Norge et Tille : « Une politique financière très audacieuse »

Elle est tellement entrée dans les esprits qu’on peut, aujourd’hui, tout simplement l’appeler la NET. Comme nous l’explique son Président, Ludovic Rochette, la Communauté de communes Norge et Tille a pleinement réussi sa fusion et trouvé une véritable identité. L’avenir s’y annonce serein.

Pensez-vous avoir réussi votre pari de donner une véritable identité à votre territoire ?

« C’est un pari que nous avons gagné. Si à une époque on pouvait reprocher à notre territoire de ne pas avoir d’identité entre la campagne et la ville, ce n’est plus le cas maintenant. C’est un territoire désormais attractif qui séduit à la fois les personnes mais aussi les entreprises qui souhaitent s’y installer. On voit aussi des gens parcourir nos nombreux chemins de randonnée et d’autres venir s’y détendre. On a réussi à imposer une véritable respiration locale entre notre poumon vert et notre poumon bleu ».

Qu’est-ce qu’on peut retenir de cette première partie de mandat ?

« On pourrait résumer la première partie du mandat avec notre souci de montrer que la communauté de communes avait achevé efficacement la fusion des deux anciennes communautés de communes.

Je mettrais en avant ce qui a été un moment fondateur avec la construction d’un projet de territoire dont l’objectif était de répondre à cette question : que souhaite-t-on pour la prochaine décennie ? Souvenons nous qu’au départ, les communautés de communes étaient plutôt des structures de gestion. Elles prennent désormais des orientations stratégiques avec des planifications. Pour ce qui nous concerne, il y a eu un travail important de maturation. Nous avons mis sur pied une politique d’investissement en nous donnant les moyens de la réaliser. Ces différents plans vont donc nous permettre de développer différentes approches. Dans ce projet de territoire, on parle désormais d’équipements, d’urbanisme, d’aménagement de l’espace… ».

Par exemple ?

« Pour cette année 2023, nous avons un centre de loisirs qui sort de terre et l’autre qui est rénové. Nous sommes également sur le réaménagement complet de nos locaux. La dimension environnementale est évidemment prise en compte. Au demeurant, c’est un élément que nous avions intégré sans attendre les contraintes énergétiques que l’on subit depuis quelques mois. Nous avons construit une aire de covoiturage à la sortie de l’autoroute A31 Arc-sur-Tille – Couternon. Toutes ces initiatives ont fait l’objet de contractualisations que ce soit avec l’État, le Département ou encore APRR ».

On vous sent optimiste pour les années qui viennent…

« Complètement. Aujourd’hui, nous allons dépasser un cap en menant une politique financière très audacieuse. Nous avons proposé la baisse de 3,5 % des taux d’imposition pour tenter de soulager nos habitants. Cela concerne la taxe d’enlèvement des ordures ménagères et la cotisation foncière des entreprises. Cela équivaut à la moitié de l’inflation. Et sans obérer notre capacité d’investissement. Cette année, nous avons d’ailleurs inscrit plus de 2,2 millions d’investissements. Et nous continuerons.Tout cela est de nature à nous rendre optimiste pour la deuxième partie du mandat qui s’appuiera sur différents grands piliers. Dans le domaine environnemental, par exemple, nous venons de lancer le Plan climat-air-énergie territorial (PCAET). Nous avons pour objectif, à court terme, de faire en sorte que notre territoire produise autant qu’il ne consomme. Pour cela, nous lançons des appels à manifestation d’intérêt notamment dans le champ des ombrières. Ce sont en quelque sorte des préaux qui sont dotés de panneaux photovoltaïques. Tous les parkings de la NET, particulièrement sur la base nautique, disposeront de ces équipements. Nous faisons de même pour des bornes électriques sur 20 places de notre aire de covoiturage qui, elle-même, bénéficiera d’ombrières. Autre avantage, c’est de profiter de l’IFER, une taxe prélevée au profit des collectivités territoriales. Plus nous bénéficierons de l’IFER, plus on va pouvoir investir dans le développement durable.

Nous envisageons également de développer sur certains espaces délaissés que nous recensons actuellement des zones de panneaux photovoltaïques. Cela ne concerne évidemment pas des zones agricoles. Et puis n’oublions pas aussi les lancements de notre Projet alimentaire territorial et le schéma général de circulation douce en association avec la Communauté de communes de la Plaine dijonnaise ».

Les questions liées à la mobilité sont aussi au cœur de vos préoccupations ?

« C’est un véritable enjeu de la deuxième partie de mandat et nous comptons bien mettre un bon coup d’accélérateur dans ce domaine. Nous travaillons sur l’élaboration d’un plan pluriannuel d’investissement (2024 à 2026) où la communauté de communes pourrait intervenir financièrement dans la création de pistes cyclables. C’est une réflexion que nous menons avec le Département ».

Et pas avec la Métropole ?

« La mobilité ne s’arrête pas aux limites administratives. Nous travaillerons avec tous les voisins ».

La communauté de communes travaille-t-elle aussi avec la Région ?

« C’est un autre champ qui va nous occuper. Nous travaillons à la contractualisation de « Territoires en action » avec trois intercommunalités : la nôtre, la Plaine dijonnaise et la Métropole. Nous avons une enveloppe à négocier avec la Région pour des aménagements structurants. Il y en a un qui est prioritaire aujourd’hui, c’est le soutien du projet périscolaire de la commune d’Arc-sur-Tille. La NET apportera de son côté un fonds de concours d’un montant de 250 000 € qui représente 10 % de l’investissement total. Autre effet de la contractualisation avec la Région, c’est la possibilité de bénéficier d’aides européennes qui n’étaient pas, jusqu’alors, à notre portée ».

Et du côté de la base nautique d’Arc-sur-Tille ?

« La base nautique va faire l’objet de trois évolutions. La première, visible dès cet été, avec une activité de plagiste et de mise à disposition de transats, parasols… Pour nous, c’est une volonté de monter en gamme dans les prestations proposées. La deuxième, avec l’étude lancée de la rénovation de l’espace voile. L’architecte sera choisi prochainement. Nous avons un plan de financement et il reste à faire voter les investissements. Les travaux ne devraient pas débuter avant l’année prochaine. La troisième, c’est notre candidature pour y accueillir une nouvelle brigade équestre mobile de gendarmerie dans le cadre du plan « 200 brigades en France ». Nous sommes en négociations très avancées avec la direction de la gendarmerie et nous avons bon espoir d’être choisi. Cette brigade équestre fonctionnerait toute l’année et plus seulement l’été comme c’était le cas jusqu’à présent ».

Norge et Tille affiche donc une forme olympique ?

« On peut dire ça. Il y a deux communautés de communes en Côte-d’Or qui ont été labellisées « Terres de Jeux ». Celle d’Is-sur-Tille et la nôtre. Nous avons eu l’idée de créer une manifestation sportive au sein de la Net qui va s’appeler le « NeTathlon ». Notre communauté de communes regroupe 14 communes qui accueilleront chacune une épreuve. L’idée forte, c’est évidemment de faire la promotion des Jeux Olympiques mais aussi de favoriser la pratique du sport auprès de toutes les générations mais aussi d’organiser des rencontres et de rompre ainsi l’isolement. On trouvera des épreuves classiques comme le basket ou encore le tennis mais aussi un peu particulières comme, par exemple, à Orgeux, une épreuve d’orientation avec des personnes qui accompagneront, dans des chemins de randonnée, d’autres personnes en situation de handicap.

Du 3 au 8 avril, nous participons à la Semaine olympique et paralympique avec le but de répondre à l’objectif 2 024 km. C’est la distance qui devra être parcourue collectivement par les participants que ce soit au sein des écoles, des centres de loisirs… Le lancement se fera à Clénay en la présence de Marie, une jeune fille en situation de handicap qui habite Brognon. L’occasion nous sera aussi donnée, pendant cette semaine, de présenter notre « NeTathlon » et d’expliquer pourquoi nous battrons le premier record du monde… ».

Propos recueillis par Jean-Louis Pierre