Avec le Pavillon Dijon-Vignes érigé du 9 au 12 novembre, cette Foire 2023 permettra de placer les projecteurs sur le vignoble métropolitain. Dont la renaissance passe par la reconnaissance du « Bourgogne Dijon » par l’INAO. Le président de l’Association des Vignerons du Bourgogne Dijon, Jean-Luc Theuret, nous détaille ce que les visiteurs trouveront au sein du Pavillon. Tout en faisant le point sur l’avancée du dossier dijonnais…
Que pourront trouver les visiteurs au sein du Pavillon Dijon Vignes ?
« Nous organiserons l’espace autour de 4 thèmes centrés sur le vin de Dijon (1). Les visiteurs pourront ainsi découvrir la typicité du sol et sous-sol de notre territoire dont des études importantes montrent qu’ils sont, sur les parcelles classées, particulièrement propices à la culture viticole. Plus de 15 siècles de l’histoire viticole de la ville en sont une parfaite illustration. Il y aura ainsi, avec des coupes, une partie des arrachées de sols ou encore les roches et les fossiles que l’on trouve sous les très célèbres appellations des côtes de Beaune et de Nuits, à l’instar des calcaires de Comblanchien, de Ladoix ou de Dijon-Corton par exemple.
La deuxième partie tournera autour du végétal : la particularité autour des vignes de Dijon réside ainsi dans le fait que beaucoup d’entre elles sont des vignes mères de greffons et la présence d’un conservatoire de pinots. Nous montrerons le process de greffe et de taille. Sur la troisième partie, place à l’histoire viticole de Dijon, afin de montrer que nous sommes en train de renouer avec notre passé. Nous le ferons en collaboration avec le museum d’Histoire naturelle et les auteurs dijonnais qui excellent dans le domaine. La quatrième partie s’articulera autour du vin et des vignerons. Sur cet espace, les visiteurs se verront présenter les vins de différents professionnels qui, aujourd’hui, produisent sur le Dijonnais. Des dégustations se dérouleront en blanc et en rouge. Et les visiteurs pourront aussi acquérir des bouteilles ».
D’autres animations sont-elles également au programme ?
« Notre objectif est de faire de ce Pavillon un véritable espace vivant. Les visiteurs pourront découvrir sur place comment se fabrique un tonneau, un quizz, des dédicaces, etc. Des élèves ingénieurs de l’Institut Agro Dijon seront présents avec les vignerons afin de faire vivre le Pavillon… une façon également de montrer l’implication de l’enseignement supérieur à Dijon dans la chaîne vineuse ».
Où en êtes-vous de la procédure de reconnaissance par l’INAO (Institut national des appellations d’origine) de la dénomination géographique complémentaire (DGC) ?
« La phase de constitution du dossier nécessaire à la reconnaissance du Bourgogne Dijon est dorénavant derrière nous. Cela a été compliqué puisque celui-ci comprenait la partie sol/sous-sol, la dimension historique, la partie dégustation, qualité des vins, caractéristiques et la partie économique. Au sens de ce que les producteurs et leur environnement peuvent en retirer. Des enquêtes ont, notamment, été réalisées afin d’illustrer l’adhésion des habitants de la métropole. Ce dossier a été déposé auprès des services de l’INAO en juillet dernier.
Et l’INAO nous a indiqué récemment que le dossier était complet et conforme aux attendus. Cela signifie qu’il est bon maintenant pour passer devant le Comité régional de l’INAO qui, nous l’espérons, devrait l’examiner au tout début de l’année prochaine. Avec la métropole et les organes représentatifs des viticulteurs bourguignons tout au long de cette phase complexe, ensemble, nous avons réussi à mettre en place un réel partenariat de confiance ».
C’est une démarche qui profitera à la fois aux viticulteurs mais aussi aux acteurs du territoire ?
« Toute la démarche pour l’obtention du « Bourgogne Dijon » représente une belle aventure partagée et tout le monde a véritablement à y gagner. Nous avons la chance de pouvoir planter sur les terrains non impactés par les ravageurs, les maladies de la vigne et, globalement, les viticulteurs peuvent intégrer dans leurs actions l’impact du réchauffement climatique, la dimension environnementale. Nous avons certes le handicap de la jeunesse – même si elle repose sur une longue histoire – mais cela a aussi des avantages. Si bien que les vignerons participant à cette aventure ont tout à y gagner. Ensuite, en ce qui concerne la viticulture bourguignonne en général, je pense que la conjugaison de Bourgogne et de Dijon amène aussi un plus au bourgogne.
Avec le rayonnement désormais à l’international de Dijon, certains étrangers situent plus facilement sur une carte la capitale régionale. J’ai pu le constater par exemple lors d’un voyage en Italie. Nous sommes dans une véritable association d’atouts. Et, avec ce qu’il se passe sur Dijon, que ce soit la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin ou encore l’arrivée du siège de l’OIV (Organisation internationale de la Vigne et du Vin), cela a du sens ! J’ajoute également que c’est un élément d’identification supplémentaire pour les habitants de la métropole et pour le tissu local. Ce sont trois points majeurs pour qu’à terme nous ayons une très belle appellation ! »
Propos recueillis par Camille Gablo
(1) Communes de Dijon, Corcelles-les-Monts, Plombières-lès-Dijon, Talant, Daix