des 15 prochaines années, la requalification de l’entrée sud, menée en pleine concertation avec Dijon Métropole. Je souhaite que cette transformation, en concertation avec les habitants, soit, elle aussi, paisible et équilibrée, en matière d’urbanisme, de végétalisation, de mobilité. Cette transformation est essentielle pour la métropole et pour Chenôve… Je pourrais aussi citer l’implantation d’un établissement de santé au Sud. Le site a été choisi par le groupe VYv et nous travaillons avec tous les acteurs pour accompagner au mieux cette réimplantation capitale pour le Sud de l’agglomération et plus largement… »
Quelle est votre méthode pour ce mi-mandat ?
« Nous avons lancé une grande consultation citoyenne et cette initiative est observée par beaucoup de collègues maires. Avant de dresser notre bilan de mi-mandat, j’ai décidé, avec l’équipe municipale, d’ouvrir une grande consultation citoyenne pour donner une nouvelle fois la parole aux habitants. Nous avons confié cette mission à un prestataire extérieur spécialiste de ces questions et dont c’est le travail – La Suite dans les Idées. Un questionnaire papier a été distribué, il est disponible aussi par voie numérique… Et ce questionnaire aborde tous les sujets, sans aucun tabou. Quatre ateliers thématiques couvrant l’ensemble des thématiques d’une collectivité locale seront également organisés.
Le 13 février, une restitution publique aura lieu au Cèdre et nous prenons l’engagement avec l’équipe municipale d’infléchir nos actions en fonction des priorités qui auront été dessinées par les habitants. Nous avons appelé la deuxième étape de cette démarche « L’Agora citoyenne » et, contrairement à ce que certains peuvent penser, nous ne sommes pas perchés sur notre Acropole mais nous sommes bien au cœur de la Cité, au sens athénien du terme ! »
C’est une façon de lutter contre la fracture grandissante entre les politiques et les Français ?
« Nous sommes aujourd’hui dans une vraie crise de confiance entre ce que certains pensent être les priorités des Français et ce qu’elles sont réellement. Aujourd’hui, la question centrale n’est pas l’immigration mais le pouvoir d’achat. La question n’est pas forcément la transition écologique même si les jeunes sont beaucoup sensibilisés à cet enjeu mais c’est l’avenir des enfants. Je ne comprends pas que, ni le président de la République, ni le gouvernement, ni leur majorité relative à l’Assemblée nationale n’entendent et n’apportent que des réponses insuffisantes par rapport aux colères sourdes que nous percevons, nous les maires, élus de proximité, sur le terrain.
Je suis très inquiet sur ce que seront demain les échéances électorales, et pas seulement nationales. Le contexte international de guerre, que ce soit en Ukraine ou bien avec le conflit israélo-palestinien, la question de la montée de l’antisémitisme sont des indicateurs qui laissent penser qu’un vent très mauvais peut souffler sur la France. A mon échelle locale, c’est ma préoccupation quotidienne ! »
Propos recueillis par Camille Gablo