UMIH 21 : Une assemblée générale… expérientielle

Pour son assemblée générale annuelle, l’Union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie de Côte-d’Or (UMIH) a jeté son dévolu, le 26 avril, sur la Cuisine Expérientielle de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin.

Un excellent choix sachant que l’un des messages forts de cette réunion intitulée « Réussir demain » fut en substance celui-ci : « Il est nécessaire que la profession se réinvente pour répondre aux enjeux actuels ».

Ainsi, en visio-conférence, le président national de l’UMIH, Thierry Marx, s’est-il interrogé : « Est-ce que le travail émancipe ou pas ? Il faut se poser les bonnes questions afin que nous ne nous retrouvions plus chaque année avec 200 000 à 250 000 emplois non pourvus ? Cela fait 30 ans que le travail n’émancipe pas. Quand quelqu’un a un salaire brut, son salaire net ne lui suffit pas ! » Le président de Gira Conseil – la référence nationale en matière de stratégie de développement pour la restauration –, Bernard Boutboul, a, durant une heure, donné des pistes de réflexion, bousculant certaines idées reçues : « Le problème, c’est que nous ne faisons plus rêver alors que la restauration reste très porteuse. Le principe de la cooptation des collaborateurs, en rémunérant les employés pour cela, représente une excellente solution… »

Les difficultés de recrutement sont revenues souvent sur la table des discussions dressée chez William Krief. Mais il fut aussi question de la fermeture des bars de nuit place de la République, des 550 chambres d’hôtel supplémentaires sur la métropole… Un copieux menu dont nous vous donnons quelques morceaux choisis.

Camille Gablo

Patrick Jacquier (président de l’UMIH Côte-d’Or) : « Après avoir vécu les années Covid, notre secteur d’activité est ravi de constater une reprise économique. Notre combat actuel, sur lequel nous devons travailler, tous ensemble, est la revalorisation de nos filières, car beaucoup de nos salariés sont partis vers d’autres horizons alors que nous sommes l’industrie qui recrute le plus actuellement. Nos métiers sont nombreux, variés, passionnants, dynamiques, malheureusement parfois méconnus alors qu’ils sont porteurs d’avenir, sans délocalisation d’entreprise, sans chômage, avec un véritable ascenseur social où l’on peut devenir par la suite son propre patron. Il nous faut maintenant aller de l’avant et nous réinventer pour retrouver ces collaborateurs… Tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ! »

Gilbert Febvay (président des Cafetiers et du monde de la nuit) : « La Préfecture a suspendu, pour 6 mois, la dérogation de fermeture à 5 heures du matin des 5 bars de nuit situés place de la république en raison « du climat d’insécurité nocturne observé dans le quartier et imputé à l’excès de consommation d’alcool ». Cette situation est catastrophique pour bon nombre d’entre nous, avec une perte de 50 à 80 % de chiffre d’affaires, si bien que nous avons dû engager des licenciements. Je n’épiloguerai pas sur cette décision, que nous avons vécue comme une injustice, car pour autant les incivilités sur cette place ne sont pas résolues et il est dommage de constater que nos établissements sont encore stigmatisés et tenus pour responsable de tous les problèmes de ce quartier ».

Lionnel Petitcolas (vice-président de l’UMIH Côte-d’Or) : « La vie ne s’arrête pas le 1er mai, la vie ne s’arrête pas à 2 heures du matin, la vie ne peut pas s’arrêter à chaque réapparition d’un virus et la vie ne peut pas s’arrêter au gré des manifestations, quelle que soit la légitimité des revendications. Pour que la vie continue et que nos établissements survivent, il faut nous laissez travailler les jours ordinaires et les jours fériés, il faut nous laissez travailler tôt le matin et tard le soir, il faut nous laissez travailler tout simplement ! Une revendication bien rare de nos jours, il faut l’admettre ! »

Nadjoua Belhadef, adjointe déléguée au commerce et à l’artisanat : « Les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration participent au dynamisme commercial et à l'attractivité de la ville. Leur persévérance, leur créativité et leurs investissements contribuent à la bonne santé de notre ville et à son rayonnement. Les prochaines ouvertures d'hôtels sont une réponse indispensable à cette fréquentation qui ne se dément pas et l'offre gastronomique, pour tous les publics, est une réponse que nous saurons donner. Les 120 à 150 terrasses temporaires d’été font passer de 7 000 m² à 10 000 m² la surface totale des terrasses. Je salue notre collaboration solide et fidèle : les relations de confiance permettent d'échanger pour le bien de la profession ».